(Paru à Gand en 1905, chez A. Siffer)
(page 227) Pour combattre l'idée religieuse, les libéraux, on vient de le voir, ont heurté de front les intérêts vitaux du pays. Les libertés fondamentales inscrites dans la Constitution, liberté d'enseignement, liberté des opinions, liberté religieuse, ont été systématiquement foulées aux pieds : la loi, l'administration, le pouvoir judiciaire lui-même se sont ligués contre elles et restreignent quotidiennement les droits des catholiques. Le gaspillage de la fortune nationale, les appâts, la dissimulation, la pression la plus barbare sont simultanément mis en œuvre pour étouffer l'enseignement libre.
L'autorité locale est annihilée, l'autorité centrale se compromet, s'amoindrit sans cesse ; l'arbitraire ministériel sévit comme en pays conquis Les carrières officielles sont fermées aux catholiques qui professent ouvertement leur foi. Menacés, espionnés, terrorisés, la plupart des fonctionnaires participent à l'hostilité et à l'intolérance dont est animé le pouvoir qui ils doivent leur place ; ce qu'on leur demande (note de bas de page : C’est ce qu’on appelait, en haut style officiel « ramener la Constitution belge aux véritables principes de la Révolution française) (page 228) avant tout, c'est d'être des fonctionnaires de combat, des « anti-curés. » Un antagonisme profond divise les citoyens ; la lutte, selon l'expression d'Emile de Laveleye, s'est transportée au fond des consciences et s'impose aux populations dès l'enfance, et jusque dans les moindres villages » (Revue de Belgique, décembre 1881) ; elle a mis aux prises toutes les forces vives du pays, absorbé le meilleur de ses énergies ; elle a transformé la Belgique en un vaste champ de bataille.
Cependant, les libéraux avancés ne se déclarent pas satisfaits : ils enragent de voir les catholiques fortifier sans cesse leurs positions ; ils en veulent aux doctrinaires, ces pharisiens du libéralisme, de leur apparente tolérance religieuse en matière scolaire et du masque de neutralité dont ils voilent leur intransigeance. « La maçonnerie, écrit un organe radical, a, vu ses tendances et ses aspirations méconnues par ceux qui avaient mission de stipuler au nom du progrès humanitaire et de réagir énergiquement contre les doctrines ultramontaines. Ce résultat négatif devait nécessairement refroidir le zèle des maçons convaincus et arrêter le magnifique élan qui nous a fait remporter la victoire en 1878. » (Journal de la Franc-Maçonnerie belge). La Flandre libérale prêche la guerre au clergé ; elle déclare, avec M. Laurent, que l'exclusion des catholiques des fonctions publiques est « une loi de notre société politique » (10 avril 1880) ; elle proclame la nécessité de combattre publiquement la religion :
(page 229) « La première nécessité en cette matière, écrit-elle, est de former, au sein du corps électoral, un courant d'opinion nettement, franchement libéral, tranchons le mot : anticatholique. Le temps où les libéraux devaient ou croyaient devoir protester de « leur respect pour la foi de nos pères » est définitivement pas. Cette arme est rouillée, usée, hors de service ; elle n'est plus bonne désormais qu'à figurer dans un magasin d'antiquités. Qu'on ne se trompe pas sur notre pensée : nous ne disons pas qu'il faille insulter la religion et ses prêtres. Non, mais il faut se poser franchement en adversaires de leurs principes et de leurs doctrines. Tant que les libéraux ne manifestent pas ouvertement leur aversion pour leurs ennemis, ils n'ont pas une position franche. A quoi leur sert cette attitude équivoque ? A rien. Ils ne font illusion à personne. De plus, ils froissent les convictions de la fraction la plus vivace, la plus ardente du parti. Celle-ci travaille mollement ou reste dans l'inaction, et l'armée libérale perd ses soldats les plus dévoués » (10 juin 1880).
« Nous irons jusqu'au bout ! » s'écrie M. Bara, le soir des élections de 1880, et cette parole va être désormais le cri de ralliement des anticléricaux de toute nuance ; la pression des radicaux et des Loges, la persécution va redoubler de vigueur, toutes les libertés chères aux catholiques vont être attaquées et dénigrées avec une violence nouvelle, jusqu'au jour où le pays, excédé, secouera le joug qui l'opprime.
