Accueil
Séances
plénières
Tables
des matières
Biographies
Livres numérisés
Bibliographie
et liens
Note
d’intention
DECHAMPS Adolphe (1807-1875)
DECHAMPS
Adolphe, Joseph, né en 1807 à Melle, décédé en 1875 à
Seneffe.
Age en 1830 : 27 ans.
Catholique. Elu par l'arrondissement de Ath de 1834
à 1847, de Charleroi de 1847 à 1857 et de 1859 à 1864.
Interventions
sessions : 1833-1834, 1834-1835,
1835-1836, 1836-1837, 1837-1838, 1838-1839, 1839-1840, 1840-1841, 1841-1842,
1842-1843, 1843-1844, 1844-1845, 1845-1846,
1846-1847, 1847-1848
(1848-1864)
(Extrait de A. SIMON, dans Biographie
nationale de Belgique, tome XXXIII, 1966, col. 187-224)
DECHAMPS (Adolphe), publiciste, membre de
Issu d'une
famille d'origine française établie à Morlanwelz au début du XVIIIe siècle, il
naquit à Melle, où son père Adrien dirigeait depuis 1806 un pensionnat
d'enseignement primaire et moyen. La mère, Alexandrine Denuit, à la piété
constante et résignée, développa en lui des sentiments chrétiens qui
s'affirmèrent de plus en plus. Il écrivait, en 1869, au moment de douloureuses
incertitudes: « Dans la région de mon esprit où habitaient mes chères opinions,
je trouvais des conflits, des quasi-révoltes et un grand trouble; quand je
montais dans cette autre région de l'âme où l'on prie, où l'on souffre, où l'on
aime, où l'on rencontre plus directement Dieu, tout m'apparaissait éclairé par
une autre lumière où je retrouvais le repos... Oh, j'aime bien mes opinions,
elles me tiennent aux entrailles, elles sont nées de longues et chères études,
mais j'aime mieux encore ma foi. Je suis sûr de ma foi; je ne suis pas sûr de
mes opinions. » Empreinte indélébile laissée par la ferveur de sa mère,
par les ouvertures intellectuelles de son père.
C'est sous la
conduite de celui-ci, pédagogue consciencieux, homme éloquent à la vaste
culture littéraire et philosophique, très traditionnelle d'ailleurs, qu'il fit,
dès 1815, ses premières classes et puis une partie de ses humanités. Ses deux
frères, l'un Joseph, né en
A Melle, les
études étaient fortes, les élèves distingués: Pierre De Decker,
futur ministre, en fut. Cependant, craignant sans doute une éducation trop
unilatérale, Adrien Dechamps envoya durant 1819 et 1820, ses fils Adolphe et
Victor au collège d'Alost, l'un des plus réputés de la région. Dirigé par
l’abbé Van Crombrugghe dont l'action se développa,
sous le régime hollandais, dans la défense de l'enseignement libre, cet
établissement forma une pléiade d'hommes qui s'illustrèrent dans la vie
politico-religieuse de
Après ce passage
à Alost, Adolphe Dechamps retourne chez lui, à Melle d'abord, puis à Scailmont, lorsque son père eut en 1822 cédé son collège.
Plutôt que de confier ses enfants aux universités de l'État dont il craint une
néfaste influence intellectuelle et morale, Adrien Dechamps s'applique lui-même
à les former à. la philosophie. Il suit de vieux auteurs, entre autres Purchosius, dont les Institutiones
philosophicae étaient d'ailleurs le manuel suivi dans
certaines congrégations religieuses.
Durant ces
années, de 1820 à 1828, Adolphe Dechamps lit beaucoup ; non seulement les
ouvrages recommandés par son mentor : Bossuet et les Pères de l'Église, mais
aussi les œuvres qui, dans les milieux catholiques, ont alors le plus de
faveur, celles de Joseph de Maistre, celles de Chateaubriand, celles également
de Maine de Biran et de Royer-Collard. Son âme
s'éveille à la poésie: il s'éprend de Lamartine, il le copie ou le paraphrase
de ses propres sentiments. Il apprécie particulièrement Victor Hugo, surtout
l'œuvre lyrique de ce maître; il lui envoie ses essais poétiques: il est félicité
et encouragé.
Bien que son père
se défie de Lamennais, il relit avec passion religieuse l'Essai sur
l'Indifférence de ce talentueux écrivain, il s'inspire du Mémorial. La doctrine
du sens commun prônée par le publiciste français ne l'intéresse guère; mais il
s'enthousiasme à la lecture des pages enflammées où, dans le désir de sauver
l'Église, l'homme et la société, Lamennais s'insurge contre le rationalisme et
les « libérâtres ». Il établit le lien entre l'ultramontanisme de Maistre et la
volonté de conquête religieuse de Lamennais. Il approfondit le sens et la
dignité de la liberté, source d'action. Comment ne soulignerait-il pas ces mots
que Victor Hugo lui envoyait en 1830 : « J'ai essayé de trouver les grandes
choses que vous m'annoncez avec l'abbé de Lamennais et nous voilà à peu près
d'accord, moi sur son Dieu, lui sur ma liberté. Nous joindrons volontiers nos
deux idées pour faire un homme et une société qui fussent à la fois selon la
loi humaine et surtout la loi divine. » Qui ne voit affleurer dans ces
mots la devise chère à Lamennais: « Dieu et liberté » ? Elle allait
devenir celle d'Adolphe Dechamps.
De 1828 à 1830,
il séjourne à Bruxelles, rue d'Assaut, chez Isidore Plaisant, avocat et
jurisconsulte qui avait dû abandonner le barreau par suite des exigences
linguistiques du gouvernement hollandais. Plaisant était le parrain de Victor.
