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Note
d’intention
VAN DE
WEYER Jean-Sylvain (1802-1874)
VAN DE WEYER Jean-Sylvain, né à Louvain en 1802, mort à Londres en 1875
Age
en 1830 : 28 ans
Congressiste
(1830-1831, Bruxelles)
Libéral.
Ministre (non parlementaire) de l’intérieur de 1845 à 1846
Biographies par Bartelous (1983) et par H. Vanderlinden (1938)
Interventions au
cours des sessions : 1830-1831 (Congrès
national), 1845-1846
(Extrait de J. BARTELOUS, Nos premiers ministres de Léopold Ier à
Albert Ier 1831-1934, Bruxelles, Collet, 1983)
SYLVAIN VAN DE WEYER 1802-1874
Au lendemain des traités de Londres, Sylvain Van de
Weyer, le très rationaliste ministre plénipotentiaire de Sa Majesté le roi des
Belges auprès de
Le spirituel ministre, qui prononçait cette boutade,
aurait pu en parlant de sa naissance, déclamer comme Victor Hugo:
Ce siècle avait deux ans ; Rome
avait remplacé Sparte
Déjà Napoléon perçait sous
Bonaparte.
Seulement, le poète était né à Besançon à l'ombre du
palais Granvelle et son père était général, tandis que Sylvain Van de Weyer vit
le jour à Louvain près des halles universitaires et son père était commissaire
de police.
Après l'annexion en 1810 de
Ne pouvant être marin, Sylvain Van de Weyer décida qu'il
serait avocat et il s'inscrivit à l'université de Louvain que le roi Guillaume
venait de rouvrir. A 22 ans, il était inscrit au barreau de Bruxelles et ses
relations familiales lui permirent de devenir bibliothécaire de la ville. Peu
après, la bienveillance du ministre de l'Intérieur, Van Gobbelschroy,
un des seuls Belges du Gouvernement, lui valut de recevoir la charge de
conservateur des manuscrits de la bibliothèque de Bourgogne qui deviendrait un
jour la bibliothèque royale.
Le XIX siècle fut par excellence
le siècle des avocats et Sylvain Van de Weyer eut la chance d'être choisi comme
conseil par de Potter, pamphlétaire de renom et doctrinaire impénitent qui
publiait dans 1'« Argus», journal d'opposition, des articles violents contre le
Gouvernement du roi Guillaume: «Jusqu'ici, écrivait-il, on a traqué les Jésuites ; bafouons,
honnissons, poursuivons les ministériels. » Le Roi commit l'erreur de déférer
aux tribunaux l'auteur de cette «lettre à Démophile»
qui devint, du jour au lendemain, l'homme le plus populaire des provinces
méridionales.
Malgré le talent de son avocat, obligé de plaider en
néerlandais pour un prévenu qui ne connaissait que le français, de Potter fut
condamné à huit ans de bannissement et partit pour
Il se trouvait à Louvain durant les vacances judiciaires
de l'été 1830 lorsque se produisirent, à Bruxelles, les événements du mois
d'août. Deux jours plus tard, Van de Weyer accourait dans la capitale où sa
popularité lui valut d'être nommé membre de la commission de Sûreté qui, après
l'effondrement de
Malheureusement, l'anarchie régnait partout et la garde
bourgeoise ne tarda pas à être débordée. A la nouvelle que le roi Guillaume
faisait avancer vers Bruxelles une armée de 15.000 hommes sous le commandement
du prince Frédéric, la commission de Sûreté se disloqua et, Van de Weyer
croyant la partie perdue, prit le chemin de
Lorsqu'il apprit la nouvelle à Valenciennes, où il
s'était arrêté à l'auberge du «Canard sauvage» pour y rencontrer de Potter, Van
de Weyer décida immédiatement de regagner la capitale. Par Peruwelz, Leuze, Ath
et Enghien, où il s'arrêta au soir du 24 pour se reposer et haranguer en
flamand et en français, une population surexcitée par les échos de la lutte, il
arriva dans la capitale dans la journée du 25 septembre. Le comité de Sureté
s'était reconstitué sous le nom de commission administrative qui deviendrait,
deux jours plus tard, le Gouvernement provisoire.
Dans la soirée du 27 septembre, de Potter arriva
également à Bruxelles où la population lui fit un accueil triomphal. Seulement,
de Potter était un esprit faux, qui rêvait d'une république laïque et
démocratique, totalement impossible dans l'Europe de 1830.
Le directeur de
Elu au Congrès National par les électeurs de Bruxelles,
Van de Weyer montra immédiatement son intérêt pour les affaires extérieures. Sa
parfaite connaissance de l'anglais qu'il devait à un ami de sa famille, lui
facilitait les choses et le fit désigner pour être le premier envoyé officieux
du Gouvernement Provisoire auprès du cabinet anglais. Arrivé à Londres au début
du mois de novembre, il rencontra Wellington qui était sur le point de n'être
plus ministre et lord Palmerston qui ne l'était pas encore. Le vainqueur de
Napoléon n'aimait pas les révolutionnaires et ne s'en cacha guère. Palmerston
les aimait beaucoup, à condition qu'ils ne fussent pas anglais et ne le cacha
pas.
Les deux ministres conseillèrent vivement à l'envoyé du
Gouvernement Provisoire de mettre fin rapidement aux combats afin de ne pas
troubler la paix de l’Europe ; l'avenir, lui dirent-ils, appartiendrait à la
conférence de Londres, dont le roi Guillaume venait fort imprudemment de
demander la réunion. Rentré à Bruxelles pour l'ouverture du Congrès National,
Van de Weyer conseilla d'accepter la suspension d'armes proposée par
Après ce premier succès, ses collègues l'envoyèrent à
Paris, aux fins de connaître les intentions de Louis-Philippe. Il semble
certain qu'à ce moment, Van de Weyer se laissa prendre au mirage français et
qu'il crut pouvoir compter sur l'appui inconditionnel du cabinet de Paris, ce
qui explique probablement son vote en faveur du duc de Nemours lors de
l'élection d'un Roi. Il espérait pouvoir compter sur l'appui de
Qu'un homme intelligent comme lui ait pu se laisser
prendre au mirage français, peut paraître surprenant, mais la majorité des
membres du Congrès s'y montra longtemps sensible et seuls quelques rares
hommes, tels que Lebeau ou Devaux, ne crurent jamais ni au désintéressement, ni
à l'appui inconditionnel du cabinet de Paris. En réalité, nous touchons de près
les rayons et les ombres de Sylvain Van de Weyer. Il est un habile diplomate,
plus qu'un grand homme d'Etat ; il exécute mieux les instructions qu'il reçoit,
qu'il ne conçoit un grand dessein politique. Plus tard, avec un homme aussi
avisé que le roi Léopold, il sera un très grand ministre plénipotentiaire ; il
n'était peut-être pas fait pour occuper les premiers rangs, qu'au fond, il ne
semble jamais avoir réellement ambitionnés.