Mais l'auteur responsable, sinon l'artisan principal de cette recrudescence de politique sectaire restera, aux yeux de l'histoire, M. Frère-Orban. Dominant tout le cabinet par l'élévation de son esprit et l'étendue de son talent, le chef du parti doctrinaire eût dû, ne fût-ce que pour sauver son œuvre, contenir la fraction avancée de ses amis politiques ; au (page 230) lieu de cela, il leur abandonne, dès les premiers mois de 1880, les rênes du gouvernement et il les laisse précipiter le pays à la ruine. Il eût dû, ne fût-ce que pour épargner son parti l'opprobre final de la coalition du dégoût, se refuser aux exigences nouvelles des radicaux ; et, au contraire, il leur permet d'entrevoir le succès prochain de toutes leurs prétentions. Pour leur plaire, il leur accorde le retrait de la légation belge près du Vatican ; il leur concède une nouvelle loi sur l'enseignement moyen ; il leur jette en pâture des mesures destinées à restreindre encore les libertés d'enseignement et des cultes ; il leur sacrifie la plupart des droits reconnus à l'Eglise catholique. Cependant, leur programme démocratique l'effraie. Pour l'enrayer momentanément, le chef du cabinet place sous l'égide gouvernementale cette farce, grotesque et tragique à la fois, que fut l'enquête scolaire ; il appuie la prise en considération d'une enquête sur les couvents ; il dépose un projet de loi sur l'instruction obligatoire ; il altère la sincérité du régime représentatif par tout un arsenal de lois électorales destinées à noyer l'influence catholique.
Règne doctrinaire, larges concessions aux avancés, voilà, en résumé, ce qu'avait été la première période de la lutte scolaire. Prépondérance radicale, complicité doctrinaire, tels furent les traits généraux de la phase que nous allons esquisser.
Principales dispositions de la loi du 15 juin 1881. Création de nouveaux athénées et de nouvelles écoles. Insuccès de la loi au point de vue de nouvelles écoles moyennes. la fréquentation des établissements officiels et au point de vue pédagogique
(page 231) Un des points du programme des Loges était, on s'en souvient, l'établissement du monopole de l'Etat dans l'enseignement à tous les degrés. Pour s'y conformer, le gouvernement déposa, le 29 mars 1881, un projet de loi sur l'enseignement moyen.
Ce projet était le digne pendant de la loi de malheur : la concurrence contre l'enseignement libre et l'absorption par l'Etat de l'autonomie des communes y était encore plus nettement marquées que dans la loi du 1er juillet 1879. L'<Echo du Parlement reconnut que le projet « réalisait d'un bond les espérances les plus hardies que l'avènement de la majorité libérale eût fait naître en matière d'enseignement. »
Tandis que la loi de 1850 portait à dix seulement le nombre des athénées royaux et à cinquante, au maximum, celui des écoles moyennes, le projet de loi nouveau exigeait qu'il y eût dans le pays, immédiatement, dix-neuf athénées et cent écoles moyennes pour garçons ; les cent écoles moyennes que l'on créait étaient un nombre minimum, que l'on pouvait dépasser indéfiniment, suivant les exigences qui se présenteraient dans l'avenir, Plein pouvoir était donné au gouvernement dans sa lutte contre les institutions privées. Les patronages accordés jusque là à des établissements (page 232) libres pouvaient être maintenus, mais moyennant autorisation du Roi et seulement dans les communes où n'existait pas d'athénée royal ou de collège communal. Il était formellement interdit aux communes de patronner de nouveaux collèges libres ; en revanche, le gouvernement était autorisé créer des écoles officielles sans l’assentiment des communes et à leurs frais. En d'autres termes, les établissements d'instruction qui répondaient au vœu des populations pouvaient, par un simple acte du pouvoir exécutif, êtres privés de tout subside ; par contre, les communes pouvaient êtres contraintes d'ériger et de soutenir des institutions dont elles ne voulaient absolument pas. Enfin, le projet de loi organisait l'enseignement moyen féminin en décrétant l'ouverture de cinquante écoles de filles. Le but de cette nouvelle création, spécialement recommandée par la franc-maçonnerie, était clairement insinué dans le rapport de M. Olin à la Chambre : « Etablissez entre eux (l'homme et la femme), disait le rapport, cette unité d'opinions qui bannit la discorde et cimente l'affection ; en apprenant à aimer ses idées (les idées de l'homme), la femme apprendra à mieux l'aimer lui-même. » Et comme on lui reprochait de vouloir faire des femmes libérales, le rapporteur de la section centrale répondait sans détour : « Si ce sont des femmes libérales, celles qui ne sortent point du ménage pour placer leur confiance dans un étranger et qui préfèrent à un confesseur d'occasion celui à qui elles ont voué leur vie entière, espérons qu'il en sertira de nos écoles. »
(page 233) La loi sur l'enseignement moyen parut au Moniteur le 15 juin 1881. Par arrêté royal du 26 septembre, le gouvernement créa immédiatement douze athénées nouveaux, cinquante-six écoles moyennes de garçons et quarante-six écoles moyennes de filles. Un grand nombre d'établissements communaux furent repris par l'Etat ; ailleurs, les communes se virent imposer à grands frais des écoles moyennes ou des athénées dont le besoin ne se faisait nullement sentir.