Très érudit, il se tenait en contact avec l'élite intellectuelle bruxelloise :
Sylvain Van de Weyer et Quetelet
puis De Potter et Gendebien se retrouvaient dans ses salons. Il avait des idées
politiques et religieuses avancées : croyant, il était du groupe de ces
francs-maçons qui, à ce moment, peuvent être considérés comme des chrétiens
progressistes.
Adolphe Dechamps
suivait les cours du Musée des Sciences et des Lettres. Cet établissement, à
défaut d'université bruxelloise, dispensait un enseignement supérieur sérieux:
Van de Weyer, Quetelet et Lesbroussart y enseignaient; Baron y faisait des
conférences. Peut-être cependant, est-ce plus dans les réunions qui, à la
soirée, se tenaient autour de Plaisant et de sa femme que les deux Dechamps
formaient d'autant mieux leur intelligence. Comment eux, dont l'âme était
vibrante de foi et l'esprit pénétré des nouveautés intellectuelles,
n'auraient-ils pas pu et dû confronter leurs aspirations avec celles de leurs
interlocuteurs, tous libéraux d'ailleurs?
Ce n'était pas
seulement des idées qu'on brassait dans ce milieu. Outrés par les ingérences de
plus en plus exigeantes du gouvernement hollandais, les personnalités qui se
retrouvaient rue d'Assaut s'organisaient de plus en plus dans une résistance,
pour le moins intellectuelle et légale, aux emprises régaliennes. Il est
symptomatique que certains des hommes qui se rencontraient chez Plaisant
devinrent membres du gouvernement provisoire : Van de Weyer, Gendebien, De
Potter; quant à Plaisant, il fut, au lendemain de
A la rue
d'Assaut, au contact de ces libéraux et à la suite des longues conversations
qu'il poursuivait avec eux, Adolphe Dechamps devait inévitablement en arriver à
la conviction qu'il exprimait en décembre 1830 : « La seule chose que l'on
puisse organiser jusqu'à ce que l'unité se fasse... c'est la liberté ». Comment
n'aurait-il pas consenti, dès 1828, à favoriser l'union catholico-libérale? Il
devait rester toute sa vie fidèle à cet idéal.
C'est à Bruxelles
que Victor et Adolphe Dechamps, à la plume facile, imagée et oratoire, se
lancèrent dans le journalisme. Le roi Guillaume avait fait de la presse une
arme puissante et un moyen efficace de propagande: c'est sur ce terrain que les
deux Dechamps voulurent rencontrer leur adversaire. Ils collaborèrent
activement au Journal des Flandres et à L'Émancipation. Ils signaient AVD et
faisaient souvent suivre ces lettres par les mots « ami de Lamennais ».
Le Journal des Flandres s'inspirait nettement du publiciste français: comme
seule solution au problème politique et religieux de
Survint l'émeute
de Bruxelles du mois d'août et la révolution. Les deux Dechamps qui étaient à Scailmont voulurent, le 24 septembre, rejoindre les
volontaires; ils ne purent rentrer à Bruxelles. Désireux de servir, ils
employèrent la plume, leur arme favorite. C'est qu'il fallait encore lutter. Le
Congrès national, réuni à Bruxelles à partir du 10 novembre 1830,
s'embarrassait de plus en plus: libéraux et catholiques, après leur moment
d'union victorieuse, paraissaient se détacher les uns des autres. Et comme les
Puissances soupçonneuses et conservatrices semblaient vouloir détruire l'œuvre
de
Dans le Journal
des Flandres et L'Émancipation, Adolphe Dechamps et son frère se firent plus
que jamais les apôtres de l'indépendance et de la liberté. Leurs prises de
position sont hardies: ils défient les Puissances: « Faisons donc nous-mêmes ce
que nous voulons faire et n'allons pas demander. à Londres ni à Paris la
permission de consommer notre indépendance. Ce n'est pas ainsi que nous avons
fait le 26 .et le 27 septembre, lorsque les soldats du prince Frédéric, fils de
Guillaume, battirent en retraite ». S'occupant de. politique intérieure, ils
favorisent la candidature au trône du duc de Leuchtenberg
; puis, devant le refus de
On n'a aucune
peine à retrouver dans ces déclarations toutes les idées de Lamennais, et même
son style. Qui plus est, tout au long de la carrière d'Adolphe Dechamps, ces
convictions, quelque peu modérées dans la forme, se découvrent dans une
constante fidélité. Elles formeront la trame de sa pensée et de son action.
Cependant, en ces
années 1831-1832, les attaques contre Lamennais se font de plus en plus
vigoureuses. L'Avenir, dont les Dechamps reproduisaient les idées, effarouche
beaucoup de catholiques. Le 15 août
Adolphe Dechamps
se sent visé, lui aussi. Il se soumet: son élan d'action est brisé. Il se
recueille à Scailmont où il est retourné; il se tait.
En somme, il recherche son équilibre intellectuel. Il suit pourtant avec
attention les débats parlementaires. On lui propose diverses fois d'entrer au
parlement; il s'y refuse. Sa vie semble se stabiliser à Scailmont.
Il a, le 15 mai 1832, épousé Joachime Bailly; elle
lui donnera sept enfants, dont Alphonse, le futur directeur du Moniteur belge.
Cependant, en
1834, il se décide. Il est élu député de l'arrondissement d'Ath, le 10 mai
1834. Il a vingt-sept ans, une nouvelle vie s'ouvre devant lui, il sera
parlementaire et même ministre; il restera publiciste; surtout, il défendra,
par la parole, la plume et l'action, l'idéal catholique.
En somme,
jusqu'en 1834, il s'est préparé à cette activité multiforme. On retrouvera, en
effet, tout au long de son existence les reflets des émotions et des idées, des
enthousiasmes et des incertitudes également, qui l'ont animé durant les
premières années de sa vie. Il s'est sans doute détaché de Lamennais: on serait
tenté de dire de l'homme plutôt que de ses idées. Il a, en tout cas, conservé
l'idéal de liberté, d' « organisation de la liberté », la volonté d'action
catholique que, du moins avant 1832, le prêtre français avait développés en lui.
