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Note
d’intention
DE NEEFF
Jean (1773-1833)
DE NEEFF Georges, Jean, né en 1773 à Louvain, décédé en 1833 à
Louvain.
Age en 1830 : 57 ans
Congressiste (1830-1831, Louvain)
Interventions au
cours de la session 1830-1831 (Congrès national)
(Extrait
de : A. de RIDDER, Biographie nationale de Belgique, t. XV, 1899, col. 529-536)
DE NEEFF (Georges-Jean)
naquit à Louvain, le 25 février 1773.
Lorsque la déchéance de Joseph II fut proclamée en Belgique, en 1789, De
Neeff fut incorporé dans l'armée des patriotes, avec le grade de premier
lieutenant. Il combattit à Turnhout et prit part à toute la campagne contre les
armées autrichiennes. La chute du gouvernement révolutionnaire le rejet dans la
vie privée jusqu'au jour où les armées françaises républicaines commencèrent la
conquête de
Les premiers jours de la révolution de 1830 le trouvèrent à Louvain, sa
ville natale. A peine les événements qui s'étaient passés à Bruxelles dans la
nuit des 25 et 26 août eurent-ils été connus, que la population louvaniste se
souleva elle aussi contre la domination hollandaise. Dès le 29 août, le drapeau
tricolore fut arboré à l'hôtel de ville et la garde bourgeoise embrassa la
cause de l'indépendance nationale. Cependant celle-ci ne devait pas triompher à
Louvain sans qu'on y répandît le sang. La voix populaire prétendait que la
garnison avait été fournie d'armes, de poudre et de munitions par la régence.
En vain cette dernière, autorisée par le commandant de place, fit démentir ce
bruit le 2 septembre au peuple, assemblé sur
Le comité de sûreté invita le 5 septembre les autorités administratives à
reprendre leurs fonctions. Elles étaient à peine rentrées en ville que les
habitants furent avertis de l'approche du général hollandais Trip, qui se
préparait à entrer à Louvain avec des troupes, parmi lesquelles se trouvaient
le commandant de place et les soldats chassés la veille. Une proclamation du
conseil de régence annonça bientôt que le général exigeait que la garde
bourgeoise et la garde communale reprissent leurs armes et leur uniforme dans
les deux heures et que les autorités légales fussent seules reconnues en ville.
En faisant connaître ces conditions, le conseil de régence engageait les
Louvanistes à s'y soumettre. Ces conseils n'eurent aucun succès. On prépara
tout pour une énergique résistance et en trois heures la ville fut mise en état
de se défendre. Une députation alla demander au général Trip de se retirer,
elle revint avec une réponse négative. Jean De Neeff, suivi d'une partie
de la bourgeoisie armée, sortit alors de la ville par la porte de Malines, se
dirigeant vers les troupes hollandaises. Le général Trip, trop faible pour
soutenir l'attaque, se décida à la retraite.
L'initiative que De Neeff avait prise de marcher à l'ennemi lui valut le
commandement de la garde bourgeoise. Les officiers lui confièrent cette
fonction et le conseil de régence, composé en majeure partie d'orangistes, se
trouva contraint par l'opinion publique de ratifier cette élection dès le 4
septembre. On adjoignit à De Neeff un conseil à l'effet de réorganiser la garde
bourgeoise ; Adolphe Roussel qui, pendant toute la révolution, montra la plus
grande énergie pour le maintien de l'ordre se vit confier les fonctions de secrétaire.
Le jour même où ce conseil fut institué, De Neeff et Roussel adressèrent en son
nom une proclamation aux habitants de Louvain pour leur annoncer qu'il adhérait
aux résolutions prises à Bruxelles concernant la séparation des provinces
méridionales et septentrionales.
Le conseil de régence sentait que son influence n'était plus assez forte
pour maintenir la tranquillité dans la ville. Il appela à lui, dans ces
circonstances, des hommes qui s'étaient voués à la cause. de l'indépendance .et
qui par là avaient acquis une grande autorité sur le peuple.. Il institua, une
commission de sûreté et de police qu'il composa de Jean De Neeff, de Van
Meenen, du vicomte de Schrynmakers de Dormael, de Ch. Muls et d'Eugène Claes.
Le conseil appelé à réorganiser la garde bourgeoise ne demeura pas inactif.
Présidé par De Neeff, il établit, à côté des compagnies sédentaires, plusieurs
compagnies mobiles régulièrement soldées et chargées d'un service permanent.
De grands préparatifs de défense furent également menés à bien, les boulevards
garnis de retranchements, des armes et des munitions rassemblées, des matériaux
préparés pour le cas où une bataille dans les rues rendrait des barricades
nécessaires.
