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DSCN8356DE BREYNE Pierre (1801-1886)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DE BREYNE Pierre, Philippe, Antoine, né en 1801 à Dixmude, décédé en 1886 à Dixmude

Age en 1830 : 29 ans

Libéral. Elu par l’arrondissement de Dixmude de 1845 à 1863

 

 

Biographie

Interventions sessions : 1845-1846, 1846-1847, 1847-1848 (1848-1863)

 

 

BIOGRAPHIE

 

(A) (Extrait de J.L. DE PAEPE – Ch. RAINDORF-GERARD, « Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques », Bruxelles, Commission de la biographie nationale, 1996, p.110)

Propriétaire de l’hebdomadaire « De Dixmuidenaar » (1845)

Conseiller provincial de Flandre occidentale (1838-1845)

Conseiller communal (1832-1833), échevin (1834-1836) et bourgmestre de Dixmude (1836-1863)

Eligible au sénat

__________________

(B) (BOCHART, Biographie des membres des deux chambres législatives, Bruxelles, 1858, p.19)

De Breyne, Pierre-Philippe-Antoine, Chevalier de l’Ordre Léopold, Né à Dixmude le 17 avril 1801

M. de Breyne, indépendant de caractère, indépendant par sa fortune, a consacré toute sa vie aux intérêts publics.

En 1823, il fut nommé membre de la Commission des hospices civiles de Dixmude. M. De Breyne n’avait que vingt-deux ans ; c’est l’âge où le plus jeune avocat stagiaire peut être inscrit au tableau de son ordre ; à vingt-deux ans, l’honorable citoyen dont nous allons esquisser la biographie, fut jugé digne d’administrer le bien des pauvres.

En 1831, son patriotisme éprouvé lui valut le grade de colonel de la garde civique du canton de Dixmude, et, l’année suivante, les fonctions d’échevin.

Sa nomination de bourgmestre en 1836 le força d’opter entre le commandement de la garde civique et la présidence de l’administration communale. Il crut pouvoir rendre plus de service en acceptant les fonctions de bourgmestre.

Son dévouement devait être bien récompensé : en 1837, M. De Breyne fut élu conseiller provincial de la Flandre occidentale, et, pendant huit années, animé d’un zèle infatigable, il travailla à améliorer le sort de la province, et à défendre spécialement les intérêts du canton qui lui avait confié le mandat populaire.

En 1845, l’opinion libérale, à laquelle M. De Breyne avait donné tant de gages de sécurité et de capacité, jeta les yeux sur l’honorable bourgmestre de Dixmude pour lui faciliter l’accès d’une scène plus vaste, et l’admettre dans les rangs de la représentation nationale.

M. De Breyne sortit vainqueur de la lutte électorale, et est venu se placer sur les bancs de la gauche, où il s’est toujours distingué par son esprit d’ordre, ses connaissances administratives et son attachement inébranlable au libéralisme constitutionnel.

M. De Breyne fut un des sept membres qui composèrent, en 1847, le Comité consultatif des Flandres, créé par arrêté du 22 octobre, et dont le but était d’aviser aux mesures qu’il était de toute nécessité de prendre dans l’intérêt de ces provinces, dont la population pauvre était plongée dans la misère, par suite d’une longue crise alimentaire. Ce comité siégea à Gand et à Bruxelles pendant deux années.

Partisan de la liberté, l’honorable représentant a défendu, en mainte occasion, les intérêts de la langue flamande comme étant ceux de l’égalité rationnelle de tous les Belges. Nous en citerons la preuve la plus remarquable : le projet de loi relatif aux jurys d’examen pour la collation des grades académiques, exigeait, pour les aspirants au notariat, la rédaction des actes en français. Ce système exclusif fut repoussé par M. De Breyne. Après avoir dit qu’en Flandre tous les actes se rédigent en flamand, le député de Dixmude ajouta :

« Depuis trente-cinq ans que je fais partie des administrations publiques, jamais, dans ma ville natale, je n’ai signé, ni pour moi ni pour les autres, un acte rédigé en français.

« Nous autres Flamands, nous ne demandons que le droit le plus légitime du monde, le droit de la liberté ; nous ne voulons imposer notre langue à qui que ce soit : mais, à notre tour, nous ne voulons pas non plus qu’on nous impose une langue étrangère ! Nous ne formons qu’un désir, c’est celui de pouvoir nous servir de la langue de nos pères.