Après l'échec de la candidature du duc de Nemours,
l'élection du bon Régent valut à Sylvain Van de Weyer d'être le Premier
ministre des Affaires Etrangères de
Sylvain Van de Weyer resta à son poste durant près de 36
ans et, à l'exception de deux brèves interruptions, il ne devait plus quitter
Londres. Profitant de la trêve intervenue en 1833, entre
Brusquement, en 1838, le roi Guillaume accepta, sous la
pression de l'opinion hollandaise, lassée d'entretenir une armée qui ne servait
à rien et de payer des dettes qui n'étaient pas entièrement les siennes, de
signer le traité des XXIV articles. Mais, alors que les ministres belges se
nourrissaient encore d'illusions et espéraient pouvoir procéder au rachat des
territoires contestés, Sylvain Van de Weyer, bien renseigné par Lord
Palmerston, ne crut jamais à la possibilité de modifier le traité. C'est en
vain que le roi Léopold envoya en Angleterre son secrétaire privé, Jules Van
Praet et le premier président de
Au lendemain de la signature, la situation de Van de
Weyer s'améliora considérablement dans le milieu diplomatique de la capitale
anglaise. Son riche mariage lui permettait de mener grand train de vie et de
fréquenter le monde politique, la noblesse et la haute bourgeoisie anglaises.
Il était devenu l'ami de presque tous les ministres et les salons
conservateurs, longtemps demeurés hostiles à la révolution belge, lui ouvrirent
leurs portes. Cette situation privilégiée lui permit en 1841 de mettre en garde
le cabinet de Bruxelles et le roi Léopold, contre une union économique
franco-belge, considérée par Palmerston comme une violation à peine déguisée du
statut de neutralité de
Lorsqu'en 1845, Nothomb las et découragé, abandonna le
pouvoir, le Roi, toujours fidèle à l'unionisme et ne trouvant plus personne
pour le pratiquer, fit appel à Sylvain Van de Weyer, pour continuer une
politique qui se mourait. Sans enthousiasme, mais par fidélité envers le Roi,
Van de Weyer accepta en faisant préciser que s'il devait échouer, il
retrouverait sa légation anglaise.
Le ministère constitué le 30 juillet 1845 ne dura que
huit mois ; composé de trois catholiques et de trois libéraux, il porte dans
l'Histoire le surnom de « Ministère de
Le nouveau chef de cabinet n'avait
jamais caché ses sentiments: il était un rationaliste convaincu, mais en
politique intérieure, il entendait suivre les aspirations de la pensée
libérale, non pas contre, mais avec les catholiques. Cette sagesse politique
lui réussit assez bien, aussi longtemps qu'il n'aborda que des questions
administratives et sans portée politique. C'est ainsi qu'avec l'aide de Quetelet, il put réorganiser l'Académie royale, fondée
jadis par l'impératrice Marie- Thérèse et la diviser en classe des Sciences,
classe des Lettres et des Sciences Politiques et classe des Beaux-Arts. Il eut
même le mérite d'encourager les lettres flamandes dans un discours demeuré
célèbre et prononcé à l'université de Gand.
Bientôt cependant, il allait se heurter au problème
scolaire ; il voulut faire adopter une loi sur l'enseignement secondaire, basée
sur les mêmes principes qui avaient assuré le succès de la loi de 1842, mais en
tenant compte de l'évolution des esprits et en donnant aux libéraux des
satisfactions qu'il estimait légitimes.
N'étant pas parvenu à concilier le point de vue des
catholiques et des libéraux, il préféra se retirer à la fin du mois de mars
1846 et regagna sa légation anglaise.
Il devait demeurer ministre du Roi à Londres jusqu'en
1867. Toujours très au courant de la politique britannique, jouissant de la
confiance de
Avec les années, sa santé s'était altérée et il souffrait
de crises de goutte et de rhumatisme. On le voyait se promener, dans les
salons, le bras soutenu par son Grand Cordon de l'Ordre de Léopold, et disant
en souriant: « Mes honneurs me soutiennent. »
Une fois encore, il eut l'occasion de représenter
La Conférence terminée, vieilli
avant l'âge, le ministre belge donna sa démission et demeura à Londres. Ses
enfants étaient naturalisés anglais ; lui-même s'était fait construire, à New
Lodge près de Windsor, un magnifique château, doté d'une fort belle
bibliothèque. Peu à peu, les compagnons des luttes de 1830 quittaient la scène
de l'Histoire. Depuis longtemps le bon Régent avait remis à son Créateur, son
âme naïve ; Lebeau était mort, probablement réconcilié avec Dieu et
certainement avec le Roi. Le vieux Souverain qui lui écrivait de si belles
lettres : «Mon cher et affectionné Ministre» s'était éteint un matin de décembre
dans la solitude du château de Laeken ; de Muelenaere, le général Goblet, le
comte de Mérode avaient disparu ; Rogier avait abandonné le pouvoir et le baron
Nothomb était ministre à Berlin.
A demi paralysé, Van de Weyer survivait à son passé, cloîtré
dans sa bibliothèque, chaque jour un peu plus seul...
(Extrait de
WEYER (Jean-Sylvain, VAN DE), publiciste, avocat, diplomate et homme d’Etat, né à Louvain le 19 janvier
1802, mort à Londres, le 23 mai 1874. Il était fils de Josse-Alexandre
(1769-1838) et de Françoise-Martine Goubeau (fille de
Josse, commissaire de police de la quatrième section de Bruxelles). Son
grand-père, Jean-Baptiste, originaire de Bautersem,
avait acquis le droit de bourgeoisie à Louvain en 1779.
Son père (né à Bautersem ou à Vertryck),
qui avait été capitaine de volontaires lors de
Le jeune Jean-Sylvain fut d’abord destiné à la carrière de marin ; il
fréquenta l’école de marine à Amsterdam, mais, après la retraite des troupes
françaises, le prince d’Orange désigna le père Van De Weyer comme commissaire
de police à Louvain et toute la famille retourna peu après dans cette ville.
Jean-Sylvain fit des études particulières avec son frère aîné Victor :
il apprit le latin sous la direction de l’imprimeur Van Linthout,
et l’anglais sous celle d’un ami de la famille, l’irlandais Thomas Stoney.
En 1819, il fut admis à
En 1820, Jean-Sylvain put se rendre à Paris, où il entra en relations avec Laromiguière et Arnault, auxquels il était recommandé par
Van Meenen.