La tâche confiée à la commission de sûreté et de police n'était pas sans
difficultés. Le peuple, surexcité par les événements, essaya à diverses
reprises de se livrer an pillage. Il fallut une grande énergie pour faire
échouer ces tentatives, Une rixe ayant éclaté entre un bourgeois et un pompier,
le corps des pompiers dut être désarmé et son service confié à la garde
bourgeoise. L'hostilité du peuple ne cessa néanmoins pas contre le commandant
des pompiers, Van Assche. Ce dernier vit sa vie menacée et, pour le sauver, De
Neeff se trouva contraint de le faire incarcérer. Il le fit relâcher pendant la
nuit et conduire hors de la ville. Ces faits furent rapidement connus et une
bande d'hommes armés vint réclamer le prisonnier. De Neeff revendiqua pour lui seul
la responsabilité de ce qui s'était passé. Son attitude énergique suffit pour
disperser pacifiquement la foule qui s'était assemblée.
Le 23 septembre, deux colonnes hollandaises attaquèrent Louvain. La première,
arrivant par la chaussée de Malines, commandée par le général Trip et composée
de troupes d'infanterie et de quatre pièces d'artillerie, se mit à canonner la
ville sans avoir fait aucune sommation. De Neeff lança ses volontaires les
mieux aguerris en tirailleurs contre les troupes ennemies qui, après deux
heures de combat, furent contraintes de battre en retraite.
Ce succès était à peine obtenu que l'arrivée d'une colonne d'infanterie et
d'artillerie, sous le commandement du général Cort-Heyligers, fut signalée par
la chaussée de Tirlemont. Les Louvanistes n'avaient qu'un canon pour répondre
aux cinq pièces du général hollandais. Ils engagèrent néanmoins le combat et
l'ennemi, menacé de se voir couper la retraite par des troupes de volontaires
villageois qui accouraient à la défense de la ville, se replia vers Corbeek-Loo,
non sans être vigoureusement poursuivi. De Neeff s'occupa activement de
compléter l'organisation des compagnies mobiles qui, le 29, se joignirent aux
troupes du commandant Niellon et marchèrent sous ses ordres vers le corps d'armée
du général Cort-Heyligers, campé à Leefdael. La rencontre eut lieu à
Meerbeck-Everbergh et se termina par la retraite des Hollandais.
8ur ces entrefaites, le gouvernement provisoire confia à Jean de Neeff les
fonctions de commissaire de guerre. Le commandant de la garde bourgeoise se mit
avec ses volontaires sous les ordres de Niellon et se dirigea vers Aerschot,
puis sur Lierre, afin de prendre à revers les Hollandais qui occupaient
Le 22 octobre, l'assemblée des notables avait nommé De Neeff bourgmestre de
Louvain. Un funeste événement le contraignit â quitter l'armée et à rentrer
dans cette ville. Le 28 octobre, quelques volontaires louvanistes rencontrèrent
à Malines l'ancien commandant de place Gaillard, accompagné de sa femme. Il se
rendait à Bruxelles pour y faire sa soumission au gouvernement provisoire. Ils
l'arrêtèrent et voulurent le conduire à Louvain. De Neeff revenait en ce moment
de Bruxelles, où l'avaient appelé ses fonctions de commissaire de guerre.
Prévenu de l'arrestation et prévoyant le sort réservé au commandant Gaillard
s'il était conduit à Louvain, De Neeff essaya de détourner les volontaires de
leur projet. Ses efforts, unis à ceux d'autres personnes notables, furent sans
succès auprès des Louvanistes, qu'une foule considérable, assemblée sur
Les autorités furent vivement émues de cet assassinat. Elles montrèrent toutefois
dans l'arrestation des coupables une certaine mollesse qu'on leur a vivement
reprochée plus tard. Nous n'ayons pas à entrer ici dans la controverse qui a
été soulevée à ce sujet.
De Neeff, dont la présence avait été réclamée à Louvain immédiatement après
cet événement par la commission de sûreté, pour l'installation de la régence et
le rétablissement de l'ordre, se rendit sans retard à l'appel qui lui était
fait. Il prit possession de ses fonctions de bourgmestre le 2 novembre et
publia aussitôt une proclamation dans laquelle il flétrissait, les auteurs du
meurtre qui venait d'ensanglanter la ville.
Quelques jours après sa rentrée à Louvain, De Neeff fut nommé membre
suppléant du Congrès national. On le compte parmi ceux qui refusèrent de voter
le traité des dix-huit articles
Puissamment secondé par ses collègues du conseil de régence et surtout par
A. Roussel, alors secrétaire communal, Jean De Neeff s'occupa de la réorganisation
des différents services administratifs. Il obtint aussi du gouvernement
provisoire le maintien à Louvain de
Ln carrière de Jean De Neeff depuis ce moment jusqu'à sa mort, n'offre plus
rien à signaler. Il mourut inopinément à Louvain le 6 avril 1833.
Alfred De Ridder
Voir aussi : Eenens, Jean de Neeff.
(00) Vérification de ses pouvoirs
comme membre du Congrès (20/06/1831)
(01) Préliminaires de paix (07/07/1831)
(02) Fêtes anniversaires des journées de
septembre 1830 (19/07/1831)