Comment en aurait-il été autrement? Victor Dechamps, son frère, exhortant un
jour les professeurs de théologie, leur demandait d'obtenir la fidélité à la
doctrine catholique « en préservant les étudiants... de l'amour de préférence
que la jeunesse porte si naturellement en elle à tout ce qui est nouveau» ; il
ajoutait - ce qui était un aveu de l'ancien mennaisien
– « préservons-nous de cette tendance de prédilection que l'âge ne détruit
pas tout entier ».
L'action
d'Adolphe Dechamps s'exercera, depuis 1834, dans divers domaines. Pour la
clarté de l'exposé, il est opportun de s'attacher tour à tour à sa vie
parlementaire et ministérielle, à sa carrière de publiciste, à ses activités
industrielles et financières. On retiendra toutefois que, dans le mouvement de
la vie, tout cela se compénètre, se complète et se précise.
Devenu député en
1834, il le restera jusqu'en 1864, excepté de 1857 à 1859, époque où il ne fut
pas réélu. Il représenta l'arrondissement d'Ath (1843-1847), puis celui de
Charleroi (1847-1857, 1859-1864). De 1843 à 1847, il fut ministre: il géra le
département des Travaux publics dans le cabinet Nothomb (1843-1845) et dans
celui de Van de Weyer (1845-1846). celui des Affaires étrangères dans le
cabinet de Theux (1846-1847). Il devint ministre d'État le 6 juin 1856.
Il y a donc trois
phases dans la vie parlementaire d'Adolphe Dechamps: celle de 1834 à 1843 qu'on
pourrait appeler celle de l'unionisme ; celle de 1843 à 1847 au cours de
laquelle, tout en maintenant ses tendances unionistes, il s'efforce de faire
prévaloir dans l'exécutif certaines préoccupations catholiques; enfin celle de
1847 à 1864, pendant laquelle il est dans l'opposition, face aux gouvernements
sécularisateurs, ceux de Rogier (1847-1852) et de Frère-Orban (1857-1870). Si,
de 1834 à 1843, il soutient les ministères, ce n'est pas qu'il en admette toute
la politique, mais sa confiance est assurée à ces cabinets parce qu'ils
réalisent son idéal d'union catholico-libérale; à partir de 1847, il est dans
l'opposition parce qu'il juge que tout ministère homogène favorise trop
l'esprit de parti. Les efforts sécularisateurs des ministères de 1847 et de
1857 le confirment dans cette persuasion.
Avant de devenir
ministre, il avait pris à
Lorsqu'il entra à
C'est encore
l'esprit de 1830 qui ranimait en 1838-1839 lors des discussions à propos des
XXIV articles. Sa solution était qu'il fallait par des habiletés diplomatiques,
maintenir le statu quo tel que l'occupation de tout le Limbourg et de tout le
Luxembourg l'avait établi. Puis, devant l'insistance des Puissances, il se
dégagea des pressions belliqueuses de Mérode et de Gendebien et prôna la
résistance passive. Il ne fallait pas faire la guerre, pensait-il, mais lasser
les Puissances en n'acceptant pas le traité.
En somme, dans
ces deux circonstances, il fut une force de complément: pour les
décentralisateurs dans le premier cas, pour la politique internationale de Léopold
1er dans le second.
Sa prise de
position en matière économique fut très nette. Il accordait sa faveur au
système protectionniste. Il en défendit l'idée à
Diverses fois au
cours des années 1838 à 1840, Dechamps se déclara partisan d'un système qui,
espèce de modus vivendi entre le protectionnisme et le libre-échange, eût
établi des tarifs douaniers différents d'après les pays.
La question
scolaire le préoccupait le plus. Il prit, en cette matière, des initiatives
originales.
Sous le régime
français et celui de
Dechamps, pour sa
part, ne reconnaissait à l'État qu'un rôle supplétif. Il admettait sans doute
que l'État avait, en matière d'enseignement, des droits et des devoirs; mais, à
son sens, les pouvoirs publics ne devaient créer un enseignement que si la
liberté ne permettait pas de répondre aux besoins d'instruction de la
population. Il devait, dès lors, rencontrer l'opposition de tous les libéraux,
même unionistes. Ces derniers, dans leur volonté de conciliation,
considéraient, avant comme après 1830, que l'État devait avoir un rôle
primaire: c'est généralement à contre-cœur et au nom
d'un unionisme de plus en plus dégradé qu'ils continuèrent après la révolution
à soutenir, ne fût-ce que tacitement, les revendications scolaires catholiques.
Inutile d'ajouter que les libéraux progressistes y étaient opposés: cela
apparut nettement au congrès libéral de 1846.
Dechamps croyait
que la formule idéale et constitutionnelle était que les pouvoirs publics
subsidient tout enseignement, même engagé doctrinalement : c'était une
préparation à ce qu'on appellera plus tard le pluralisme scolaire. Aussi, son
souhait était-il qu'on élaborât une loi des subsides. Cette proposition
s'inspirait d'ailleurs des habitudes anglaises.
Dechamps est
intervenu activement dans les débats qui précédèrent le vote des premières lois
organiques sur l'enseignement: en 1835 et 1842, à propos de l'instruction
supérieure et primaire; plus tard, en 1850, lors de l'élaboration de la loi sur
l'enseignement moyen.
