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Note
d’intention
SIGART-GOFFIN
Joseph (1798-1869)
SIGART-GOFFIN Joseph, né en 1798 à Mons, décédé en 1869 à Ixelles.
Age en 1830 : 32 ans.
Libéral. Elu par
l'arrondissement de Mons de 1839 à 1848
Interventions
sessions : 1838-1839, 1839-1840,
1840-1841, 1841-1842, 1842-1843, 1843-1844, 1844-1845, 1845-1846,
1846-1847, 1847-1848
(A. COUNSON, dans
Biographie nationale de Belgique, t. XXII, 1914-1920, col. 390-393)
SIGART (Joseph-Désiré), médecin, philologue, né à Mons, le 3 septembre
1798, mort à Ixelles, le 15 avril 1869. Il figure à côté de Forir
dans l' « Histoire de la philologie romane » de Grober, parmi ceux qui ont recueilli, du temps de Mistral,
les trésors linguistiques des patois romans.
Né à Mons, il connut dans son enfance le wallon montois (comme il le
nomme), le latin de l'école et de l'église, et le français des conquérants.
« Jusqu'à 1'époque de l'Empire français, raconte-t-il, toutes les études
humanitaires se faisaient en latin. Dans ma jeunesse, les collèges entre les
mains du clergé imposaient le latin dès ce qu'on appelait la grammaire,
"c'est-à-dire après deux ans. Même en récréation, on ne pouvait parler
qu’en latin: au collège dit de Saint. Ghislain ce régime dura jusqu'en 1810 ou
1811. Le premier surpris en flagrant délit de causerie française ou patoise
recevait le signum, mais avait le droit de le
transmettre à quiconque se rendrait coupable de la même faute. Le dernier
détenteur à la fin de la journée était passible d'un pensum. ». Joseph
Sigart faisait ses classes dans l'Empire français qui francisait Mons autant et
plus que « Hambourg, , Amsterdam, Turin et Rome. (lui-même compare ce
phénomène à la romanisation de
Ce Hennuyer qui avait reçu une éducation linguistique comparable à celle de
Montaigne, étudia la médecine, apprit l'allemand, et fit un séjour dans le
Palatinat; il retrouvait dans le parler allemand d'une servante à Crentznach, les accentuations du patois de Mons! Il avait
donc le goût de la linguistique comme l'ont souvent les polyglottes qui ont
commencé par parler un patois. De plus, son métier le mettait en rapports
quotidiens avec des gens du peuple qui ne comprenaient d'autre idiome que celui
de leur mère, Docteur en médecine, il publiait en 1857 un volume de 302 pages
in-8° : « Essai sur les asthénies » (Bruxelles, J.-B. De Mortier). Il
était consulté par des gens de divers langages : il se divertit beaucoup un
jour qu'une lavandière voulut lui servir d’interprète auprès d'un client de
famille française habitant Jemmapes. Ces gens, disait la bonne femme, étaient
des espèces de Flamands.. Pour un illettré hennuyer de ce temps, le français
était donc une langue étrangère, d’une acquisition difficile. Un demi-siècle
avant Mr Dauzat, J. Sigart a observé
l'interpénétration de la langue écrite et de l'idiome vulgaire. « Le
montois, dit-il, croit souvent parler français quand il ne fait que donner une
forme française à son patois; par contre, quand il croit parler wallon, souvent
il parle réellement le français populaire. »
Pour le docteur Sigart, la connaissance du montois est. utile aux médecins,
aux botanistes, aux avocats obligés de plaider des procès de charbonnages. Elle
présente, en outre, un intérêt historique. Voici comment il conçoit l'origine
et le caractère du wallon montois: « Les patois wallons en général, et
celui de Mons en particulier, ne sont autre chose que le vieux français, ou,
plus exactement, le vieux patois d'oïl un peu nuancé, puis par l'effet du temps
un peu altéré. Ce vieux patois lui-même s'est compose de plusieurs couches :
celtique d'abord, latin ensuite, puis tudesque, Des trois couches, la couche
latine domine sans contestation possible ». Sigart avait lu Augustin
Thierry et Charles Nodier, Raynouard, Diez et Fuchs, Ampère et Littré, Ducange, Ménage et Scheler, Cambresier
et Grandgagnage, Diefenbach
et Pictet, et jusqu'à Manuel de Larramenti. Sous le
patronage de
Mais les travaux des académies et cénacles provinciaux s'éteignent sans
bruit. Bruxelles est le seul endroit sonore ; et la politique est la seule
pensée nationale. Le docteur J. Sigart, représentant pour l'arrondissement de
Mons de 1839 à 1848, avait prononcé à Chambre, en décembre 1846, des paroles
qui indignèrent les écrivains flamands et excitèrent
Zy spraken in hunn' overmoed :
« Dat volk is sleecht tot arbeid goed
…………………………………..
Waertoe zou zielsgevoel ‘t verrukken ?
Heu mist de magt om ‘t uit te drukken :
De Vlaming heeft geen taal ! »
En zulk een ongehoord verwyt
Doordrong des Vlamings hert van spyt.