Les résultats furent pitoyables. A la chute du ministère, l'athénée de Thuin comptait 27 élèves pour 7 professeurs, celui de Bouillon, 37 élèves pour 12 professeurs, celui de Virton 60 élèves pour 13 professeurs. Les athénées d'Alost, d'Ypres, de Dinant et de beaucoup d'autres petites villes n'étaient pas mieux fréquentés.
Le même système prévalut en matière d'écoles moyennes. A Léau, on bâtit un collège pour 13 élèves, à Messine, un collège pour 10 élèves. A Hasselt, l'école moyenne de filles contenait 7 élèves, celle de Lokeren 6, celle de Lierre 5.
Quant au niveau pédagogique, il suffit, pour le juger, de se rappeler les doléances que firent entendre à son sujet les défenseurs les plus autorisés de l'enseignement officiel. « On apporta dans l'organisation nouvelle, avoua M. Van der Kindere, une étrange précipitation ; on modifia les programmes ; on déplaça les professeurs, et, comme on n'avait pas assez de personnes capables pour remplir les cadres, on n'hésita pas à recourir à des éléments nouveaux et incontestablement (page 234) inférieurs ; il fallut même descendre très bas et rabaisser chaque jour ses exigences » (Chambre des représentants, séance du 28 mars 1882).
Ecoutons encore les lamentations de la presse libérale : « Plusieurs athénées, écrivait la Meuse, sont peuplés de gens pour la plupart incapables et qui, pendant les vingt ou trente ans qu'ils ont encore à enseigner, feront de belle besogne » (septembre 1883). Les nouveaux programmes des athénées, déclarait la Chronique, ne peuvent manquer de faire « des générations d'idiots. d'abrutis et de rachitiques » (1er avril 1882). Et M. Potvin, un libre-penseur peu suspect d'hostilité envers l'enseignement officiel, avouait, dans un rapport adressé à l'Académie royale, qu'aux examens de sortie, en 1881, plus de 40 p. c. des élèves inscrits avaient été refusés ou ajournés ; il faudra, ajoutait-il, « des moyens héroïques pour sauver l'enseignement laïque ballotté entre la demi-science et le paradoxe. »
Mais rien ne coûtait, pourvu qu'on multipliât les écoles. Des écoles, toujours des écoles ! tel était le cri du gouvernement ; et pour soutenir ces écoles languissantes, qu'il voulait à lui seul, pour assurer ses établissements une existence artificielle, à défaut de prospérité loyale et saine, il taxait et surtaxait les contribuables, et développait chaque jour la machine de guerre destinée à écraser l'enseignement catholique.
Réductions opérées sur le budget du culte catholique - Suppression des exemptions militaires - Traitements des curés supprimés ou réduits - Curés expulsés de leur presbytère - Désorganisation de la comptabilité des fabriques d'église - Limitation ou suppression de fondations de messes - Vexations locales
(page 235) En dépit des millions engloutis dans le gouffre scolaire, l'enseignement officiel ne faisait aucun progrès. Le gouvernement résolut de s'en venger sur le clergé. Le prêtre avait été le principal artisan de l'insuccès de la loi de 1879 : il s'était révélé « le plus dangereux ennemi des libertés publiques » (Flandre libérale, 28 août 1879). : on le punirait de son obstination ; peut-être aussi réussirait-on à le décourager ou à le pousser à bout.
« Si le clergé était tenté de devenir modéré, écrivait la Flandre libérale (2 septembre 1881), sachons le pousser nous-mêmes dans la voie de la violence, Nos oints du Seigneur sont des gens fort irascibles et qu'on met facilement en colère. Ne laissons pas leur passion s'apaiser. Si elle menaçait de se calmer, redoublons d’attaques contre eux et contre leur religion, jusqu’à ce que nous les fassions perdre patience et les entraînions des paroles ou des actes compromettants, soyons nettement, franchement, anticatholiques, partout et toujours. Ils ne seront pas assez maîtres d'eux-mêmes pour ne pas se livrer des emportements qui compromettront leur cause mieux que la propagande la plus active de leurs ennemis.3
Sur ce terrain, les radicaux obtinrent tout ce qu'ils réclamaient. Ils combattaient le budget du culte catholique : (page 236) on leur sacrifia successivement les traitements des coadjuteurs, des prêtres étrangers et des professeurs de séminaires. les bourses des séminaristes, les honoraires des chanoines, 500 postes de vicaires. M. Bara proféra même des menaces quant au traitement de tous les ministres du culte.
Les radicaux voulaient qu'on supprimât les honneurs rendus aux évêques le jour de leur installation : M. Frère accepta la suppression.
Ils exigeaient l'abolition de l'exemption de milice accordée aux séminaristes indigents : la loi du 23 août 1883 décréta contre le clergé cette nouvelle « mesure de représailles » (Etoile belge, 22 juin 1883).
