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DE CELLES Antoine
(1779-1841)
DE CELLES Antoine, Philippe, Fiacre, Ghislain, né en 1779 à Bruxelles, décédé en 1841 à Paris.
Age en 1830 : 51 ans
Congressiste (1830-1831, Bruxelles)
Interventions au cours de la session 1830-1831
(Congrès national)
(Extrait de : A. WAUTERS,
Biographie nationale de Belgique, t. III, 1872, col. 398-402)
DE CELLES (Antoine-Philippe-Fiacre-Ghislain
De Visscher, comte), homme d'État, naquit à Bruxelles, le 10
octobre 1779, mourut à Paris, le 1er novembre 1841. Ce personnage était l'un
des derniers descendants mâles d'une ancienne famille qui se prétendait allemande
d'origine et se donnait pour fondateur un chevalier du nom de Frédéric, qui
aurait trouvé la mort en Palestine, en 1168. Ce qui est vrai, c'est que les De Visscher augmentèrent constamment leur fortune et leur
position sociale pendant les deux derniers siècles, fournirent des magistrats
aux villes d'Anvers et de Bruxelles, acquirent plusieurs seigneuries, et furent
honorés, le 1er septembre 1686, du titre de baron de Celles, d'après le village
de Pont-à-Celles, dans l'ancien duché de Brabant (aujourd'hui province de Hainaut).
Du chef de cette baronnie, les De Visscher étaient de
droit membres de l'état noble du duché.
C'est de
Joseph-Albert-Ferdinand, quatrième baron de Celles, et de Marie-Philippine de Coloma de Leeuw que naquit le
comte de Celles. Les prérogatives et les titres que le jeune baron avait hérité de ses ancêtres furent anéantis par la réunion du
pays à la république française. Lorsque l'ordre commença à se rétablir, M. de
Celles s'empressa d'accepter des fonctions publiques : il devint maire de la
commune d'Hever, fut désigné pour faire partie du
conseil municipal de Bruxelles (décret impérial du 5 brumaire an XIII), entra
dans le conseil des hospices et l'administration des prisons de cette ville,
et fut appelé aux fonctions de membre du conseil général et du conseil
électoral du département de
L'empereur Napoléon avait eu
occasion de remarquer M. de Celles lorsque celui-ci se rendit à Paris avec la
première députation que le département envoya auprès du nouveau chef de l'État.
Le jeune gentilhomme lui donna une preuve de dévouement en sollicitant, lors de
la coalition de 1805, son admission dans l'armée ; il y fut en effet placé
comme officier d'ordonnance avec le grade de capitaine de cavalerie et fit en
cette qualité la campagne d' Austerlitz. De retour à Paris, Napoléon le nomma
auditeur du conseil d'état, attaché à la section des finances (11 février
1806). Peu de jours après, tandis qu'il renonçait aux fonctions de membre du
conseil municipal de Bruxelles (20 février 1806), il fut élevé au rang de
maître des requêtes en service extraordinaire et siégea eu cette qualité
jusqu'au 10 décembre de la même année, moment où il fut appelé à la préfecture
de
Après la réunion du royaume
de Hollande aux Etats, déjà si vastes, du nouveau César, un vif
mécontentement s’y manifesta, particulièrement à Amsterdam, qui souffrait
énormément de l’interruption de son commerce et ne subissait qu'avec douleur la
rigoureuse loi de la conscription militaire. Certain du dévouement de M. de
Celles, le souverain lui confia l'administration du département du Zuyderzée, en lui recommandant expressément l'exécution de
ces lois que le peuple hollandais avait si fort en horreur. Le comte exécuta
les ordres de Napoléon, mais son obéissance passive, si elle lui valut les
éloges d'un despote abhorré, attira sur lui la haine de la population, haine
dont il faillit être la victime lorsque
Réfugié à Paris, M. de Celles allait entrer au
conseil d'État ; mais les événements se précipitèrent : la soumission de la
capitale de
M. de Celles penchait ouvertement
pour une séparation administrative des deux grandes fractions du royaume. Après
le soulèvement du mois d'août 1830, il se prononça en ce sens et fut désigné
pour faire partie de la députation qui alla à La Haye solliciter cette
séparation. Le choix de M. de Celles était un choix malheureux ; mais,
dans ces moments difficiles, a-t-on le loisir de songer au passé ? Quelque
honorable qu'il fut sous tous les rapports, ce n'était pas l'ancien préfet du Zuiderzée qu'on aurait dû envoyer à un peuple furieux, dont
la colère s'exaltait encore au souvenir des souffrances qu'il avait supportées
sous l'administration de quelques-uns de ces hommes en qui il ne voyait, à ce
moment, que des rebelles et des traîtres. La députation échoua donc dans ses
tentatives et ce fut le canon qui déchira le pacte en vertu duquel les Belges
et les Hollandais avaient constitué pendant quinze ans une seule nation.