Les étudiants louvanistes, à l’initiative des étudiants allemands et
liégeois, se lancèrent dans les discussions politiques et voulurent se grouper
en corps. Ils revendiquaient le droit d’uniformes les distinguant de la masse.
Le 23 novembre 1821, au café Belge, un cinquantaine d’étudiants se
réunissent et ils élisent Van De Weyer président. Celui-ci prononça un discours
invitant ses camarades « à faire cause commune dans toutes les
circonstances possibles et à agir de commun accord. »
L’intervention des autorités judiciaires et universitaires fit cesser ces
réunions et Van De Weyer poursuivit sa solide préparation au barreau.
Le 4 août 1823, il conquit le diplôme de docteur en droit avec une
« Dissertation sur la réalité, la connaissance et la pratique du devoir
comme naturelles. » (Louvain, 1823), dans laquelle il s’attaquait aux
théories utilitaires de J. Bentham.
En décembre 1823, il alla s’établir à Bruxelles, où, tout en exerçant la
profession d’avocat, il continua de s’intéresser aux choses de l’enseignement.
Pendant ses études universitaires, il avait eu l’occasion de s’initier à la
méthode d’enseignement « universel » préconisée par le professeur
J.-J. Jacotot : en 1822, il avait même publié un
sommaire du cours professé par celui-ci à l’Université de Louvain, mais il
jugeait cette méthode avec beaucoup d’indépendance, ce qui lui attira une
discussion avec le maître. Celui-ci publia un exposé complet pour justifier ses
théories. Van De Weyer et Van Meenen critiquèrent ces innovations pédagogiques.
En 1824, il fut nommé bibliothécaire de la ville de Bruxelles. Il
s’occupait beaucoup de philosophie et de littérature. En 1827, il publia, avec
une introduction, « Notice sur Hemsterhuis et
coup d’œil sur sa philosophie » dans une nouvelle édition des
« Œuvres philosophies » du penseur hollandais.
De 1825 à 1828, il fut le collaborateur littéraire de
Dans l'intervalle, il créa, avec onze amis, parmi lesquels de Potter, Ph. Lesbroussart, A. Quetelet, Ed.
Smits, F. Tielemans et Van Meenen,
L'activité littéraire de Van De Weyer ne se ralentit pas, mais les
problèmes de politique l'intéressent avant tout.
En 1826, il publie à Louvain un essai : Il faut savoir dire non, où
il fait l'éloge du caractère.
En août 1826, il défend, devant le Tribunal correctionnel de Bruxelles,
Levae, rédacteur du « Belge », et l'éditeur du « Courrier des Pays-Bas
», qui avaient critiqué l'attitude de l'armée lors des désordres, survenus le 4
juillet 1826, au théâtre de
Cependant le gouvernement essayait de le gagner à sa
cause : en 1827, Van de Weyer fut nommé professeur d’histoire de la philosophie
au Musée de Sciences et des Lettres à Bruxelles ; il y avait pour
collègues A. Quetelet et Ph. Lesbroussart.
Le 18 avril, il y fit sa leçon d’ouverture, qui fut fort appréciée par les
tenants de l’éclectisme. Victor Cousin ne lui ménagea pas les éloges. Le 20
juillet suivant, le gouvernement le nomma membre de
Mais l’opposition au gouvernement de Guillaume Ier
gagne en force et en étendue. Partisan déclaré de la liberté de presse, Van De
Weyer met au service des écrivains poursuivis la finesse de sa dialectique. Il
accepte de défendre entre autres deux jeunes Français, Bellet
et Jador, qui, dans l’hebdomadaire
« L’Argus » critiquaient les actes du gouvernement.
A la fin de la même année, il est l’avocat de L. de
Potter, attrait devant
Il polémiqua avec les hommes de lettres à la
dévotion du gouvernement, et notamment avec le Suisse Ernst Münch
et le Français Ch. Durand.
Il fut en rapports suivis avec le baron de Stassart, député de la 2e chambre des
Etats-Généraux, qui le mettaient au courant de ce qui se passait à
Il eut à nouveau à défendre, cette fois sans son
maître Van Meenen et avec Gendebien, L. de Potter lors du second procès de
celui-ci en février 1830.
La correspondance entre de Potter et Tielemans,
référendaire au Ministère des Affaires étrangères à
Le 15 avril, le procès commença devant les assises du Brabant. Il dura
quinze jours et Van De Weyer défendit avec une réelle éloquence et une sobre
clarté le tribun belge : malgré tout, de Potter fut condamné à huit années
de bannissement ; Van De Weyer perdait sa place de conservateur des
manuscrits de Bourgogne.
En juillet, il défendit à Gand, l’éditeur du « Catholique des
Pays-Bas », Beaucarne.
Le 25 août 1830, il se trouvait à Louvain lorsqu’il apprit les troubles qui
éclatèrent ce jour à Bruxelles à la suite de l’exécution au théâtre de
Le 1er septembre, à la porte de Laeken, ce fut lui qui répondit
au discours du Prince d’Orange à l’état-major de la garde bourgeoise, et il
joua un rôle considérable dans les discussions qui mirent aux prises le prince
héritier et les représentants de la bourgeoisie armée. Il refusa notamment de
remplacer par les couleurs royales les couleurs arborées.
Une commission fut nommée par le Prince pour rétablir l’ordre : elle
comprenait une majorité de gouvernementaux, mais Rouppe et Van De Weyer en
firent également partie. Dès le 3 septembre, d’ailleurs, cette commission était
dissoute.
Le 8 septembre, Van De Weyer propose aux délégués des sections de la garde
bourgeoise la constitution d’une commission de sûreté. Une liste de seize
candidats est présentée à la régence, qui en choisit neuf. Mais le mandat de
cette commission est mal défini. Composée, après de multiples tractations, de
Gendebien, Rouppe, Félix de Mérode, Ferdinand Meeus et Van De Weyer, elle
n’agit pas.
Van De Weyer rendit de grands services dans les commissions par sa facilité
de style. Il signa maintes pièces et rédigea une bonne partie de la
correspondance.
Le 15 septembre 1830, à l'Hôtel de Ville, les délégués des sections de la
garde discutèrent les termes de l'adresse aux députés belges aux États Généraux.