En 1835, il se
fait le défenseur des universités libres parce que, disait-il, « le progrès
social surtout dans la sphère de l'intelligence, n'est au fond que
l'émancipation graduelle du peuple, en d'autres termes, n'est que la diminution
successive de l’intervention de l'État dans cet ordre de choses ». Sa solution
est celle d'un enseignement universitaire indépendant du pouvoir, mais rétribué
par lui. Telle n'était cependant point l'avis du ministre de Theux. Ce dernier
fit voter la loi et imposa aux étudiants de toutes les universités, celles de
l'État et celles de la liberté, l'obligation de présenter leurs examens devant
un jury nommé par les pouvoirs publics. Dans le désir de plaire aux évêques
qui, pour sauvegarder l'Université catholique, voulaient que l'enseignement
universitaire fût organisé le plus rapidement possible, Adolphe Dechamps émit
un vote favorable.
Il vota
également, en 1842, la loi sur l'instruction primaire.
C'était une loi
de transaction; ce fut l'une des réalisations les plus caractéristiques de
l'union catholico-libérale. L'enseignement de la religion ou de la morale était
rendu obligatoire; et, comme, d'après les dispositions de la loi, la religion
enseignée devait être celle de la majorité des élèves, laquelle était
catholique, les libéraux avaient fait une grande concession. De fait, au
lendemain de 1842, surtout à la campagne, l'instruction primaire devint
pratiquement un enseignement confessionnel: cela d'autant plus que, sous le
ministère de Theux, un règlement d'ordre intérieur accordait en 1846 aux évêques
ce que la loi leur avait refusé concernant l'éducation chrétienne.
Dechamps s'était
longtemps opposé à ce projet de loi. Il craignait que des correctifs
administratifs ne puissent provoquer un monopole de l'État.
Rapporteur de la
section centrale, il intervint plusieurs fois dans les débats qui furent
d'ailleurs très vifs. Il fit montre d'une exceptionnelle compétence. Pour
défendre ses idées, il avait fait une enquête très approfondie sur la situation
scolaire des différents pays d'Europe. C'est alors qu'il suggéra de faire une
loi accordant des subsides à l'enseignement libre.
Il vota pourtant
la loi de 1842. Ce qui peut étonner. N’avait-il pas, au sortir d'une audience
que l'évêque Van Bommel lui avait accordée, déclaré,
à propos de cette loi: « Viendra le jour qu'on s'en repentira » ?
Comment expliquer
son vote? Ce n'est point la discipline de parti qui l'y a engagé, tant il est
vrai qu'elle n'existait pas encore; c'est plutôt la soumission à l'épiscopat.
Dechamps répondit d'autant plus facilement au désir des évêques que c'était le
moyen de soutenir le gouvernement unioniste alors au pouvoir.
Cela devait
particulièrement plaire à Léopold 1er. Il n'est pas étonnant que, lors de
difficultés ministérielles surgies en 1843, le souverain, pour assurer la durée
de « son » ministère unioniste, ait demandé à Dechamps de devenir
ministre.
Abandonnant la
charge de gouverneur du Luxembourg qu'il remplissait depuis le 19 juin 1842,
Dechamps entra donc le 16 avril 1843 dans le ministère Nothomb.
Il devait,
jusqu'en 1847, remplir une charge ministérielle.
Des trois
ministères dont il fit partie, si les deux premiers, celui de Nothomb et celui
de Van de Weyer peuvent être considérés comme unionistes bien que l'élément
libéral y dominât, celui du comte de Theux était ce qu'on pourrait dénommer
homogène catholique. Les libéraux le stigmatisèrent en disant qu'il était celui
« des six Malou »; ils jugeaient que Jules Malou était un « clérical ».
Faire partie du
ministère de Theux, n'était-ce pas, de la part de Dechamps, se mettre en
contradiction avec sa volonté si souvent déclarée de maintenir l'union
catholico-libérale? S'est-il laissé enjôler par la passion du pouvoir ou ses
avantages? L'explication se trouve-t-elle dans la particulière estime que
Léopold 1er portait au député d'Ath? Ou bien, Dechamps a-t-il donné son
consentement parce que, du moins au moment de sa formation, le Roi considérait
ce ministère comme une rapide transition? Ou bien le souverain a-t-il vu en
Dechamps l'élément modérateur du cabinet ? En tout cas, si on se souvient que
ce ministère homogène provoqua le groupement des forces libérales au congrès
libéral de 1846, la participation de Dechamps témoigne d'un manque de
clairvoyance. Pierre De Decker avait mieux compris la
réalité politique du pays en déclarant que le cabinet de Theux était « un
anachronisme ou... un défi ».
Fait assez
caractéristique d'ailleurs, après la chute du comte de Theux, Dechamps ne
devint plus jamais ministre. Sa présence dans un ministère manifestait-elle
désormais aux yeux des libéraux une tendance trop catholique? Il est
significatif que, lors de la formation du ministère centre-gauche de Brouckère
en 1852 et même lors de celui de Pierre De Decker,
unioniste cependant, le Roi ne fit pas appel à lui. Ce n'est pourtant pas qu'il
eût perdu la confiance royale. Le Roi songea à lui en 1857 pour remplacer
Vilain XIIII aux Affaires étrangères et fit appel à sa collaboration en 1864.
Peut-être
d'ailleurs qu'éloigné du pouvoir, Dechamps croyait servir d'autant mieux son
idéal unioniste. Il écrivait en 1841 : « l'opinion catholique, satisfaite
d'exercer son influence toute morale, n'a jamais attaché de prix à la
possession du pouvoir »; et il avait déclaré en 1831 : « Dans la lutte
religieuse et philosophique qui va partager inévitablement le monde, j'aimerais
de voir partout le catholicisme plus près de l'opposition que du pouvoir».
