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DE SAUVAGE Etienne (1789-1867)
DE SAUVAGE Etienne, Noël, Joseph, né en 1789 à Liège, décédé en 1867 à Bruxelles
Age en 1830 : 41 ans
Congressiste (1831, Liège)
Biographie par E. DUCHESNE (1911) et
par P. HANQUET (1930)
Interventions au cours de la session 1830-1831
(Congrès national)
(A) (Extrait de : E. DUCHESNE, Biographie
nationale de Belgique, t. XXI, 1911-1913, col. 439-440)
DE SAUVAGE (Etienne-Noël-Joseph,
comte),
homme politique et magistrat, né à Liége, le 24 décembre 1789, mort à
Bruxelles, le 24 août 1867. En 1830,et le premier en
date, il fut gouverneur de la province de Liége, fit partie, l'année suivante,
du deuxième ministère du régent Surlet de Chokier et du premier ministère de
Léopold Ier, siégea au Congrès national dans les derniers jours de cette
assemblée et devint, en 1832, président de chambre à la cour de cassation.
Etienne de Sauvage appartint
à une génération qui connut et servit successivement le régime impérial, le
gouvernement hollandais et
Membre de l'Association
constitutionnelle de Liége, il se rangea résolument en 1830 du côté des partisans
de l'indépendance nationale. Un arrêté du gouvernement provisoire, du 3 octobre
de la même année, le nomma gouverneur de la province de Liége. Le 23 mars 1831,
le régent de Belgique lui confia, dans son deuxième ministère le portefeuille
de ministre de l'intérieur qu'il garda jusqu'au 24 juillet de la même année,
c'est-à-dire jusqu'après l'inauguration du roi Léopold 1er. Le 4 juillet, il
avait été élu membre du Congrès national. C'est en qualité de ministre de
l'intérieur qu'il fit partie, avec plusieurs généraux, de la délégation nommée
par le régent pour recevoir, le 17 juillet, à la frontière du royaume, à Adinkerke, sur la route de Dunkerque à Furnes, le roi
nouvellement élu qui arrivait d'Angleterre.
Un an après, le 16 juillet
1832, il fut élu membre de
On a de lui, en
collaboration avec Lebeau, un Recueil politique et administratif pour la
province de Liège, contenant la loi fondamentale et les règlements
électoraux et administratifs (Liége, Lebeau-Ouwerx,
1829) ; une deuxième édition, anonyme, de cet ouvrage, « augmentée d'une
introduction historique, de conventions diplomatiques relatives à
l'organisation du royaume, de l'instruction pour les gouverneurs, du règlement
d'ordre pour la seconde chambre et d'un tableau qui rend le tableau applicable
à toutes les localités de la province. » (C. Lebean.Ouwerx).
Il est l'auteur, avec Van Meenen, d'un Rapport fait à la cour de cassation
sur les questions proposées par
Eugène Duchesne.
__________________________
(B) (Extrait de P. HANQUET, Etienne de
Sauvage, dans Les Gens de robe liégeois et la révolution belge, Liège, G. Thone, 1930, pp. 293-298)
Etienne de
Sauvage 11789-1867)
Etienne de Sauvage ne fut pas l'un des moindres de ces
juristes liégeois que
Etienne de Sauvage était né à Liège le 24 septembre
1789, de bonne souche ; il reçut une éducation solide qui le dirigea d'emblée
vers la carrière du Droit. Licencié dès 1810, il est peu après, nommé substitut
du procureur impérial à Emden. C'était malheureusement fort 'loin de sa cité
natale. En 1816 il est auditeur militaire dans le commandement de Luxembourg et
de Bouillon. Mais dès l'année suivante, nommé juge suppléant au tribunal de
Liège, il revient au barreau de cette ville.
Il y resta près de quinze ans, se taillant une place
de tout premier plan parmi ses confrères. Il conquit rapidement leur estime et
leur affection, si bien qu'en 1827, il n'hésitèrent pas à le choisir, malgré
son jeune âge, comme leur bâtonnier. A l'école des vieux maîtres
rompus à la pratique de nos anciennes coutumes et des lois variées que, depuis
vingt-cinq ans, chaque régime amenait avec lui, aux côtés des Forgeur, des
Raikem, etc..., il approfondit, par un travail
acharné, sa connaissance du droit.
Dès cette époque d'ailleurs il n'est pas exempt de
préoccupations politiques. Il est l'un des premiers à réagir contre
l'oppression qui, de La Haye, se fait chaque jour plus lourde. Déjà, en 1821,
un procès politique, qui eut un grand retentissement, l'affaire Hennequin, lui
permet de faire valoir ses hautes qualités d'avocat et de patriote. Avec la
dernière des énergies, avec toute la passion de sa nature jeune, il défend
Jean-François Hennequin contre les poursuites du gouvernement, et il a la
grande joie de voir
Quelques années encore et,
en 1826, ses concitoyens l'appellent à faire partie du Conseil de Régence. Au
sein de cette assemblée, comme aux Etats Provinciaux où il siège de 1827 à
1830, il se révèle déjà l'homme politique avisé qu'il sera dans la suite : son
entier dévouement à la chose publique, son jugement sûr et son amour de la
liberté et de la justice, toutes ces grandes qualités apparaissent déjà. .