Van De Weyer, au nom de
La députation aux États Généraux apporta (18 septembre) de
Le 20 septembre, au milieu de la confusion générale, une liste émanée sans
doute du club libéral de
Le 23 au soir, il apprend la résistance de Bruxelles. Un gouvernement
provisoire est proclamé ; dès le 24, il lance des « Appels au
Peuple », signés du comte Félix de Mérode, de Alex. Gendebien et de
Sylvain Van De Weyer. Avec ses amis, celui-ci quitte Valenciennes le 24 pour
regagner Bruxelles par Péruwelz, Leuze, Ath, Enghien, Hal. Le 25 au soir, les
anciens membres de
Au début d’octobre, le prince d’Orange tenta d’entrer en communication avec
le Gouvernement provisoire. Il se heurta à un refus catégorique. Le 7 octobre
le comte Félix d Mérode et Van De Weyer firent connaître au prince
l’impossibilité d’une entente.
D’accord également avec de Mérode, il se prononça (12 octobre) pour la
candidature du prince d’Orange et publia la réponse officielle adressée à
celui-ci à la suite de la proclamation faite par le prince le 16 octobre.
Le 1er novembre, il partit pour Londres, où il arriva le 4. Il
rencontra d’abord des membres de l'opposition libérale, notamment
Palmerston ; le 7, il fut reçu par le ministre des Affaires étrangères,
Aberdeen, grâce à l’entremise de J.C. Hobhouse,
député aux Communes. Le 11, Wellington l’invita à un entretien, où il lui fit
part de la volonté de l’Angleterre de ne pas intervenir, mais de s’opposer à la
réunion de
Elu membre du Congrès national par le district de Bruxelles et membre
suppléant par le district de Louvain, il siégea au Congrès dès le 16 novembre
et y fit rapport sur ses négociations à Londres.
Le 18 novembre, le Gouvernement provisoire le nomma président du Comité
diplomatique, qui comprenait, en outre, le comte de Celles, le comte d’Arschot, Destriveaux et Nothomb.
En cherchant à concilier les intérêts français et anglais, il se prépara à
se rendre à Paris afin de sonder le terrain en vue d’un mariage anglo-français
à propos de l’élection d’un prince au trône de Belgique, et en vue de la
reconnaissance par
Grâce à lui, le Gouvernement provisoire accepta la proposition faite le 7
novembre par
Le 18 décembre 1830, accompagné de Gendebien, il se rend à Paris, chargé
d’y « traiter de la reconnaissance de
Le 21 décembre, Van De Weyer, Gendebien et Firmin Rogier sont reçus par Sebastiani. Le lendemain, Van De Weyer regagne Bruxelles et
il vient exposer (26 décembre) au Congrès national les espoirs qu’on pouvait
mettre dans
Le Gouvernement provisoire le désigna alors avec le vicomte Vilain XIIII
comme commissaire près
Le 3 janvier, il fit visite à Talleyrand et discuta avec lui les
candidatures du prince Léopold, du prince de Naples et d’Othon de Bavière. La
candidature du prince d’Orange, soutenue par
Van De Weyer quitta Londres le 25 janvier avec Vilain XIIII et, trois jours
après, rendit compte au Congrès du résultat de sa deuxième mission en Angleterre.
Il se montra à dessein très réservé. Le 29 janvier, sur sa proposition, le
Congrès vota une protestation contre le protocole du 20 de ce mois, fixant les
limites de
Lors de l’élection du souverain par le Congrès, le 3 février, Van De Weyer
vota, comme la majorité de cette assemblée, pour le duc de Nemours. Il expliqua
lui-même son vote à la séance du 1er juin : il avait reçu des
lettres confidentielles sur la foi desquelles l’élection s’était faite,
notamment des déclarations de deux envoyés de
A son initiative, le Gouvernement provisoire proposa l’installation d’une
Régence.
Le régent Surlet de Chokier
nomma Van De Weyer provisoirement ministre des Affaires étrangères (26 février
1831) et le chargea en outre de la direction de
Le 20 mars, Van De Weyer adressa des instructions au ministre belge à
Paris, M. Le Hon, pour annoncer au gouvernement français que, si le refus du
duc de Nemours était irrévocable, il devenait nécessaire de recourir à une
autre combinaison et de songer soit au prince de Saxe-Cobourg, soit au prince
Charles de Naples.
A la suite du désistement de M. de Gerlache, président du Conseil des
ministres, le ministère fut dissous (27 mars). C’est alors que J. Lebeau
remplaça Van De Weyer comme ministre des Affaires étrangères, mais Van De Weyer
lui prêta tout son concours et fit avec lui une active propagande en faveur du
prince de Saxe-Cobourg.
Le 25 mai, il apposa sa signature à la proposition de quatre-vingt-quinze
membres du Congrès demandant l’élection immédiate du prince Léopold de
Saxe-Cobourg-Gotha. Il fut désigné par le Congrès (4 juin) comme l’un des
délégués chargés de remettre au prince la décision de l’assemblée prise ce même
jour.
Pendant son séjour à Londres, il écrivit alors une « Lettre sur la
révolution belge, son origine, ses causes et ses conséquences », publiée
d’abord en anglais (16 juin 1831), qu’il fit imprimer et distribuer à
profusion. A son retour à Bruxelles, il informa le Congrès réuni en comité
secret, des dispositions du prince Léopold et, notamment, des bons rapports que
celui-ci espérait entretenir aussi bien avec
Van De Weyer défendit énergiquement au Congrès les dispositions arrêtées
par
Le 27 juin, le prince Léopold reçut la députation belge et lui déclara
qu’il acceptait la couronne du nouveau royaume.
A la fin de la séance du 2 juillet, Van De Weyer proposa un amendement
tendant notamment à demander à
Le 12 juillet,
Van De Weyer assista, avec les autres membres du Congrès, à l’inauguration
du roi, qui eut lieu à Bruxelles, le 21 juillet.
Le 24 juillet, il était désigné en qualité d’envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire auprès de
Dans la soirée du 3 août, Van De Weyer apprit que les troupes hollandaises
se préparaient à envahir
Dès le 4 août, il était reçu par le roi Guillaume IV.
Le 5 août, à 2 heures du matin, il reçut les lettres du roi Léopold et du
ministre Lebeau destinées à être transmises à
Le 13 août, il annonça au gouvernement de Bruxelles que les assurances
données par les plénipotentiaires hollandais rendaient possible la cessation
immédiate des hostilités. Le même jour, il faisait connaître les appréhensions
du gouvernement anglais au sujet de la prolongation du séjour des troupes
françaises en Belgique.