Au ministère des
Travaux publics (16 avril 1843 - 30 juillet 1845), la gestion de Dechamps fut
laborieuse. Il n'avait pas de compétence spéciale pour diriger ce département;
il se rendit cependant compte de certaines nécessités de l'heure. Le progrès de
l'industrie demandait, et le Roi y poussait activement, que les voies de
communications fussent développées. Attaché au système protectionniste, il
était normal que Dechamps voulût, à l'intérieur des frontières belges, assurer
un courant commercial d'autant plus facile.
Il n'est pas
opportun de souligner toutes les réalisations qui se produisirent sous son
ministère, tant il est vrai que s'il en prit la responsabilité - ce qui est
cependant important - ce sont ses collaborateurs et le Roi qui l'éclairaient.
De 1843 à 1845, plusieurs voies navigables furent créées ou achevées dans les
Flandres et dans la province d'Anvers; mais c'est surtout sur le développement
des chemins de fer que le ministre porta son attention. Il avait, à ce propos,
une opinion sinon originale du moins particulière: il jugeait qu'il fallait
concéder à l'industrie privée la création et l'exploitation de lignes
secondaires. Il signa neuf conventions de ce genre. Toutes les provinces - le
Luxembourg excepté - furent sillonnées par des voies ferrées qui se
rattachaient au réseau primitif exploité par l'État.
D'autres intérêts
sollicitaient l'attention de Dechamps. Il soutint la politique économique du
gouvernement et aida efficacement Nothomb et le Roi pour que fussent votés le
traité avec le Zollverein (2 septembre 1844) et la loi sur les tarifs
différentiels (21 juillet 1844).
Il eut en outre,
lors de la discussion du projet de loi sur les jurys universitaires en
Nothomb avait
proposé que le Roi nomme les membres de ce jury. Dechamps n'était pas partisan
de ce système: il avait demandé de garder sa liberté de vote. Nothomb y
consentit et promit de ne pas faire de ce projet une question de confiance au
cabinet.
Dechamps
s'opposait au projet parce qu'il craignait un quelconque étatisme mais surtout
parce que, d'après lui, il fallait laisser aux universités la liberté et le
droit de composer elles-mêmes leurs jurys d'examen.
Au moment où le
projet fut mis en discussion, l'opinion libérale, alertée par la presse, fit
une vive opposition à la proposition gouvernementale. Cette question prenait
une importance majeure: au moment des débats parlementaires, la tribune
réservée au corps diplomatique était comble. Ce projet était en Belgique comme
en France, en Prusse et en Autriche, une question de principes: la
centralisation étatique était en violent conflit avec la liberté
d'enseignement. Dechamps l'avait bien compris.
Dans son désir de
maintenir l'unionisme, il espérait pourtant pouvoir se contenter de la liberté
de vote qu'il avait demandée et obtenue. En prenant une attitude la moins
tranchée possible, il s'évertuait à se maintenir dans l'esprit de l'union
catholico-libérale. Mais, sa présence au banc des ministres n'était-elle pas
équivoque? Certains catholiques le croyaient et le lui reprochaient, les
évêques également. Dechamps paraissait ne pas être troublé par le
mécontentement de l'épiscopat et par les campagnes de presse: il déclarait
qu'il suivrait les « indications de sa conscience ». Cependant, le 19 mars
1844, il démissionnait et reprenait sa place à son banc de député.
Dans une longue
lettre au Roi, il expliquait cette décision. La question débattue ayant, par la
faute du ministère, provoqué une opposition violente entre catholiques et
libéraux, c'était, ,écrivait-il, pour défendre l'unionisme qu'il se séparait du
cabinet.
Il vota contre le
projet. Celui-ci fut d'ailleurs repoussé le 30 mars. Le 10 avril, le Roi
refusait la démission de Dechamps.
Il est assez
caractéristique que le nonce Pecci, également opposé
au projet, subit la disgrâce du Roi et fut rappelé à Rome. Que Dechamps,
adversaire aussi résolu que le diplomate pontifical, ait gardé la confiance du
Roi mérite d'être souligné. C'est, en tout cas, un hommage tacite à la valeur
du député d'Ath; du moins, quand on connaît l’opportunisme du Roi, c'est la
preuve de l'utilité politique, disons unioniste, de Dechamps.
Mais une autre
remarque s'impose. Tout en ne mettant pas en doute la sincérité unioniste de
Dechamps, il faut reconnaître que, en 1844, comme en 1835, lors du vote de la
loi sur l'enseignement supérieur et en 1842 à propos de l'instruction primaire,
Dechamps s'est fortement laissé influencé par les évêques. Ce sont, en somme,
eux qui ont dicté son vote; ou, si on préfère, sa conscience.
C'est encore la
question scolaire qui embarrasse le ministère Van de Weyer.
L'enseignement
moyen n'avait pas encore sa loi organique. Lors de la formation du cabinet en
1845, il avait été convenu que l'accord avec les catholiques participant au
ministère, c'est-à-dire, Dechamps et Malou, serait nécessaire pour élaborer
cette loi. Van de Weyer pouvait cependant difficilement se soustraire aux
résolutions du Congrès libéral qui avait exigé le développement d'un
enseignement public dans lequel le clergé ne serait pas admis « à titre
d'autorité », comme on disait.
Van de Weyer
imagina un projet de loi qui, créant des athénées royaux, appliquait les
principes centralisateurs du Congrès libéral. Dechamps jugea ne pas pouvoir
accepter. Les craintes déjà manifestées par lui en 1842 s'étaient renforcées:
les évêques, désirant plus de garanties que celles accordées dans
l'enseignement primaire, étaient d'ailleurs devenus plus exigeants. Dechamps
n'eut aucune peine à suivre l'épiscopat. L'entente étant devenue impossible au
sein du ministère, Van de Weyer démissionna. Et pourtant, il semble bien que
Dechamps se fût rendu compte de la nécessité de légiférer en matière
d'enseignement moyen: il soutint en effet le projet, très gouvernemental, que,
à « l'ébahissement des évêques », nous dit Edmond Dubus, de Theux
suggérait en 1846. Dechamps, admettant ce projet à peine différent de celui de
Van de Weyer, a-t-il, malgré sa présence dans un ministère homogène catholique,
voulu donner des gages aux libéraux?
