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PLAISANT Isidore (1796-1836)

 

 

 

PLAISANT Isidore, né en 1796 à Bruxelles, décédé en 1836 à Bruxelles 

Age en 1830 : 34 ans

Ministre de la sûreté publique (1830-1831)

 

Biographie

Interventions au cours de la session 1830-1831 (Congrès national)

 

 

BIOGRAPHIE

 

(Extrait de : J. DE LE COURT, Biographie nationale de Belgique, t. XVII, 1903, col.706-711)

PLAISANT (Isidore), procureur général à la cour de cassation, né à Bruxelles en 1796, mort dans la même ville, le 10 mai 1836. Après y avoir fait ses premières études, il alla les continuer, en Italie, à l'université de Bologne, profitant d'une des bourses que l'orfèvre bruxellois Jacobs y avait fondées en faveur de ses compatriotes, et les termina à l'archigymnasio della Sapienza, à Rome, où il fut aussi proviseur-régent de l'hospice Saint-Julien des Flamands. La distinction avec laquelle il obtint dans cette ville ses grades académiques le fit charger, par la légation des Pays­-Bas dans cette capitale, d'une mission qu'il remplit avec zèle et sagacité; couronnée d'un heureux résultat, elle valut au jeune docteur une flatteuse récompense. Nous n'avons pu découvrir quelles furent cette mission et cette récompense. Defacqz qui rapporte le fait dans le discours qu'il prononça lors des funérailles de son collègue, ne s'est pas expliqué à cet égard.

Plaisant ne se livrait pas exclusive­ment aux études de droit. La littérature et les arts avaient aussi des attraits pour lui. Tout jeune encore, pendant qu'il suivait les cours de l'université de Bologne, il écrivit un mémoire sur les hommes célèbres de la Belgique qui ont visité l'Italie, sur les monuments et les souvenirs qu'ils y ont laissés. Ce mémoire a été présenté, en 1816, à l'Académie royale des beaux-arts, sciences et lettres des Pays-Bas. Il a été, longtemps après, publié dans la Revue d'histoire et d'arr­chéologie (t. IV, Bruxelles, 1864). On trouve, dans les quelques lignes qui pré­cèdent la publication, les renseignements suivants: « Le journal des séances de l'Académie (Nouveaux mémoires, t. II, p. x) contient le rapport verbal fait par M. Van Hulthem, chargé de l'examen de ce travail. Ce mémoire, en général, est très intéressant, dit le rapporteur ; il est le résultat de beaucoup de recherches et de connais­sances ; il annonce un goût décidé pour l'histoire littéraire et celle des arts et un sentiment de patriotisme qui honore son auteur. Tous les articles, cependant, ne sont pas traités avec le même soin ; mais malgré quelques légères imperfections, l'au­teur mérite d'être encouragé ».

De retour dans sa patrie, Plaisant se livra aux travaux du barreau avec une ardeur et un talent qui faisaient pré­sager un brillant avenir ; mais, atteint par les arrêtés du gouvernement concernant l'usage obligatoire de la langue néerlandaise dans les tribunaux, il ne put continuer l'exercice de sa pro­fession et ouvrit dans l'école de com­merce, qui fut établie au commencement de 1830, un cours qui établit sa répu­tation.

Les événements du mois d'août 1830, précurseurs de la révolution, donnèrent à la vie de Plaisant une nouvelle direc­tion. Il se rangea avec ardeur autour des hommes dévoués qui se donnèrent pour mission de diriger le mouvement et de maintenir l'ordre. Dès le 27 août, répondant à l'invitation des bourgmestre et échevins de Bruxelles aux citoyens de se faire inscrire sur les contrôles de la garde bourgeoise, il se mit à la disposition du commandant en chef de la garde, qui l'admit parmi ses aides de camp. Il fut l'un des signataires de l'adresse au roi, du 28 août, demandant la convocation des Etats généraux.

Par des arrêtés des 1er et 4 octobre 1830, le gouvernement provisoire, appréciant le mérite de Plaisant, le chargea de l'administration de la sûreté publique, qui fut créée à ce moment et destinée à remplacer l'ancienne police. C'était le département le plus essentiel de tous, dans cette période difficile et il fallait pour le diriger un homme d'une capacité et d'un dévouement éprouvés. Il n'accepta ces fonctions que cédant aux sollicitations du gouvernement ; c'était faire acte de dévouement et de patriotisme. Il répondit par sa fermeté aux espérances qu'on avait mises en lui et plus d'une fois la capitale lui fut redevable de sa tranquillité. Il resta à la tête de ce service jusqu'au 1er avril 1831.

