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Note
d’intention
SURLET DE CHOKIER Erasme (1769-1839)
SURLET DE CHOKIER, Erasme,
Louis, né en 1769 à
Liège, décédé en 1839 à Gingelom
Age en 1830 : 61 ans
Congressiste (1830-1831, Hasselt)
Interventions au
cours de la session 1830-1831 (Congrès national)
(Extrait
de Th. JUSTE , Biographie nationale de Belgique, t. IV, 1873, col. 78-83)
SURLET DE CHOKIER (Erasme-Louis, baron), régent de
Érasme-Louis, qui avait été d'abord destiné à l'état ecclésiastique, suivit
une toute autre carrière. Lorsque les Liégeois se furent insurgés en 1789, il
se rangea parmi les adversaires de l'évêque Hoensbroeck et fut nommé
aide-de-camp du général Donceel, commandant en chef de l'armée des patriotes,
Il passa ensuite dans les rangs des Belges soulevés contre la domination
autrichienne et obtint, du congrès souverain le 12 octobre 1790, un brevet de
lieutenant au régiment d'infanterie n°11. Après la restauration de l'évêque
Hoensbroeck à Liége et de l'empereur Léopold II à Bruxelles, il chercha pendant
quelque temps un refuge en Hollande, puis revint furtivement au château de
Gingelom, On le perd de vue pendant les bouleversements qui suivirent la
bataille de Jemmapes. Après l'installation du Directoire, il fut élu (20 mai
1797) administrateur du département de
Le royaume des Pays-Bas ayant été constitué, Surlet de Chokier se rallia
franchement au nouvel ordre de choses. Par une résolution du 1er septembre
1815, le roi Guillaume 1er, à qui la loi fondamentale déférait la première
désignation des députés, l'appela dans la seconde Chambre comme représentant de
la province de Limbourg, Le 19 décembre suivant, Surlet de Chokier fut nommé
membre du syndicat des Pays-Bas, et le 16 février 1816 il fut admis dans
l'ordre équestre du Limbourg. Il fit partie des états-généraux jusqu’en 1818.
Tout en montrant une grande modération dans ses opinions, il se signalait aussi
par l'indépendance de son caractère et la causticité de son esprit. Le
ministère, à qui cette causticité déplaisait beaucoup, réussit à l'écarter de
l'enceinte législative. Mais, dès l'année suivante, les électeurs du district
de Brusthem tâchèrent de le dédommager en le choisissant pour les représenter
aux États-Provinciaux.
En 1821, Surlet de Chokier acquit une grande popularité en venant défendre
courageusement devant la cour d'assises de Liége un ancien collègue, un vieil
ami, Jean-François Rennequin qui, en qualité de bourgmestre de Maestricht,
avait refusé d'exécuter une loi illégale. Cependant Surlet de Chokier, tout en
déplorant les fautes du gouvernement, était encore un ferme partisan de l'union
du Nord et du Midi des Pays-Bas, il faisait des vœux sincères pour
l'affermissement de cette union. Le roi Guillaume, qui savait l'apprécier
l'autorisa le 27 juillet 1827 par une faveur personnelle à prendre pendant sa
vie le titre et le prédicat de baron. L’année suivante, le 2 juillet
1828, les États de la province de Limbourg le renvoyèrent à la seconde Chambre
des États-Généraux, où il se signala de nouveau par des discours aussi sensés
que spirituels. Il faisait partie de l'opposition belge, mais sans avoir le
dessein préconçu de renverser le gouvernement ; il se proposait seulement de le
ramener dans une voie moins dangereuse. .
Les événements qui suivirent en Belgique la révolution française de juillet
1830 déterminèrent le roi Guillaume à convoquer les États-Généraux en session
extraordinaire à
Mais déjà, après les quatre journées de Bruxelles, le gouvernement
provisoire de
Après que le président du Congrès
eut fait. part à cette assemblée de l’insuccès de sa mission, le gouvernement
provisoire demanda l'établissement d'une régence selon les termes de la
constitution qui venait d'être mise en vigueur. Le 24 février, Surlet de
Chokier fut élu régent de
Pendant les orages provoqués par les orangistes, Surlet de Chokier avait
laborieusement constitué, du 23 au 27 mars, son second ministère. Les hommes
qui y exerçaient le plus d'influence se proposaient de faire aboutir la
révolution par l'élection du prince Léopold de Saxe-Cobourg. Quoique Surlet de
Chokier conservât toujours une grande prédilection pour le duc de Nemours, il
eut la loyauté, en vrai chef constitutionnels, de ne jamais contrarier les
projets de ses ministres. Le prince Léopold ayant été élu roi des Belges, le 4
juin, le régent lui écrivit immédiatement pour le conjurer de se rendre sans
retard aux vœux de la nation. Mais le prince avait subordonné son acceptation à
une entente préalable du Congrès avec la conférence de Londres. De nouvelles
négociations s'engagèrent, pendant lesquelles le rôle du régent devint très pénible.
