(Paru à Wetteren en 1949, chez Scaldis)
(page 127) L'Église catholique a joué, aux débuts de la Belgique indépendante, un rôle essentiel.
Les efforts conciliateurs du Gouvernement provisoire, les attentions du Congrès national, le souci des libéraux pour obtenir l'accord des évêques, la bienveillance ininterrompue du Roi soulignent l'importance majeure qu'il y avait à ce que l'Église ne se mit pas en marge de la société civile.
La vitalité de l'État belge, et, dans l'Europe de Metternich, son existence même n'étaient possibles qu'avec le concours de l'Église catholique.
Aux prix d'adaptations parfois difficiles, celle-ci, durant les premières années de l'indépendance, contribua à assurer une collaboration efficace entre les deux pouvoirs séparés par la Constitution. Plus que cela, par suite du prestige de ses évêques et de l'importance numérique de ses adeptes, mais aussi grâce la saine compréhension des libéraux, sa situation dans l'État fut un démenti au vœu d'un grand nombre de constituants et que Jottrand avait exprimé : « tout point de contact entre l'autorité civile et religieuse doit être scrupuleusement écarté de nos lois. » La législation de 1842 et de 1850 sur l'enseignement public en est une preuve.
Pour le plus grand bien de la Nation et de l'Église, l'on a compris très tôt qu'il était impossible de les laisser étrangères l'une l'autre.