Accueil
Séances
plénières
Tables
des matières
Biographies
Livres numérisés
Bibliographie
et liens
Note
d’intention
KOCKAERT
Jean-Baptiste (1757-1830)
KOCKAERT Jean-Baptiste, né en 1757, décédé en 1830
Age en 1830 : 73 ans
Congressiste (1830, Bruxelles)
Interventions au
cours de la session 1830-1831 (Congrès national)
(Extrait
de H. Van Leynseele, Le bâtonnier de 1830 J.B. Kockaert, dans le Journal des
tribunaux, 23 février 1930)
En cette année
jubilaire, il méritait qu’on évoquât sa mémoire.
C’est qu’en lui,
les vertus civiques s’unissaient aux vertus professionnelles.
Brabançon de
vieille souche, né à Bruxelles le 5 juillet 1757, il avait, à l’Université de
Louvain, fait de brillantes études de droit.
Reçu avocat au
Conseil souverain de Brabant, il y pratiqua d’abord pendant quelque dix ans. Il
avait à peine trente-deux ans, quand il fut jugé digne d’entrer dans l’illustre
corps judiciaire qui, souvent déjà, avait eu l’occasion d’apprécier sa parfaite
connaissance du droit.
Nommé Conseiller
ordinaire par lettres patentes du 11 mai 1793, il devait rester magistrat
jusqu’au jour où disparut l’antique juridiction dont il était, bien vite,
devenu l’un des membres les plus éminents.
Rentré alors au
Barreau, il avait connu les temps troublés de l’époque révolutionnaire.
Quand la loi du
22 ventôse an XII eut enfin rétabli la profession d’avocat, il reprêta serment
devant
Rien ne marque
mieux l’estime unanime que lui valaient au palais sa connaissance approfondie
du droit romain et du Code Napoléon et les mérites de son caractère, que l’homme
qui lui échut, quand le décret de 1810 eut organisé l’Ordre des Avocats.
C’est lui, en
effet, qui fut appelé à présider la séance du 13 juin 1811 qui marque le début
d’une ère nouvelle dans l’histoire de notre profession.
Immédiatement
après, un arrêté du Procureur Général lui conférait les fonctions de Bâtonnier,
et cette haute charge lui sera, dès lors, presque constamment maintenue. Il
sera Bâtonnier de 1811 à 1815, membre du Conseil de discipline de 1815 à 1817,
Bâtonnier à nouveau de 1817 à 1821. Après une brève interruption, il le
redeviendra en 1822 pour le rester jusqu’en 1830.
Quelques mois
avant sa mort, un arrêté du 28 juillet de cette année, lui attribue une
dernière fois une fonction qu’il n’a cessé d’exercer avec autorité et sagesse.
Il est depuis
longtemps à Bruxelles une personnalité qu’entourent la considération et le
respect. Ses concitoyens saluent en lui à la fois le juriste et le patriote. Si
l’étude du droit l’intéresse par-dessus tout, il ne reste, en effet, point
insensible aux vicissitudes nationales.
Tous les abus
trouvent en lui un adversaire courageux. Pendant plusieurs années, il constitue
presque seul l’opposition aux Etats Provinciaux du Brabant ne se lassant point
de dénoncer les pratiques vicieuses de l’administration. S’il refuse les
fonctions d’échevin de la ville de Bruxelles, il accepte d’être nommé membre du
Conseil de Régence en 1818 et en 1821.
Les vertus de son
caractère s’affirmeront une fois de plus en 1828, lors des poursuites du
gouvernement hollandais contre Ducpétiaux, avocat et rédacteur au Courrier des Pays-Bas.
La peine
prononcée paraissait disproportionne au prétendu délit. Leur grâce fut
sollicitée et obtenue. Le gouvernement les fit toutefois reconduire à la
frontière.
Avec sa fougue
habituelle, Ducpétiaux soutint dans le Courrier
des Pays-Bas que cette dernière mesure était illégale.