Talleyrand manœuvrait pour obtenir le partage de
Sur de nouvelles instances de
Le 20 septembre, le roi Léopold écrivait à celui-ci une lettre exprimant toute
sa satisfaction, ayant appris de lord Palmerston les bons rapports que le
plénipotentiaire belge entretenait avec
Le 7 octobre, il adressa au gouvernement de Bruxelles une lettre faisant
connaître que
Le 15 octobre,
D ès les 18 octobre, Van De Weyer se
trouvait à Bruxelles et faisait les démarches nécessaires pour donner
satisfaction à Palmerston. Il accepta de seconder le ministère devant les
Chambres, en qualité de « commissaire du roi. » Les chambres se
constituèrent en comité secret et, après de longs débats, votèrent le
projet :
De retour à Londres, le 11 novembre, Van De Weyer eut une entrevue avec
Palmerston afin d’obtenir en échange de l’acceptation des XXIV articles, la
reconnaissance de l’indépendance par
Les anciennes puissances alliées de 1815 exigèrent de plus, comme condition
à l’exécution des XXIV articles, le maintien des forteresses de
A la suite des protestations françaises au sujet de cette convention, Van
De Weyer fut chargé (20 janvier 1832) par Palmerston de rédiger une note
justificative d’après un projet de déclaration préparé par Wessemberg.
Il en informa le roi Léopold, le 23 janvier suivant, jour auquel a note reçut
l’approbation de
Lorsque Lord Aberdeen, dans sa campagne contre le ministère
Grey-Palmerston, tenta de justifier l’attitude du roi Guillaume Ier, Van De
Weyer n’hésita pas à réfuter les arguments produits par le chef du parti des
tories. Il publia, sous le pseudonyme de Victor de
La ratification donné le 4 mai au traité du 25 novembre contenait une
réserve qui pouvait éventuellement porter atteinte aux engagements pris envers
Les ministres de Theux et Raikem se ravisèrent toutefois et voulurent
forcer Van De Weyer à quitter Londres et
Léopold chargea Van De Weyer de rédiger un mémoire sous forme de lettre
adressée au premier ministre ou au général Goblet (1-2 juin 1832). Ce document
fut communiqué à Louis-Philippe, qui se ravisa au sujet de l’acceptation des
conditions mises par le roi Guillaume à la ratification des XXIV articles. Van
De Weyer eut bientôt l’occasion de mieux connaître encore les sentiments du roi
des français, puisqu’il fut invité par Léopold 1er à l’accompagner à Compiègne,
où devait avoir lieu, le 9 août, le mariage du roi des Belges avec Louise-Marie
d’Orléans.
Le 18 août, il repris les fonctions de ministre plénipotentiaire à Londres,
mais sans pouvoir apporter de solution précise, ayant reçu pour mission d’agir
de concert avec le général Goblet, qui restait aussi ministre plénipotentiaire.
Ses démarches confidentielles auprès de Palmerston et des autres membres de
Ce projet ne fut pas agrée par de Muelenaere, qui donna sa démission et qui
fut remplacé par le général Goblet (18 septembre). Van De Weyer reçut
immédiatement les pleins pouvoirs nécessaires à l’ouverture de négociations
avec le roi Guillamue. Il en informa
Le 24 septembre,
L’accord réalisé entre les gouvernements de France et d’Angleterre amena le
siège de la citadelle d’Anvers par une armée française et le blocus des côtes
hollandaises par les flottes anglaise et française.
Au mois de mars 1833, Van De Weyer publia, sous le pseudonyme de G Goubau de Rospoul, un libellé en
réponse aux brochures de van Zuylen, libelle qui fut
traduit en anglais par Grattan et en allemand,
intitulé «
Le 21 mai 1833, Van De Weyer put enfin annoncer au roi Léopold que les
négociations relatives au traité définitif à intervenir entre les Pays-Bas et
En décembre 1833, Van De Weyer se rendit en Belgique. Il fut question un
instant de lui confier un poste dans le ministère constitué après la démission
du général Goblet, mais le comte de Mérode, qui remplaça celui-ci, renonça à la
collaboration de Van De Weyer qui retourna à Londres.
Au cours de l’année 1834, les troupes orangistes et, d’autre part, la chute
du ministère whig en Angleterre, inquiétèrent plus ou moins Van De Weyer. C’est
alors qu’il composa la brochure : « De la situation de
Au mois de décembre 1835, Léopold Ier confia à Van De Weyer la mission
d’accompagner son neveu, Ferdinand de Saxe-Cobourg, en Portugal, où celui-ci
allait épouser la reine Dona Maria. Ce voyage eut lieu en mars et avril
1836 ; le mariage fut célébré le 10 avril 1836, et allait permettre
l’établissement en Portugal d’un régime parlementaire analogue à celui de
l’Angleterre et de
Ce voyage altéra la santé du diplomate, qui se réembarqua pour l’Angleterre
le 25 décembre 1836.
En 1837, il fit un court séjour en Belgique, séjour pendnat
lequel il reçut la visite d’un de ses amis anglais, Sydney Smith, le vicaire de
Combe-Florey, l’un des promoteurs du mouvement libéral en Angleterre et l’un
des fondateurs de l’Edinburgh Review (1802).
Lorsque, le 14 mars 1838, le roi Guillaume donna son adhésion au traité du
15 novembre 1831, Van De Weyer estima que les négociations entre
Le protocole final fut adopté par
Le 4 février,
Le 11 février, Van De Weyer remit une note à
Le roi Léopold et ses ministres auraient voulu prolonger le statu quo. Van
De Weyer fit savoir que
En présence du retard apporté par le roi Léopold à signer le traité,
Palmerston adressa, le 4 avril, des reproches à Van de Weyer qui, le 19 avril,
se résigna à apposer la signature demandée pour les traités entre
Le 18 avril, Léopold Ier avait signé les pleins pouvoirs de Van De Weyer, qui,
dans une note datée du lendemain, fit connaître l’adhésion du roi des Belges.
Il apposa sa signature au traité le 8 juin 1839, au moment de l’échange des
ratifications.
Dans le monde diplomatique, Van De Weyer jouissait d’une grande
considération. Il fut chargé par Léopold Ier de plusieurs missions
confidentielles en France et en Allemagne.
Le projet d’union douanière franco-belge, qui fut discuté en 1842,
préoccupa particulièrement Van De Weyer, qui donna l’alarme et protesta (29
décembre 1842) auprès de lord Aberdeen contre les menées de
Tout en déployant une grande activité diplomatique, Van De Weyer ne cessait
de s’intéresser au mouvement littéraire et intellectuel de
Sous le pseudonyme de Jean du Fan, élève en sciences, il publia un pamphlet
contre les cléricaux : « Simon Stévin et M.
Dumortier », qui connut six éditions. Il s’y montrait un esprit libéral,
mais non sectaire, et recommandait avant tout la plus large tolérance.
Une crise ministérielle ayant éclaté à la fin de juin 1845, après la
retraite du cabinet Nothomb, le Roi chargea Van De Weyer de constituer un
ministère d’union nationale. Le 27 juillet, Van De Weyer débarquait à
Ostende ; le 30, le Roi lui confiait le département de l’Intérieur.