Pour lutter contre les vexations ministérielles et
faire aboutir, par les voies légales, les justes réclamations des provinces
méridionales, il est en tête de ceux qui fondent à Liège, en avril
L'Association Constitutionnelle, en août 1830, avait
pris sur l'esprit public à Liège une influence indiscutable. Groupant toutes
les forces de l'opposition et appuyée des efforts quotidiens du Politique et
du Courrier de
C'est aux mesures prudentes que la commission sut
prendre immédiatement, que Liège doit d'avoir évité en grande partie les
horreurs de l'émeute. Ces hommes sages après avoir tenté toutes les voies
légales pour faire aboutir leurs revendications, après l'ambassade décevante de
Raikem à La Haye, se résignèrent à suivre le mouvement de Révolution, mais
appliquèrent tous leurs efforts à freiner les exaltés, à éviter les violences
inutiles.
Le rôle de de Sauvage, à ce
point de vue, fut très grand. Il le poursuivit durant tout le mois de septembre
et son influence alla s'affirmant de plus en plus. Aussi quand le Gouvernement
Provisoire chercha un homme capable d'assurer le retour définitif de l'ordre
dans notre province, c'est à de Sauvage qu'il songea tout naturellement. Le 3
octobre, il est nommé gouverneur de la province de Liège, et va s'attacher,
avec plus d'énergie encore, à apaiser les perturbations graves qui se sont
manifestées partout.
Les conditions économiques, tout spécialement, ont été
entièrement bouleversées : la classe ouvrière souffre du chômage, la vie est
chère et l'industrie et le commerce se trouvent devant d'énormes difficultés. A
tous ces problèmes le nouveau gouverneur cherche avec sollicitude la meilleure
solution. Il veille à la création d'une com. mission de subsistance pour la
classe ouvrière indigente, et, le 4 novembre, il décide la constitution d'un
Comité groupant les personnalités les plus autorisées dans le domaine de
l'agriculture, de l'industrie et du commerce; le Comité aura pour tâche de
faire enquête sur la situation économique, le malaise général, etc... et d'éclairer le Congrès à cet égard.
Après six mois d'une administration sérieuse, de Sauvage
est appelé à assumer de plus lourdes responsabilités encore. Le 20 mars 1831,
le Régent le mande à Bruxelles et le charge de constituer le ministère. Il
accepte et malgré les difficultés réussit à le mettre sur pied: son grand
mérite fut d'avoir tenu à s'assurer la collaboration de Lebeau et Devaux, et ce
malgré la résistance du Régent qui craignait l'influence trop peu francophile à
son gré, de ces deux hommes.
Comme Ministre de l'Intérieur, de Sauvage se montre à
la hauteur de la confiance que lui avait témoignée le Régent. Il affirma dans
Dans le même temps, il prenait une part très active
aux travaux du Congrès National. Comme Ministre, ses interventions y furent
fréquentes et efficaces dès mars 1831, bien qu'il ne devînt membre effectif de
cette assemblée que le 4 juillet.
Il eut aussi le très grand honneur
de conduire la délégation de hauts fonctionnaires qui, le 17 juillet 1831 vint
recevoir à la frontière du Royaume, à Adinkerke,
notre nouveau souverain débarquant d'Angleterre.
L'avènement de Léopold 1er marqua la fin de la
carrière politique de de Sauvage. Il s'empressa
d'abandonner ces fonctions qu'il avait remplies avec toute sa conscience et
tout son talent, tant qu'il estimait que
Jusqu'à la fin de sa vie, son activité tout entière se
déploiera au sein de notre Cour suprême. Durant 35 ans, à une époque qui marqua
la stabilisation de notre droit, son influence y fut très forte, et bon nombre
de décisions importantes portèrent son empreinte.
Il mourut, presque octogénaire, le 24 août 1867, laissant
le souvenir d'un grand patriote et d'un magistrat de hauteur valeur. De lui
nous pouvons dire comme de ces autres grands Liégeois qui ont nom de Gerlache,
Raikem, Rogier, etc. : « Leurs éminentes qualités intellectuelles et morales prirent
toute leur force dans un amour ardent de la patrie et dans le dévouement le
plus désintéressé à cette Belgique qu'ils venaient de rendre à ses libertés et
à son indépendance.»
(BIBLIOGRAPHIE.
Voir aussi : Baron
MEYERS, Un procès politique à Liège en 1821. Discours de rentrée, Liège
1930.
Paul HARSIN, Liège et
Pierre HANQUET.
INTERVENTIONS
AU COURS DE
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre du
congrès (élection contestée) (07/07/1831, 08/07/1831, 20/07/1831)
(01) Programme du deuxième ministère du régent,
troubles du mois de mars 1831, circonstances relatives au retrait du premier
ministère (30/03/1831)
(02) Garde civique (04/04/1831, 26/05/1831, 14/06/1831,
16/06/1831, 18/06/1831, 20/06/1831, 21/06/1831)
(03) Organisation municipale et provinciale (19/05/1831)
(04) Canal de Charleroy (19/05/1831)
(05) Instruction publique (19/05/1831)
(06) Organisation du génie civil et du génie militaire (19/05/1831)
(07) Commission des récompenses (15/06/1831)
(08) Officiers volontaires italiens (24/06/1831)
(09) Droit d’association d’une œuvre caritative (28/06/1831)
(10) Réunion des états provinciaux pour la session ordinaire de
1831 (30/06/1831
(après-midi))
(11) Indemnités pour dommages
causés par la révolution (20/07/1831)