C'est dans la magistrature que Plaisant trouva sa voie ; c'est dans les fonctions du ministère public qu'il révéla ses brillantes qualités ; c'était là son véritable élément. Dès le 30 septembre 1830, le gouvernement provisoire l'appela au poste d'avocat général à la cour de justice de Bruxelles.

Lorsque la magistrature fut reconstituée à la suite de la loi d'organisation judiciaire du 4 août 1832, un arrêté royal du 4 octobre 1832 nomma les membres de la cour de cassation. Plaisant y figura en qualité de premier avocat général. Gendebien était nommé procureur général, mais il n'accepta pas ces fonctions. La cour devait prêter serment, mais ne pouvait le faire qu'à la réquisition du procureur général, lequel devait préalablement prêter le sien entre les mains du roi. Plaisant ne pouvait remplacer ce magistrat dans cette réquisition, puisque, de son côté, il devait aussi, à la même réquisition, prêter d'abord serment entre les mains de la cour. Cette difficulté assez curieuse fut levée par un arrêté royal du 13 octobre 1832 qui porta : Mr Plaisant prêtera serment entre les mains du roi et remplira les fonctions de procureur général. Il put ainsi requérir le serment des membres de la cour. Ce fut seulement  deux ans plus tard, le 30 mai 1834, qu'il fut nommé procureur général d'une manière effective.

Bien que ses fonctions de chef du parquet de la cour et de la magistrature debout du pays, ainsi que les nombreux travaux juridiques auxquels il se livrait lui laissassent peu de loisir, il n'hésita pas à accepter, en 1834, la chaire de droit public à l'université libre de Bruxelles à l'époque de sa fondation ; il l'occupa pendant deux ans, jusqu'à sa mort.

Ces nombreux travaux et surtout celui que l'on peut qualifier de heroicum opus, selon l'expression de Bacon, la Pasinomie, précipitèrent sa fin; il succomba prématurément, le 10 mai 1836, à l'âge de quarante ans, laissant à ses collègues et à tous ceux qui l'avaient connu les plus vifs regrets. Lors de l'installation de Mr Leclercq, son successeur, celui-ci et le premier président de la cour, le baron de Gerlache, se firent l'écho de ces regrets et rappe­lèrent ce que fut cette vie si courte et cependant si bien remplie. Le dernier a tracé de son collègue, en quelques lignes, un portrait fidèle. « Son immense érudition, dit-il, la vivacité, la sûreté de son jugement et la facilité de son élocution étonnèrent plus d'une fois les magistrats, qui le regardèrent comme une conquête nouvelle et pré­cieuse pour l'ordre judiciaire. Et en même temps, la douceur, l'aménité, l'obligeance naturelle de son caractère lui conquirent leur attachement ». A ces deux discours se trouve joint, dans le Bulletin des arrêts de la cour de cassation (1835-1836), celui que De­facqz, alors avocat général, prononça sur la tombe du défunt.

(Suit la liste des publications d’Isidore Plaisant, portant toutes sur des questions de droit, non reprise pour cette version numérisée).

Mr de Gerlache dit (Bulletin des arrêts de cassation, 1835-1836, p. x) que Plaisant. a laissé aussi un assez grand nombre d'ouvrages manuscrits qui attestent le mouvement de son esprit aux différentes époques de sa vie, entre autres : Une promenade dans Rome ancienne, composée sur les lieux mêmes ; des notes sur l'histoire littéraire des Pays-Bas ; un livre des institutions cano­niques ; un cours de droit commercial ; le commencement d'un cours de droit public à l'université de Bruxelles ; l'éloge funèbre d'Odevaere, peintre de S. M. le roi des Pays-Bas, décédé à Bruxelles, le 11 février 1830. Ce dernier se trouve à la Bibliothèque royale. Nous ne savons ce que les autres sont devenus.

Jules De Le Court.

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Voir aussi l’éloge que lui fit Henri de Brouckere à l’occasion de la demande de pension de sa veuve : 16/05/1836, 08/06/1836, 10/06/1836)

 

INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1830-1831 (Congrès national) (en tant que chef du comité de la sûreté publique

 

(01) Situation des diverses branches de l’administration générale de la sûreté publique (13/12/1830)

(02) Fusion des départements de la sûreté publique et de l’intérieur (15/01/1831)

(03) Droit d’exprimer son opinion. Prédications saint-simoniennes (19/02/1831)