Ce ministère, composé de cinq catholiques et de trois libéraux fut le
dernier essai d’union des partis. La « politique de conciliation »
n’était plus possible à ce moment. Ce fut, comme on l’a dit, le fameux
« ministère de la parenthèse » (31 juillet 1845-31 mars 1846).
Le 2 mars 1846, à la suite de difficultés surgies entre catholiques et
libéraux à propos de l’application de la loi sur l’enseignement moyen, Van De
Weyer donna sa démission avec ses collègues, et en fit part, le 7 mars, à
Pendant la courte existence de son ministère, Van De Weyer avait institué
les agrégés universitaires, préparé la réorganisation des athénées et collèges
et favorisé la création de nouvelles écoles primaires par les communes.
A Gand, il avait rendu hommage aux promoteurs du mouvement littéraire
flamand (6 novembre 1845.)
Il avait réorganisé l’Académie royale de Belgique en collaboration avec le
secrétaire perpétuel de celle-ci, A. Quetelet :
c’est alors que l’Académie fut divisée en trois classes (classes des sciences,
classe des lettres et des sciences morales et politiques ; classe des
beaux-arts.)
La révolution de Février eut une répercussion sur les relations de
Il put se féliciter de la manière dont
Au début du mois d’avril, la famille royale de France se réfugia en
Angleterre. Van De Weyer mit à sa disposition la villa de son beau-père à Sheen, près de Richmond. Il hébergea même une nuit le duc
de Nemours et la duchesse de Montpensier. Le 6 avril, d’Hoffschmidt lui adressa
une lettre « très confidentielle » critiquant les visites rendues au
comte de Neuilly (Louis-Philippe) et à d’autres membres de la famille royale de
France, ainsi qu’au prince Albert de Prusse. Van De Weyer répondit
qu’ « un seul organe de la presse anglaise avait signalé sa visite à
Claremont et qu’il ne s’était rendu à ce château que deux fois, pour remettre à
Louis-Philippe la correspondance arrivée à Bruxelles à l’adresse de celui-ci.
Il déclarait n’avoir rien fait qui pût nuire à
Il s’attacha à assurer à
En 1849, les relations diplomatiques qui furent rompues entre l’Espagne et
l’Angleterre, furent rétablies grâce à Van De Weyer, qui, à la demande de
Léopold Ier, servit d’intermédiaire entre la cour de Madrid et celle de
Saint-James.
Van De Weyer collabora activement à la conclusion du traité de commerce (27
octobre 1851) entre l’Angleterre et
Après le coup d’Etat du prince Louis-Napoléon, le roi Léopold avait chargé
son ministre auprès de la cour de Saint-James de se rendre à Paris pour
observer l’orientation nouvelle de la politique française. Il eut plusieurs entrevues
avec le Prince-Président et ses acolytes, de Morny, Barrot, etc.
Au cours de l’année 1852, Van De Weyer fit connaître au cabinet de
Bruxelles (15 février) les nouvelles alarmantes répandues par la presse
anglaise sur les manœuvres des agents français en Belgique et sur la prétendue
désaffection de l’armée belge, toute prête, selon cette presse, à fraterniser
avec les soldats français. Le cabinet de Saint-james
désavoua cette attitude de la presse anglaise et approuva les mesures
militaires prises par le roi Léopold (accélération des travaux relatifs aux
fortifications d’Anvers).
Van De Weyer informa le souverain de la bonne impression que ces mesures
avaient produites à la cour de Saint-Pétersbourg. L’ambassadeur du tsar à
Londres déclara à Van De Weyer : « Que
Lord Malmesbury, ministre des affaires étrangères
d’Angleterre, réitéra à Van De Weyer l’assurance que celle-ci entendait faire
observer les traités et fournirait son appui aux Etats dont elle avait garanti
l’indépendance. Il reçut le plénipotentiaire en audience particulière et
approuva les mesures « défensives » prises par
Le 14 avril 1852, Van De Weyer fit part au gouvernement belge des démarches
faites par le cabinet britannique auprès de
Les attaques de certains journaux belges conter le prince-président
donnèrent lieu à des échanges de vues entre les diplomates des puissances
garantes de na neutralité belge. D’après Louis-Napoléon, les articles injurieux
de ces journaux équivalaient à « une violation permanente » de la
neutralité belge.
A différentes reprises, Van De Weyer signala les dangers de la situation et
conseilla au cabinet de Bruxelles de prendre les mesures « quir entrent … essentiellement dans l’esprit du principe de
neutralité, que le devoir de
Le 4 février 1853, Van De Weyer fit connaître au cabinet de Bruxelles la
notification confidentielle faite par l’ambassadeur du tsar à Londres de
l’envoi prochain d’un ministre russe à Bruxelles – envoi considéré comme un des
événements « les plus heureux … vu la situation actuelle de
l’Europe. » Mais l’établissement de rapports diplomatiques avec le cabinet
de Saint-Pétersbourg fut mal interprété par
Van De Weyer révéla les tentatives faites par Napoléon III en vue de
détruire l’œuvre du Congrès de Vienne et de rendre à
Le plénipotentiaire belge à Londres disposait à Paris d’importantes sources
de renseignements et pouvait ainsi être beaucoup mieux informés que le ministre
belge à Paris. Firmin Rogier. Il montra entre autres que Napoléon voulait
profiter de la question d’Orient pour rompre l’ancienne entraide entre
Dans une lettre à de Brouckere, Van De Weyer fit remarquer (4 avril 1853)
que
A la suite de la mort d’une de ses filles (13 mai 1853), Van De Weyer se
fit suppléer jusqu’au 22 août 1853.
Les négociations commerciales qui s’engagèrent au cours de cette année
entre
L’alliance anglo-française qu’amené la question d’Orient le rassura
toutefois, et il exprima sa satisfaction à ce sujet dans une lettre au cabinet
de Bruxelles (23 septembre 1853). Mais une seconde campagne française contre la
presse belge suscita de nouvelles difficultés. Grâce aux démarches de Van De
Weyer auprès de lord Palmerston, elles furent cependant aplanies. Le 24
septembre 1853, celui-ci lui déclara que les puissances qui avaient reconnu l’indépendance
de
Au mois d’août 1854, sa santé était ébranlée. On lui prescrivit un régime
et des bains de mer. Il rentra en fonctions en octobre, mais son état général
laissait encore à désirer : il eut à subir plusieurs atteintes de goutte.
En 1855, à l’occasion de l’heureuse issue de la guerre de Crimée, il fut
chargé par Léopold Ier de plusieurs missions confidentielles en France.