Le jeune avocat
fut arrêté et incarcéré aux Petits Carmes, sous la prévention d’avoir cherché,
par des écrits, à semer la défiance contre le gouvernement et troublé le bon
ordre dans le Royaume. Son arrestation provoqua chez les avocats une émotion
considérable. Les Barreaux de Bruxelles, Bruges, Liége, Maestricht, Louvain,
Luxembourg élevèrent des protestations et rédigèrent des mémoires établissant
l’illégalité des mesures dont il venait d’être victime.
Ducpétiaux
comparut le 12 décembre 1828 devant
Il avait fait
appel pour sa défense au Bâtonnier de l’Ordre. Kockaert ne se récusa point.
Avec Me Barbanson, il se présenta à la barre.
Certes il n’était
point un avocat éloquent, et la légende veut même, qu’à la mode de chez nous,
il n’ait guère mieux parlé le français que le flamand. Sa voix était faible. Il
avait un maintien modeste, un visage où se lisaient plus de bonté et de gravité
que de flamme. Sans doute encore, n’avait-il aucun des dons de puissance qui
servent l’orateur appelé à prendre la parole dans un retentissant procès
politique.
Mais il avait
l’art de s’exprimer avec brièveté et avec clarté. Sa vie privée, d’un si
constance dignité, sa vie professionnelle, parée des plus nobles vertus,
inspiraient à tous le respect. Les hautes fonctions qui depuis tant d’années
lui étaient constamment renouvelées, accroissaient l’autorité de sa parole.
Il plaida comme
il avait coutume de le faire, avec sérieux, sans éclat de voix. Lucien
Jottrand, âme ardente, qui l’écouta, nous a transmis le souvenir de
l’impression profonde que produisit sa plaidoirie.
A la colère du
Barreau, Ducpétiaux fut néanmoins condamné à un an de prison et à 500 florins
d’amende.
Kockaert qui
venait de donner une preuve nouvelle de son patriotisme, sortit grandi de
l’audience.
Aussi, tout
naturellement, est-il amené, dès les premiers jours de
Avec les ducs
d’Ursel et d’Arenberg, le Gouverneur du Brabant Vanderfosse, de Wellens et
Rouppe, Bourgmestre et ancien Bourgmestre de Bruxelles, d’Hoogvorst, le général
d’Aubremé, Vandeweyer et Stevens, il fait partie de la commission qui, au début
de septembre, examinera avec Guillaume d’Orange, le moyen de ramener le calme
et la confiance dans le pays. Profondément ému, il entend Gendebien et le duc
d’Ursel déclarer au prince qu’il faut accepter la séparation administrative des
provinces hollandaises et belges.
Après les
journées de septembre, le Gouvernement provisoire fait immédiatement appel à
son expérience des affaires et à son dévouement à la chose publique.
A l’initiative de
l’avocat Blargnies, il est nommé membre
du Conseil attaché au Comité de Justice.
Le 17 octobre, un
arrêté du Comité Central l’appelle aux hautes fonctions de Premier Président de
Rien ne marque
mieux l’autorité dont il jouissait, et la popularité qui, à son insu, s’était formée autour de son nom, que son
élection triomphale comme membre du Congrès national.
Il fut nommé en
tête de liste dans le district de Bruxelles avec de Trazegnies, d’Arschot,
d’Hoogvorst, Cornet de Grez, Huysman d’Annecroix, Barthélemy, de Mérode,
Vandeweyer, Barbanson, Gendebien, de Munck, de Celles et Viron. Sur 2001 voix
émises, il en obtint 1859.
Aussi le deuil
fut-il général, quand quelques semaines plus tard, le 20 décembre 1830, il
s’éteignit après une courte maladie.
Le Congrès
National se fit représenter à ses funérailles par une délégation importante.
Henry Van
Leunseele.
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre du
Congrès (10/11/1830)
(01) Règlement d’ordre intérieur du
congrès (12/11/1830)
(02) Annonce de son décès (21/12/1830) et
délégation parlementaire (30/12/1830)