Le député montois qui, sans le vouloir avait contristé nos écrivains
flamands, avait simplement en matière linguistique et littéraire une opinion
qu'il a exprimée un peu plus clairement dans sa
dissertation sur le wallon montois, en tête de Dictionnaire : « Le
montois, écrit-il, a tous les défauts
des langages qui ne sont parlés ni dans les cours, ni dans les tribunaux, ni
dans les assemblées législatives. Faites du wallon la langue politique du pays,
répudiez le français, bientôt le wallon deviendra une langue polie qui assurera
sa littérature. Ce serait même le seul moyen d'en avoir une, à moins encore
d’adopter le flamand. L'une des choses est aussi impossible que l'autre, nous
devrons donc nous résigner à être privés de littérature nationale. Notre
langage restera patois. Le flamand, qui a été autrefois une langue cultivée,
est déjà déchu, probablement se dégradera de plus en plus, malgré les
honorables efforts de quelques littérateurs thiois. Que mes compatriotes
flamands me le pardonnent, ce que je dis ici est général. Tout ce qui n’est que
dans la bouche du peuple se flétrit et s’abaisse. La romance gracieuse du salon
se souille si elle descend dans la rue. Les flamands et les wallons subissent
un sort commun. » Et le médecin philologue, pour faire ressortir la verve
obscène à laquelle se prêtent les patois, raconte une scène à laquelle il a
assisté dans une ferme wallonne.
Albert Counson.
(00) Commission de vérification des pouvoirs (06/05/1839, 10/05/1839)
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre de la
chambre (13/11/1839)
(01) Indépendance des députés fonctionnaires publics (06/12/1839)
(02) Canal de l’Espierre : utilité, préjudice flamand (notamment pour
le canal de Bossuyt), constitutionnalité de la
concession, etc. (27/12/1839)
(03) Réduction du péage sur
(01) Composition des sections de la chambre des représentants (22/01/1841)
(02) Renvoi d’une pétition relative à l’accise sur
la bière (30/01/1841)
(03)
Loi relative aux pensions civiles. Suppression du droit à la pension par suite d’une révocation ou d’une
suppression d’emploi (06/02/1841)
(04) Niveau des droits de navigation
(notamment dans le Hainaut) (20/02/1841)
(05) Emplacement de la gare de Mons (24/02/1841)
(06) Tarifs ferroviaires (notamment pour le transport de la houille) (25/02/1841)
(01) Concentration
de troupes françaises près de la frontière (conspiration des paniers percés) (17/11/1841)
(02)
Droit de chasse (07/12/1841, 17/12/1841)
(03)
Loi électorale (17/12/1841,
12/01/1842)
(04)
Code de discipline militaire (26/01/1842)
(05)
Pétition relative à la reconnaissance d’un diplôme de l’enseignement supérieur
acquis à l’étranger (17/02/1842)
(06)
Chemin de fer de l’Etat (notamment tarifs sur la ligne du midi) (23/02/1842, 13/04/1842, 08/09/1842)
(07)
Patente des bateliers (07/03/1842, 11/05/1842, 18/05/1842)
(08)
Péages (notamment pour les houilles) sur les canaux et rivières (27/04/1842, 10/06/1842, 17/06/1842)
(09)
Modifications à la loi communale. Fractionnement des collèges électoraux (13/06/1842)
(01) Renvoi d'une
pétition relative à la patente des médecins (11/01/1843),
aux droits des légionnaires de l'empire (13/02/1843)
(02) Créances
arriérées du département de la guerre (16/11/1842)
(03) Art de guérir (24/11/1842)
(04) Autorité de la
chose jugée pour la chambre des représentants (de Gruyter)
(07/12/1842)
(05) Colonisation de
Santo-Thomas. Mises en garde médicales (12/12/1842)
(06) Monnaie
hollandaise en circulation (24/12/1842)
(07) Reprise par
l'Etat du canal de Mons à Condé (12/01/1843)
(08) Tarifs sur la
ligne du midi et station de Mons (18/01/1843) et
tarifs pour le transport de la houille (19/01/1843)
(09) Canal de Meuse
et Moselle (02/02/1843)
(10) Police du chemin
de fer (27/03/1843)
(00)
Vérification de ses pouvoirs comme membre de la chambre (16/11/1843)
(01) Renvoi d’une pétition relative à
l’exercice de l’art de guérir (4/12/1843)
(02) Contribution
foncière (11/12/1843)
(03) Reprise
par l’Etat de l’administration du canal de Mons à Condé (12/12/1843)
(04) Système
monétaire (13/12/1843)
(05) Société de colonisation de Santo-Thomas (18/12/1843)
(06) Réduction
des péages sur les canaux et rivières de l’Etat (notamment tarif de la houille)
(21/12/1843)
(07) Partage de la dette belgo-hollandaise (15/01/1844)
(08) Publication des Acta Sanctorum
par les Bollandistes (27/01/1844)
(09) Loi électorale (2/02/1844)
(10) Mode de passation des marchés du chemin de fer,
contrôle de la cour des comptes et comptabilité de l’Etat (17/02/1844),