Ministre des
Affaires étrangères du 30 juillet 1845 au 12 août 1847, Dechamps était
particulièrement aidé par le roi Léopold 1er qui avait fait des relations
extérieures son affaire personnelle. Dechamps n'a fait que suivre, avec
habileté quelquefois, les impulsions du souverain.
La situation internationale
de
Lorsque, après
l'échec du projet gouvernemental sur les jurys d'examens, le Roi avait demandé
le rappel à Rome du nonce Pecci, le Saint-Siège,
mécontent, envisageait de remplacer le nonce par un simple chargé d'affaires ou
un internonce. Dechamps insista, au cours de laborieux pourparlers, pour que le
nouveau représentant pontifical fût un « homme d'État et un nonce». Il réussit.
Au cours de ces tractations surgit une autre difficulté. Le prince de Ligne
avait, en 1845, été désigné par le gouvernement pour diriger la représentation
diplomatique belge à Rome. Or, ce personnage avait été ambassadeur à Paris. Le
secrétaire d'État romain, tout en acceptant la désignation du prince lui
refusait le titre d'ambassadeur. Dechamps s'entremit avec succès pour obtenir
un modus vivendi qui tint compte de la légitime susceptibilité du diplomate
belge.
On le remarque,
les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et
Sur le terrain
économique, Dechamps, qui avait le commerce extérieur dans ses attributions,
fit, comme le dira Guizot, preuve de « fermeté et d'habileté ».
Pour consolider
l'existence de
Le système des
tarifs différentiels, qu'il avait contribué à établir par la loi du 21 juillet 1844,
devait, d'après lui, répondre à la double nécessité économique des débouchés et
du protectionnisme. Ce système, il le savait et l'avait voulu, devait être
complété par des traités de commerce. C'est dans cet esprit qu'il avait été
partisan d'une alliance avec le Zollverein.
Au cours de son
passage aux Affaires étrangères, il a, continuellement alerté par le Roi,
obtenu une convention franco-belge (13 septembre 1845), des traités de commerce
avec les États-Unis (10 novembre 1845), avec la France (13 décembre 1845), avec
Les discussions
pour parvenir à ces deux derniers accords furent laborieuses, tant à cause de
l'hostilité de
La carrière
ministérielle de Dechamps se termina avec la chute du cabinet de Theux le 12
août 1847.
Malgré sa
fidélité unioniste, sa participation à ce ministère et sa prise de position en
matière scolaire durant le ministère Van de Weyer avaient, aux yeux des
libéraux, fait de Dechamps un catholique voué à l'attaque. Il n'est pas
étonnant qu'il ait, à partir de 1847, été maintenu dans l'opposition.
De 1847 à 1864,
moment où il abandonna la carrière parlementaire, Dechamps se fixe de plus en
plus dans une position constitutionnelle. S'il n'a pas activement collaboré
avec l'Alliance conservatrice constitutionnelle fondée en 1858, il en a admis certains
principes. Il était conservateur, non point parce qu'il repoussait les
revendications démocratiques, mais parce qu'il voulait conserver l'esprit de
Il suivit cette
ligne de conduite constitutionnelle dans son action parlementaire, qu'elle fût
figée dans l'opposition ou qu'elle se développât dans le soutien au ministère
De Decker. Il fit, en 1859, cette déclaration à
Il intervint lors
de la discussion de la loi sur l'enseignement moyen en 850. La maladie l'avait
longtemps tenu éloigné de
En 1851, lors de
la discussion que provoqua à
Après l'effort
sécularisateur du gouvernement libéral de 1847-1852, les anciens unionistes
n'ayant pu, sous le ministère de Brouckère (1851-1855), pourtant modéré,
réaliser leur idéal politique, espéraient pouvoir le faire par la formation du cabinet
De Decker (1855-1857). Il n’est pas étonnant que
Dechamps soutint cette équipe ministérielle.
L'action de P. De
Decker fut cependant embarrassée par deux questions
qui, discutées depuis longtemps, demandaient, par suite de l'insistance
libérale, une réponse assez rapide: celle de la formation des jurys
universitaires et celle de la bienfaisance.
Bien que, comme
on l'avait remarqué en 1844 et encore en 1849, les libéraux et les catholiques
fussent très sensibilisés par le premier de ces problèmes, ce n'est pas tant
lui qui enraya l'action unioniste du ministère De Decker.
En tout cas, le système de nomination, admis en 1835 et repris continuellement
depuis lors, fut maintenu en 1857 : les Chambres et le gouvernement, avec
prépondérance du Parlement, désigneraient les jurés. Dechamps vota pour ce
maintien.
Une délicate
affaire provoquée par l'intervention ministérielle à propos de l'enseignement
naturaliste de deux professeurs des universités de l'État, Laurent et Brasseur,
suscita une ardente querelle aux Chambres et dans la presse. Les réactions de
l'épiscopat contre l'enseignement officiel furent alors très sévères: la
suspicion des libéraux contre les catholiques s'en trouva accrue. Les deux
anciens antagonistes s'affrontèrent violemment sur un terrain où les libéraux
tenaient, coûte que coûte, à maintenir leur position: celle de la faveur à
l'enseignement officiel, pièce maîtresse de leur action sécularisatrice.
Pierre De Decker soutenu d'ailleurs par Dechamps - ce pourquoi cet
incident est rappelé - avait sans doute composé une circulaire ministérielle où
il déclarait que « les justes et libres discussions sont de l'essence même de
l'enseignement universitaire », mais le blâme et les sanctions portées par De Decker contre les deux professeurs irritèrent les libéraux.