« J’ajouterai encore qu’il ne faut pas qu’on nous fasse reculer de cinquante ans. Nous ne voulons pas que dans les Flandres, comme sous le premier empire, les actes soient rédigés en français ; car quel en était le résultat ? Que souvent aucune des parties, pas plus que les témoins, ne comprenait la langue dans laquelle l’acte était rédigé. Ainsi un contrat de mariage se faisait en français ; très souvent les époux n’en comprenaient pas les stipulations. Un bail était écrit en français, je veux bien admettre que le propriétaire connût cette langue, mais le fermier ne la connaissait pas, ne savait ni ce qu’il lui était permis, ni ce qu’il lui était interdit de faire.

« Il est incontestable que ce régime ne peut plus revenir, le vrai Flamand ne le souffrirait pas.

« Le législateur doit laisser aux habitants la faculté de faire passer leurs actes dans la langue qui leur est propre, dans leur langue maternelle. »

La cause flamande fut gagnée, et les aspirants au grade de candidat notaire ont acquis la faculté légale de rédiger, de a manière dont ils ont fait leurs études, les actes qui leur sont proposés aux examens.

La question qui a occupé le plus l’attention éclairée de l’honorable représenta de Dixmude, et qui a toujours été l’objet sérieux de ses plus chères études, c’est l’instruction populaire, l’éducation du pauvre. C’est aux efforts persistants de son premier magistrat que la ville de Dixmude est redevable de son école primaire et de son école de dessin, deux établissements gratuits qui, depuis, ont tant contribué à moraliser la classe ouvrière.

Les ouvriers de Dixmude doivent aussi à leur honorable bourgmestre, la fondation d’une caisse de prévoyance et d’épargne pour l’achat à bon marché des provisions d’hiver.

Dans la séance de la chambre des représentants du 6 mars 1857, M. De Breyne a signalé au gouvernement et prié celui-ci de rechercher les moyens de cicatriser la plaie morale qui engage encore certaines mères de famille à envoyer leurs filles travailler dans des écoles dentellières où l’on refuse de donner la moindre instruction.

M. De Breyne s’est surtout signalé par des efforts incessants pour l’obtention d’un railway en faveur de Dixmude. Cette ville, entourée de réseaux de chemins de fer, n’en voyait aucun aboutir jusqu’à ses murs. L’honorable député-bourgmestre plaida chaleureusement, et à diverses reprises, en faveur de la ville déshéritée ; il obtint enfin qu’elle fût reliée au réseau national par la concession d’un chemin de fer de Lichtervelde à Furnes, et, le 9 mai 1858, Dixmude a inauguré cette ligne. La présidence de la commission administrative de cette nouvelle voie ferrée a été décernée à l’honorable M. De Breyne.

L’année précédente, le loyal député, toujours réélu par ses concitoyens, avait reçu de la haute satisfaction du Roi, pour son noble désintéressement et ses éminents services, le grade de chevalier de l’ordre Léopold.

 

INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1845-1846

 

(00) Vérification de ses pouvoirs en tant que membre de la chambre nouvellement élu (16/09/1845)

(01) Renvoi d’une pétition relative au droit d’entrée sur le bétail (12/06/1846)

(02) Budget des voies et moyens pour l’exercice 1846. Equilibre général des recettes et des dépenses (18/12/1845), Contribution personnelle et réforme de la fiscalité (21/12/1845)

(03) Réglementation de la chasse (22/01/1846, 23/01/1846, 24/01/1846, 06/02/1846)

(04) Organisation du notariat et brigue électorale (14/02/1846)

(05) Construction de routes et de canaux en Flandre occidentale (30/04/1846)

(06) Commissaires d’arrondissement (14/05/1846)

(07) Lutte contre les épizooties, amélioration des races bovines et haras de l’Etat (19/05/1846)

(08) Droits sur le sucre (12/06/1846)

 

INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1846-1847

 

(01) Rapport sur une pétition relative à l’introduction de la monnaie de cuivre française (06/02/1847)

(02) Répartition provisoire de la contribution foncière pour l’année 1847 (03/12/1846)

(03) Equilibre général entre recettes et dépenses (05/12/1846)

(04) Industrie linière, situation sociale dans les Flandres (12/12/1846)

(05) Haras de l’Etat, subsides aux sociétés agricoles (22/12/1846)

(06) Etablissement d’enseignement de Messines, pour les enfants pauvres de militaires morts ou blessés (23/01/1847)

(07) Législation électorale. Augmentation du nombre de députés et de sénateurs (09/03/1847, 10/03/1847)

(08) Prorogation de la loi sur les concessions de péages (20/03/1847, 24/03/1847)

 

INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1847-1848

 

(01) Renvoi de pétitions relatives à l’abonnement sur les débits de boissons (17/12/1847)

(02) Rapport sur des pétitions relatives à la situation sociale dans les Flandres (18/02/1848)

(03) Frais des commissaires d’arrondissement (18/12/1847)