En juillet 1856, il se rendit à Bruxelles pour assister à la célébration du
vingt-cinquième anniversaire de l’inauguration de Léopold Ier.
L’intervention armée de
En 1862, Van De Weyer eut à négocier un nouveau traité de commerce entre
Van De Weyer eut à s’occuper bientôt des pourparlers entre
Au printemps de l’année 1864, Léopold Ier fit un court séjour à Windsor. Il
invita à plusieurs reprises Van De Weyer, dont il appréciait la
conversation « aussi agréable
qu’instructive », comme il le lui écrivait à son retour à Bruxelles, peu
avant le 3 mai 1864.
En 1867, la question du Luxembourg suscita de graves difficultés. Van De
Weyer reçut officiellement pour instruction de ne prendre aucune initiative. Il
était autorisé seulement, si les puissances voulaient d’un commun accord donner
le Luxembourg à
Charles Rogier, ministre des Affaires étrangères, qui rêvait d’une Belgique
rhénane, supplia vainement, dans des lettres privées (avril 1867), son
compagnon de lutte de 1830 de l’aider à agir personnellement. Il faisait valoir
que l’isolement du Luxembourg ne serait qu’ « un replâtrage sans
solidité et sans durée. » Emile Banning fournir
à Rogier tout un mémoire sous le titre « La solution belge »,
exposant les rapports historiques et actuels entre
Le 15 avril, Van De Weyer avait fait une démarche en ce sens auprès de la
reine et ensuite auprès de lors Stanley, chef du Foreign
Office. Il en rendit compte dans une lettre très confidentielle à Rogier :
il lui confia que Stranley lui avait déclaré que
Bismarck était prêt à sacrifier
C’est ainsi que la question du Luxembourg fut résolue par
Le 19 mai, Rogier adressa à Van De Weyer une lettre pressante :
« Veuillez revoir la correspondance qui a été échangée entre nous à propos
des ouvertures que M. Benedetti prétendait lui avoir été faites à Berlin
relativement à la cession de
Les déboires (depuis 1859, il avait été souffrant presque chaque été, et,
en juillet 1865, il avait demandé un congé de trois mois), et d’autre part, sa
santé chancelante, déterminèrent Van De Weyer à offrir sa démission le 3 juin
1867 ; elle fut agrée le 26 du même mois. Il ne conserva que le titre de
ministre d’Etat qui lui avait été conféré le 13 mai 1863.
Il continua à s’intéresser aux lettres et à la philosophie. Il s’était
formé dans son château de New-Lodge, situé dans la forêt de Windsor, une riche
bibliothèque.
D’autre part, il ne cessa de s’occuper de nombreuses œuvres de
bienfaisance. Il faisait partie depuis de longues années du Royal Literary Fund, destiné à venir en
aide aux écrivains.
Il restait en rapport avec les Belges de marque qu’il avait connus dans sa
jeunesse, notamment P.F. Van Meenen et L Gruyer, avec lesquels il traitait
souvent de questions philosophiques. Il resta un fervent partisan des idées de
tolérance. Il préconisait avant tout « Science et conscience », qui
était sa formule favorite.
Il avait publié lui-même à Londres, en 1850, »Opuscules historiques,
philosophiques et littéraires, 1828 à 1850 », 2 vol., Londres, 1850.
Il laissait inachevé « Choix d’opuscules philosophiques, historiques,
politiques et littéraires. » Deux séries avaient paru successivement en
1863 et en 1869. Une troisième et une quatrième furent éditées par son ami
Octave Delepierre, en 1875 et 1876.
Avec la collaboration d’Emile Banning, il publia
dans la collection « Patria Belgica »
(t. II, p. 317), une « Histoire des relations extérieures depuis
1830. » (1873).
Il fut immobilisé pendant quelques temps dans son hôtel d’Arlington street à Londres, à la suite d’une attaque d’apoplexie qui
lui était survenue au cours d’une promenade dans Trafalgar square. Au mois
d’avril 1872, il put cependant se rendre avec sa famille en Belgique ; il
s’éjourna à Gand et à Bruxelles. En mai, il revint
seul pour assister aux fêtes du centenaire de l’Académie royale de Belgique,
dont il avait été élu correspondant le 11 octobre 1835 et membre le 7 mai 1840.
Il mourut dans son hôtel d’Arlington street, à
Londres, le 23 mai 1874.
Ses funérailles eurent lieu le 28 mai à New-Lodget
Windsor dans le petit cimetière attenant à une chapelle anglicane, Braywood Church, construite récemment par la famille. Elles
eurent un caractère strictement privé, mais le prince de Galles, le duc
d’Edimbourg et le prince C. de Sleswig-Holstein,
époux de la princesse Hélène d’Angleterre, y assistèrent.
Les journaux belges et anglais (entre autres le Morning
Post et le Daily Telegraph du 25 mai 1874) publièrent des articles élogieux sur
le grand diplomate qui venait de disparaître.
Il avait été promu officier de la légion d’honneur en 1832 et commandeur en
1836, officier de l’ordre de Léopold en 1835, grand cordon en 1856, grand croix de l’ordre de
A la fin de décembre 1838, il avait épousé Elisabeth-Anne Strurges Bates, fille de Joshua, directeur de la banque
Baring (1788-1864). Il en eut six enfants, dont deux fils (Victor-Bates et
Albert).
On trouvera son portrait gravé par F. de Meersman
dans l’Annuaire de l’Académie royale, 1877, p. 123.
I. Thomson a reproduit en lithographie le portrait peint par G. Wappers, et J. Schubert (1843), celui peint par Ch. Baugniet. Van De Weyer figure sur le tableau de C. Picqué (1799-1869) représenta le Gouvernement provisoire
La ville de Louvain lui a élevé une statue, due à G. Geefs,
qui fut inaugurée le 1er octobre 1876
H. Vander Linden
Autres références biographiques : Th. JUSTE : Sylvain Van De
Weyer, ministre d’Etat (2 vol. 1871) ; Th. Juste, Notice sur S. Van De
Weyer, dans Annuaire royale de Belgique, 1877, pp. 123-158.