Etant donné l’intervention publique des évêques, ne tenait-on pas la preuve de
la soumission du ministère à l'épiscopat?
Dechamps, au nom
de la liberté des cultes qui, à son sens, exigeait, en marge de la neutralité
scolaire, le respect de certaines croyances des étudiants, même à l'université,
avait engagé son ami De Decker à la sévérité à
l'égard de Laurent et Brasseur. C'était diminuer la valeur du principe de la
liberté scientifique admis par la circulaire. Dechamps porte la responsabilité
d'avoir voulu soumettre les universités de l'État à une certaine influence
cultuelle. Ce qui exaspéra les libéraux.
Le climat
unioniste se trouvait donc détérioré lorsque se posa la question de la
sécularisation de la bienfaisance.
Depuis longtemps,
les libéraux s'y étaient attachés et tout particulièrement depuis leur
accession au pouvoir en 1847. Déjà en 1849, Dechamps refusa de voter le budget
de la justice parce que, à son sens, le ministre de Haussy proposait une
solution trop restrictive de la liberté de la charité. En 1850, Dechamps
demanda, en vain d'ailleurs, la prise en considération d'un projet de Dumortier
qui déclarait: « La charité est libre ».
Cette question de
la bienfaisance était très complexe. Plusieurs catholiques - entre autres de Theux
- jugeaient qu'il fallait une intervention de l'État. On avait cependant, dans
un but de pacification, différé de légiférer en la matière. Pierre De Decker fut bien obligé de le faire.
Il présenta un
texte de loi qu'on appellera bientôt la loi des couvents: tout en concédant aux
pouvoirs publics un droit de regard et d'administration, ce projet laissait aux
congrégations religieuses les dons et les legs qui, pour le soulagement de la
misère et de la souffrance, avaient été ou seraient faits en leur faveur.
Dechamps soutenait le projet, le Roi également.
L’opposition
libérale fut vive ; elle se développa au Parlement, dans la presse et puis
dans la rue. Les évêques s'étaient alarmés et se préparaient à lancer une
lettre pastorale condamnant l'action libérale, le Saint-Siège prenait parti
pour l'épiscopat: les libéraux en étaient d'autant plus exacerbés.
Quant à De Decker, embarrassé par la querelle universitaire, contrarié
par beaucoup de ses coreligionnaires, critiqué par la presse ultramontaine,
attaqué continuellement par les libéraux qui lui reprochaient de ne pas
sauvegarder l'indépendance du pouvoir civil, il se persuadait de plus en plus
que l'heure de l'unionisme était passée et voulait démissionner. Dechamps s'y
opposa. Il exprimait nettement sa raison: « La retraite du ministère, c'est
Frère chef de cabinet, Verhaegen président de
Pour éviter la
dissolution, Dechamps suggéra, même au Roi, de temporiser en décidant
l'ajournement de la discussion. Puis, l'opposition libérale se faisant de plus
en plus tumultueuse, Dechamps proposa le retrait pur et simple du projet de
loi.
Tandis qu'il
s'évertuait pour obtenir ce moyen parlementaire d'apaisement, Dechamps agissait
en modérateur auprès des évêques; il « suppliait » le cardinal d'éviter la
publication d'une lettre pastorale qui attaquât la politique libérale; il
s'efforçait de calmer le ministre des Affaires étrangères, Vilain XIIII, qui ne
voulait pas abandonner la discussion de la loi; il s'entremettait à Rome, où il
fut envoyé par le Roi, pour que le Saint-Siège donnât des conseils de
modération aux évêques; il approuvait chaudement le souverain qui, dans une
lettre du 11 juin, demandait l'ajournement. Dechamps jugeait que le Roi avait
eu raison de découvrir la couronne.
Puis, à la suite
des élections communales de 1857 défavorables aux catholiques, il insista, uni
au Roi, pour que De Decker restât au pouvoir. Ce fut
en vain : le ministère, au grand mécontentement du monarque, démissionna
le 30 octobre 1857. Léopold 1er, irrité parce que le Saint-Siège n'avait pas
voulu, malgré les démarches de Dechamps, empêcher les évêques de prendre
position, chargea Rogier de former un nouveau ministère.
L'opinion
publique donna raison au Roi ; les élections législatives d'octobre 1857 furent
un succès pour le gouvernement libéral ; Dechamps lui-même ne fut pas réélu à
Charleroi.
Écarté de
Il fut réélu en
1859 à Charleroi. Il prit immédiatement position en faveur des projets
militaires du Roi et du gouvernement: « J'ai toujours pensé, déclarait-il le 20
août 1859, que notre neutralité devait être forte, armée, défendue... J'ai
toujours pensé... que nous avons des devoirs européens à remplir et que le
premier de ces devoirs, c'est de défendre notre neutralité. » Se détachant
de
En 1861, lors de
la reconnaissance du nouveau royaume d'Italie, il fit, les 12 et 13 décembre,
un discours très remarqué au moment de ]a discussion de l'Adresse. Il en
profita pour présenter une synthèse de sa pensée à propos de la sécularisation
et du laïcisme dont il voyait une très nette manifestation dans les efforts
piémontais.