coûts d’exploitation du
chemin de fer (29/02/1844), chemin de fer de Jurbise à Tournai (20/06/1844)
(11) Salubrité de la salle des séances plénières de la chambre (2/05/1844)
(12) Conclusions de la commission d’enquête
parlementaire (commission « de Foere ») et système des droits
différentiels. Politique commerciale du gouvernement (8/05/1844),
droits d’entrée sur les bois (30/05/1844, 7/06/1844)
(01) Société de colonisation de Santo-Thomas (27/11/1844, 29/11/1844, 21/12/1844, 23/01/1845, 24/01/1845)
(02) Publication des arrêtes
au Moniteur (18/01/1845)
(03) Mesures protectionnistes
sur le bétail (21/01/1845)
(04) Recensement de la
population (06/02/1845)
(05) Ecole provinciale des
mines à Mons (19/02/1845)
(06) Canal de Jemappes à Alost
(04/03/1845)
(07) Plantations le long des
voies (11/03/1845)
(08) Formalités de passeport
aux frontières (11/03/1845)
(09) Formation du
personnel médical militaire et concurrence faite aux universités (15/04/1845)
(10) Chemins de fer de
Liége à Namur et de Manage à Mons. Garanties d’exécution (09/05/1845
après-midi)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1845-1846
(01)
Concession ferroviaire de Jurbise à Tournay (22/11/1845)
(02)
Réduction des péages sur les canaux et les rivières (22/12/1845)
(03)
Fabrication monétaire (14/01/1846)
(04)
Etablissement de Santo-Thomas (19/01/1846, 14/05/1846, 10/06/1846)
(05)
Budget du département de la marine pour l’exercice 1846. Intérêt pour la
Belgique de posséder une colonie (21/01/1846)
(06)
Rapport de la commission d’enquête sur les causes de l’éboulement du tunnel de
Cumptich et tunnel de Braine-le-Comte (29/01/1846)
(07) Comptabilité des commissions médicales
provinciales (11/03/1846), service de santé civil (15/05/1846),
(08)
Non-exécution du canal et du chemin de fer de Mons à la Sambre (Erquelinnes) (18/03/1846)
(09)
Chemin de fer de l’Etat, notamment tarif en faveur des émigrants pour
l’Amérique (Santo-Thomas) (23/03/1846, 06/05/1846)
(10) Vérification des pouvoirs d’un membre
nouvellement élu (élection contestée) (de Lannoy) (11/08/1846)
(11)
Mode d’admission et d’avancement dans le service de santé de l’armée (13/08/1846)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1846-1847
(01) Renvoi
d’une pétition relative à l’impression des documents parlementaires (08/02/1847)
(02)
Organisation du service de santé de l’armée (21/11/1846,
28/11/1846, 07/12/1846,
26/01/1847, 29/01/1847)
(03)
Situation sanitaire de l’établissement de Santo-Thomas (24/11/1846,
03/12/1846, 02/12/1846,
23/02/1847)
(04) Crise
de l’industrie linière, situation sociale dans les Flandres (14/12/1846), impact néfaste des interventions de l’Etat en matière d’aide sociale, influence de la religion sur le paupérisme (12/12/1846, 18/12/1846)
(05) Condamnation
théologique de Galilée (16/12/1846)
(06)
Altération des substances alimentaires et impact sur la santé publique (24/12/1846, 23/03/1847)
(07)
Fabrication de la monnaie d’or (25/02/1847, 02/03/1847, 05/03/1847)
(08) Canal
d’Erquelinnes (12/04/1847), canal de Mons à Condé
(17/04/1847)
(09) Chemin
de fer de l’Etat (21/04/1847, 27/04/1847)
(10) Péages
sur la Sambre canalisée (03/05/1847)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1847-1848
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre
nouvellement élu (élection non contestée) (10/11/1847)
(01)
Budget du département des affaires étrangères pour l’exercice 1848. Recours
abusif aux crédits supplémentaires, établissement de Santo-Thomas (29/11/1847)
(02)
Situation sociale dans les Flandres, crise de l’industrie linière, achat de
céréales (04/12/1847)
(03)
Péréquation cadastrale (14/12/1847,
10/02/1848, 12/02/1848)
(04)
Travail des enfants dans les manufactures (15/12/1847)
(05) Canal
de Charleroy (23/12/1847)
(06)
Critique des legs testamentaires faits au profit des établissements de
bienfaisance, critique de la charité au point de vue social, répression de la
mendicité (notamment ecclésiastique) (18/01/1848), droit pour le gouvernement de
refuser un legs fait à une fondation charitable, entraves à l’exercice de la
charité privée (21/01/1848)
(07)
Projet de colonie belge sur la côté de Guinée (25/01/1848)
(08)
Avancement des médecins et pharmaciens du service de santé militaire (18/02/1848)
(09)
Droits de sortie sur les étoupes de lin (27/03/1848)
(10)
Nécessité de recourir à des travaux publics en raison de la crise sociale,
critique de l’initiative publique en matière économique (12/04/1848)