Interventions
en tant que membre du gouvernement provisoire ou en tant que ministre du
régent, chargé des relations extérieures
(00) Vérification de ses pouvoirs
comme membre du Congrès (10/11/1830)
(01) Lettre de
Van de Weyer se solidarisant avec la précédente décision du gouvernement provisoire de
présenter sa démission au congrès (16/11/1830)
(02) Rapport
sur le résultat de la mission à Londres (16/11/1830)
(03) Question
de la priorité à accorder à la proposition relative à l’exclusion des Nassau et
à celle relative à la forme du gouvernement (16/11/1830)
(04) Négociations
relatives au statut du Luxembourg (17/11/1830)
(05) Mode de
publication des actes du congrès national (18/11/1830, 27/11/1830)
(06) Forme du gouvernement de
(07) Exclusion des Nassau de tout
pouvoir en Belgique (23/11/1830)
(08) Etat de l’armée (25/11/1830)
(09) Proposition tendant à demander au
gouvernement des communications diplomatiques (en rapport notamment avec la
suspension d’armes et la levée du blocus de l’Escaut) (02/12/1830, 15/12/1830,
16/12/1830)
(10) Initiative des lois pour la
présentation des projets de décret (13/12/1830)
(11) Reconnaissance par les Puissances
de l’indépendance belge (26/12/1830)
(12) Résultat
de la mission
des commissaires délégués du gouvernement
provisoire près la conférence de Londres
(28/01/1831)
(13) Question du chef de l’Etat
(Nemours-Leuchtenberg) (28/01/1831, 31/01/1831, 10/02/1831,
19/02/1831)
(14) Protestation
contre le protocole du 20 janvier 1831 contenant les bases de séparation entre
(15) Droit
d’exprimer son opinion. Prédications saint-simoniennes (18/02/1831)
(16) Lieutenant générale du royaume et régence (19/02/1831, 22/02/1831, 23/02/1831)
(17) Emprunt de 12,000,000
de florins et situation diplomatique (04/03/1831, 05/03/1831)
(18) Taxe
des barrières (06/03/1831)
Interventions
en tant que congressiste
(19) Programme du deuxième ministère
du régent, circonstances relatives au retrait du premier ministère (30/03/1831)
(20) Nomination d’une commission pour
constater l’état des finances de l’Etat (30/03/1831)
(21) Situation diplomatique (30/03/1831, 31/03/1831, 02/04/1831)
(22) Garde civique (04/04/1831, 19/05/1831, 26/05/1831)
(23) Retenue
sur les traitements des fonctionnaires de l’Etat (05/04/1831)
(24) Adhésion de
(25) Admission
au service belge d’officiers supérieurs étrangers (10/04/1831,
11/04/1831)
(26) Bons du
syndicat dits « los-renten » (12/04/1831)
(27) Délits de presse et/ou
institution du jury (12/04/1831, 18/07/1831)
(28) Manifeste des griefs belges
(13/04/1831)
(29) Organisation
de la première brigade de l’armée (14/04/1831)
(30) Constitution
d’une commission permanente des pétitions (14/04/1831)
(31) Récompenses
nationales (19/05/1831)
(32) Reprise
des hostilités avec
(33) Propositions
de
(34) Insubordination militaire (23/05/1831)
(35) Fin des travaux législatifs
du congrès (23/05/1831)
(36) Proposition sur les moyens
de terminer le différend entre
(37) Question du choix du chef
de l'Etat (Léopold de Saxe-Cobourg) et propositions annexes (25/05/1831, 27/05/1831, 31/05/1831,
01/06/1831, 02/06/1831)
(38) Musée des arts et de
l’industrie de Bruxelles (28/05/1831)
(39) Préliminaires de paix (les
dix-huit articles) (28/06/1831, 30/06/1831 (matin), 01/07/1831, 02/07/1831,
03/07/1831, 07/07/1831)
(40) Théâtre et jardin botanique
de Bruxelles (18/07/1831)
(41) Election contestée de de
Sauvage (20/07/1831)
(42) Crédits pour les dépenses de
l’Etat pendant le troisième trimestre de 1831, notamment pour les départements
des affaires étrangères et de la guerre (20/07/1831)
(43) Proposition
tendant à donner à M. le baron Surlet de Chokier, régent de
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1845-1846 (en tant que ministre de l’intérieur)
(01) Droits sur les céréales
et/ou mesures visant à lutter contre les conséquences de la maladie des pommes
de terre (20/09/1845), situation sociale dans les Flandres et dépôts de mendicité (20/12/1845), travaux d’utilité publique (04/02/1846, 19/03/1846)
(02) Octrois communaux (20/09/1845, 14/11/1845)
(03) Pétitions relatives à
la croix de fer (14/11/1845), à un secours à un blessé de septembre (14/11/1845), l’art vétérinaire et à la
lutte contre les épizooties (19/03/1846), à une
demande d’indemnités par suite des événements de la révolution (19/03/1846)
(04) Projet d’adresse en
réponse au discours du trôné, notamment : question de confiance gouvernement et appel à
l’unionisme (+ formation du nouveau gouvernement, notamment condition posée par
Rogier de pouvoir dissoudre à volonté la chambre) (17/11/1845,
18/11/1845, 19/11/1845,
20/11/1845, 21/11/1845, 22/11/1845)
(05) Organisation de
l’enseignement (notamment de l’enseignement moyen) (20/11/1845,
22/11/1845), pétitions relatives à l’organisation des examens
universitaires (12/12/1845, 13/12/1845, 17/12/1845), convention conclue entre
l’évêque et l’athénée de Tournay, sur la nomination des professeurs (16/01/1846), démission du gouvernement
(07/03/1846)
(06) Exposition industrielle
(22/11/1845)
(07) Traitements d’attente (28/11/1845)
(08) Réorganisation de
l’académie des sciences et belles-lettres (06/12/1845, 08/12/1845)
(09) Vente des terrains et
bâtiments de l’hôtel du gouvernement provincial à Liége à une congrégation
religieuse (12/12/1845, 03/02/1846, 04/02/1846, 05/02/1846)
(10) Pétitions relatives à
l’organisation des examens universitaires (12/12/1845)
(11) Pratiques abusives du
paiement du salaire des ouvriers sous la forme de marchandises (22/12/1845)
(12) Budget du département
des affaires étrangères pour 1846. Nécessité de régler la position des employés
par des règlements généraux (17/01/1846), agents
diplomatiques à Londres et position personnelle de Van de Weyer (17/01/1846), traitements des agents consulaires (19/01/1846)
(13) Réglementation du droit
de chasse (19/01/1846, 21/01/1846,
22/01/1846, 23/01/1846,
24/01/1846, 26/01/1846,
27/01/1846, 28/01/1846,
30/01/1846, 31/01/1846,
06/02/1846, 07/02/1846)
(14) Séparation de communes
(24/01/1846)
(15) Formation des listes
électorales (31/01/1846)
(16) Loi sur la milice (02/02/1846)
(17) Ecole vétérinaire (14/02/1846, 17/03/1846)
(18) Démission du ministère
par suite d’un dissentiment sur les principes d’organisation de l’enseignement
moyen (07/03/1846, 18/03/1846)
(19) Encouragement de la
voirie vicinale (18/03/1846, 20/03/1846)