Membre du Congrès national, M. de Celles fut appelé à
la présidence du comité diplomatique et désigné pour remplir les fonctions de
chargé d'affaires à Paris. Ces dernières fonctions étaient difficiles, car la
politique de.la cour des Tuileries ne brillait. pas
par une extrême franchise. Le roi Louis-Philippe ou, si l’on veut, ses
ministres, afin d'écarter la candidature plus populaire du duc de Leuchtenberg,
mirent tout en œuvre pour faire élire roi des Belges le deuxième fils marque,
le duc de Nemours, puis, ce résultat obtenu, refusèrent la couronne offerte à
ce dernier, en alléguant la crainte d'une guerre européenne. Cet état de choses
plaça dans une position très fausse le comte de Celles, qui n'avait pas caché
ses efforts en faveur du duc de Nemours. Il fut remplacé dans sa mission auprès
du gouvernement français par le comte Lehon et résolut de se fixer à Paris, où
il jouissait d'une grande faveur auprès du roi et où ses filles s'étaient
mariées. Naturalisé français le 6 février-15 mars 1832, il obtint des lettres
de grande naturalisation le 6 mars 1833 et fut appelé au Conseil d'État en
qualité de conseiller en service extraordinaire. Il allait être compris dans
une fournée de pairs lorsque sa vie se termina.
Le comte de Celles avait épousé, en 1810, Félicie de
Valence, fille du lieutenant-général comte de Valence, mort pair de France en
1821. Sa femme était la sœur de la maréchale Gérard et la petite-fille de la
célèbre madame de Genlis. Il n'en eut que des filles, dont l'une, madame la
comtesse de Caumont-Laforce, a été assassinée le 18
février 1856, dans son hôtel, avenue des Champs-Élysées, à Paris.
Alph. Wauters.
(00)
Vérification de ses pouvoirs comme membre du Congrès (10/11/1830) et
démission (30/03/1831)
(01)
Indépendance de
(02)
Règlement d’ordre du congrès national (12/11/1830, 13/11/1830)
(03)
Négociations
relatives au statut du Luxembourg (17/11/1830)
(04) Forme du gouvernement de
(05) Abolition de la peine de
mort (25/11/1830)
(06) Libre navigation de l’Escaut (02/12/1830)
(07) Question du sénat (13/12/1830,
15/12/1830, 16/12/1830)
(08) Constitution. Indépendance
des cultes vis-à-vis des pouvoirs publics, notamment question de l’antériorité
du mariage civil sur le mariage religieux (22/12/1830)
(09) Proposition tendant à demander
certaines communications au comité diplomatique (29/12/1830)
(10) Cour des comptes (29/12/1830)
(11) Communication diplomatique relative à la
reconnaissance par les Puissances de l’indépendance belge (31/12/1830,
03/01/1831)
(12) Question du choix du chef de l’Etat (Nemours-Leuchtenberg) (05/01/1831, 11/01/1831)
(13)
Constitution. Indemnité
parlementaire (06/01/1831)