A ces vexations d'un caractère général vinrent s'ajouter toutes sortes de tracasseries locales, imaginées pour amoindrir les ressources du clergé ou diminuer son autorité. Sous les prétextes les plus futiles, les communes ou, à leur défaut, le gouvernement supprimaient ou réduisaient les traitements des curés. Telle suppression eut lieu parce que le curé n'était pas modéré, telle autre parce que, « malgré les observations qui lui avaient été faites, ils s'absentait trop fréquemment de sa paroisse » (commune d’Autre-Eglise, près de Jodoigne). Ailleurs, on enlevait au curé son presbytère, soit pour le punir de ce qu'il s'était permis d'y donner l'enseignement, soit, tout simplement, pour y installer une école neutre ; tel fut le cas pour M. Baltus, le vaillant curé de Meix-devant-Virton. Une circulaire de M. Bara alla jusqu'à ordonner l'expulsion des curés hors (page 237) de leur presbytère, dans toutes les communes où les comptes des fabriques d'église ne seraient pas soumis dans les délais voulus à l'autorité civile ou ne seraient pas approuvés par celle-ci (circulaire du 1er septembre 1883).
M. Bara s'entendait, d'ailleurs, à compliquer de telle sorte la comptabilité des fabriques d'église qu'il était presque impossible de satisfaire aux prescriptions ministérielles. Par une circulaire du 10 novembre 1883, le ministre obligea les trésoriers des fabriques à dresser chaque année toutes sortes d'états minutieux, relatifs aux moindres dépenses du culte, aux messes pour les défunts, aux recettes de toute nature, aux relevés des troncs et des quêtes, aux fondations de services religieux. La circulaire prescrivait notamment de dresser de grands tableaux pour rendre compte de l'emploi des cierges brûlés aux services funèbres : le poids, la dimension et la forme des cierges devaient y être décrits... C'était la désorganisation complète de la comptabilité fabricienne et le renouvellement des errements de Joseph II, lequel était allé jusqu'à régler le nombre de cierges qu'on pouvait allumer à l'autel ; M. Bara y mérita le nom de « ministre-sacristain, » sous lequel il fut bientôt connu dans toute la presse catholique.
Une autre manière de vexer les curés consistait à limiter arbitrairement ou même à supprimer les fondations de messes instituées par des testateurs, soit pour eux-mêmes, soit pour des trépassés de leur famille. Toute une série de testaments furent rajeunis de la sorte, et le casuel des curés en fut réduit (page 238) d'autant : c'était ainsi que l'on punissait les prêtres coupables de soutenir de leurs modestes ressources les écoles qui avaient les sympathies des familles.
Les fonctionnaires subalternes rivalisaient d'acharnement avec le ministère dans cette triste campagne. On vit des bourgmestres de village enlever aux curés la police de leur église et s'attribuer, par une violation flagrante de la Constitution. un droit d'intervention quant au placement des chaises occupées par les institutrices communales. Le bourgmestre de Bras (Saint-Hubert) interdit à son curé toute visite pastorale, attendu, disait l'arrêté de ce tyranneau, que ces visites pastorales donneraient à M. le curé l'occasion d'entretenir ses paroissiens des écoles catholiques. » A Florenville, l'instituteur officiel se servait de la cloche paroissiale pour annoncer l'ouverture de sa classe ; le curé ayant fait changer la serrure de l'église, l'instituteur, d'accord avec l'échevin, la fit crocheter.
Pour certains curés, la lutte scolaire fut un véritable martyre. Aucune vexation, aucun outrage ne leur étaient épargnés par les fidèles limiers que le ministère entretenait dans les moindres hameaux. Dans plusieurs villages du Luxembourg, les curés étaient régulièrement chansonnés et parodiés à l'époque du carnaval : en divers endroits, on attaqua des presbytères pendant la nuit ; de vieux curés furent assaillis à coups de pierres durant leur sommeil. Ailleurs, d'obscurs dénonciateurs traînèrent des curés devant les tribunaux. les accusant de mauvais traitements envers les enfants auxquels ils enseignaient le catéchisme. On cite ce fait typique. Un jour, un élève de l'école officielle de (page 239) s'étant mal conduit à l'église, le curé, M. Tillière, le réprimanda ; l'enfant inclina la tête sur le dossier du banc qui était placé devant lui ; il se blessa le bout du nez et quelques gouttes de sang coulèrent. C'en était assez pour porter plainte : un anti-curé de l’endroit fit rapport contre son pasteur. Une enquête eut lieu ; le digne prêtre s'y défendit : l'enquête ne prouva rien, sinon que M. Tillière ne craignait pas la colère du « gouvernement des sept maçons. » M. Tillière fut néanmoins condamné à deux francs d'amende, « non pour le délit, le juge, mais pour avoir parlé avec trop peu de respect des excellents ministres de l'époque. »