Le pays était profondément agité : orangistes et réunionnistes travaillaient à
faire avorter une combinaison qui devait détruire leurs dernières espérances.
Le régent domina la crise par sa loyauté ; il s'efforça, selon ses propres
expressions, d'amener, avec le concours du Congrès, le vaisseau de l'État à bon
port. Le 9 juillet, le Congrès adopta les dix-huit articles proposés par la
conférence de Londres. Le 19, au soir, le régent recevait le prince Léopold au
château de Laeken. Pendant les dernières discussions du Congrès, Surlet de
Chokier, impatient de se dépouiller du pouvoir suprême, s'était montré parfois
sceptique, incrédule même ; maintenant il était radieux: il voyait le vaisseau
de l'État. arriver à bon port ; la conscience tranquille, il pouvait
remettre les destinées de l'État belge dans les mains du chef définitif, de ce
prince habile et loyal que le peuple, comme s'il avait eu le pressentiment de
l'avenir, acclamait avec enthousiasme.
Le 20 juillet, le Congrès décréta que M. le baron Erasme-Louis Surlet de
Chokier avait bien mérité de la patrie et lui alloua une pension viagère de dix
mille florins à charge du trésor public, Le lendemain, sur la place royale à
Bruxelles, et devant le prince qui allait devenir roi des Belges, le régent déposa
solennellement ses pouvoirs. « J'ai vu, dit-il dans son discours, l'aurore
du bonheur se lever pour mon pays ; j'ai assez vécu. »
Après l'inauguration de Léopold
Ier, Surlet de Chokier se retira dans son château de Gingelom, entre Landen et
Waremme, refusa le mandat de sénateur qui lui avait été conféré par le collège
électoral de Liége et ne voulut plus exercer d'autres fonctions que celles de
bourgmestre de sa commune: Mais le bon régent (c'était son nom populaire
et historique) conserva toujours des relations affectueuses avec le roi
Léopold, avec Louis-Philippe et avec les princes et princesses de la maison
d'Orléans, qui se plaisaient à lui donner des témoignages de leur cordiale
sollicitude. Surlet de Chokier mourut au château de Gingelom le 7 août 1839 et
fut enseveli dans le cimetière de ce village.
Th. Juste.
(Remarques
1) outre cet article, Th. Juste est également
l’auteur de l’ouvrage suivant : « Le Régent, d'après ses papiers et d'autres documents inédits », Bruxelles, 1867.
Cet ouvrage a conduit Alexandre Gendebien a y
faire des répliques et à rédiger un aperçu de sa contribution
personnelle à la révolution belge. Ces « mémoires » sont numérisées
sur ce site.
2) Th. Juste fait tache dans l’unanimité des historiens (en ce compris des
contemporains) qui ont été nettement plus critiques à l’égard du Régent. On
renvoie à cet égard aux passages des livres (numérisés sur ce site) de Thonissen et de Royer.
Intervention en tant que président du
congrès national
(00)
Vérification de ses pouvoirs comme membre du Congrès (10/11/1830),
démission (01/03/1831, 02/03/1831)
(01) Formation du bureau définitif (11/11/1830)
(02)
Projet d’adresse en réponse au discours du gouvernement provisoire (11/11/1830)
(03) Renouvellement des sections et du bureau du congrès (10/01/1831)
(04) Recouvrement anticipé de la contribution
foncière pour l'année 1831 (26/01/1831)
(05)
Pétition en faveur du prince d’Orange (27/01/1831)
(06) Discussion sur le choix du chef de l’Etat (28/01/1831, 02/02/1831,
03/02/1831)
(07) Protestation contre le protocole du 20 janvier 1831 contenant les bases de
séparation entre
(08) Remerciements à la garde civique (04/02/1831)
(09) Députation pour annoncer au roi des Français
l'élection du duc de Nemours (12/02/1831, 21/02/1831)
(00)
Proclamation de la régence (24/02/1831)
Intervention en tant que régent du
royaume
(10) Prestation de serment et discours du régent (25/02/1831)
(00) Proposition tendant à donner à M. le baron Surlet de
Chokier, régent de
(11) Réception du régent dans le sein du congrès (21/07/1831)
(12) Inauguration du roi et bilan de la régence (21/07/1831)