Il intervint, le
24 juillet 1862, dans le débat qui se développait au sujet des cimetières. Son
avis se précisait lorsqu'il déclarait: « Nous voulons des cimetières
catholiques, des cimetières israélites, des cimetières protestants, des
cimetières pour les cultes professés. Nous voulons, pour ceux qui meurent en
dehors des communautés religieuses, un emplacement convenable, décent,
respecté, non pas un lieu infâmant et frappé de flétrissure, comme on l'a dit,
mais un lieu en rapport avec l'honneur des familles et avec la dignité de la
tombe. Voilà notre doctrine; voici là vôtre: vous
voulez un cimetière commun à tous les cultes sans distinction d'opinion, par
conséquent sans distinction religieuse, sans caractère religieux. Vous voulez
des cimetières sécularisés ». Les principes se trouvaient soulignés. L'affaire
des cimetières se compliquait cependant parce qu'il ne s'agissait pas seulement
de reconnaître ou. de repousser certains droits cultuels, mais également
d'affirmer le droit de propriété des cimetières. Dechamps suggérait, à ce
propos, de faire une transaction avec le gouvernement. Il écrivait dans ce sens
au vicaire général Van Hemel, en mars 1863.
En matière
scolaire, il continua à exiger la liberté pour l'enseignement supérieur; il
s'opposa, en 1861, aux correctifs administratifs libéraux apportés à la loi de
1842, et à sa révision. Tout attaché au développement de l'instruction, il
suggéra aux évêques de créer, en 1862, une école des mines dans le Hainaut.
Le point
aboutissant de sa carrière parlementaire fut le programme qu'il présenta au Roi
en 1864, lorsque le souverain fit appel à lui pour former un ministère.
Bien que les
libéraux fussent majoritaires à
A ce moment, sa
pensée avait évolué. Sans doute, restait-il fidèle à ses principes unionistes,
mais, pour les mieux défendre, il croyait opportun de baser de plus en plus
l'action des catholiques et de tous les citoyens sur la fidélité à
Devant la
relative inefficacité de l'action des catholiques sur le terrain parlementaire,
Ducpétiaux, soutenu par l'épiscopat, avait voulu
grouper en un congrès toutes les forces catholiques. Son intention était de
former un parti politique catholique. Si Dechamps participa à l'assemblée de
1863, il se refusait cependant à admettre un tel parti. Il a pu dire, en 1865,
en faisant allusion à un grand nombre de ses coreligionnaires: « Les
catholiques ont tout fait pour empêcher la constitution d'un parti catholique
chez nous». Ce que Dechamps voulait c'était un parti constitutionnel
démocratique.
Il eut gain de
cause. Devant les oppositions qui surgirent, à ce congrès, entre ultramontains
et catholiques libéraux, les évêques et surtout le cardinal Sterckx
comprirent la nécessité d'empêcher que l'Assemblée générale des catholiques ne
s'occupât de questions politiques. Dechamps écrivait à Cochin: « C'est à
Aussi,
insistait-il pour qu'on développât plutôt la presse d'inspiration chrétienne et
les œuvres de charité, entre autres
Les inquiétudes
que le congrès de 1863 suscita parmi les catholiques et dans les milieux
romains expliquent que Dechamps jugea inopportun de réunir un nouveau congrès
en 1864. Il ne fut pas écouté.
Le fameux
discours prononcé par Montalembert aux assises malinoises de 1863 avait
mécontenté le Saint-Siège. On parlait d'une condamnation du publiciste français
et même d'une nouvelle encyclique réprouvant le libéralisme. Une pareille
intervention devrait nécessairement aviver la querelle entre les libéraux et
les catholiques, même entre les catholiques constitutionnels et
anticonstitutionnels.
C'est précisément
au moment où le Roi venait de faire appel à Dechamps que ces craintes étaient
les plus vives. Dechamps vit le danger. On songea à l'envoyer à Rome pour
apaiser le Saint-Siège. Ne voulant, au moment où il devait former un ministère,
paraître chercher un mot d'ordre politique à Rome, il refusa cette mission.
Mais, dans un long mémoire, il expliquait au pape le danger d'une nouvelle
condamnation. Il faisait connaître à Montalembert sa position en écrivant : «
Nous accepterons le pouvoir, la veille ou le lendemain de l'encyclique, nous
déclarerons carrément que nous sommes des ministres belges, attachés à notre
Constitution, que nous avons faite librement, que nous aimons, que nous
défendrons, qui a produit des résultats merveilleux et que nous avons juré de
maintenir non seulement pour aujourd'hui, mais pour demain, comme un pacte
auquel notre fidélité de citoyen et de catholique est inviolablement attachée
».
La crainte d'une
encyclique a certainement influencé la composition du programme que Dechamps
présenta au Roi. « Nous publierons un programme un peu plus nuancé [dans le
sens constitutionnel] qu'il ne l'aurait été sans l'encyclique », écrivait-il.
A dire vrai,
Dechamps composa deux programmes, l'un le 24 janvier
Cette réforme
électorale n'est pas la suggestion la plus importante de ce programme. Est-ce
d'ailleurs une volonté véritablement démocratique qui inspiré Dechamps? Sans
doute est-ce ainsi que Léopold Ier l'a compris, en reprochant de faire un
steeple chase avec les libéraux progressistes en
matière de démocratie. Mais les intentions de Dechamps ne se sont-elles pas
renforcées par la conviction et l'espoir qu'en augmentant le nombre des
électeurs à la campagne - car c'est là surtout que la réforme devait produire
ses effets - on multipliait la présence des catholiques dans les conseils
communaux du pays?
C'est surtout la
déclaration initiale du programme qui mérite d'être retenue ; « Le but
politique que le ministère aurait surtout en vue serait d’assurer le maintien
et le sage développement des libertés constitutionnelles dans l'esprit large et
fécond qui a inspiré le Congrès national de 1830 ». C'est le retour à l'idéal
unioniste. Dechamps poursuivait: « écarter avec soin les causes qui ont
entretenu les luttes irritantes dont le pays est fatigué et qui ont été
engagées sur terrain des questions religieuses... offrant à l'activité
parlementaire... les intérêts vivants du pays».
De fait, le
programme de Dechamps est un cri de ralliement pour la formation d'un parti
constitutionnel démocratique.
Le Roi refusa ce
programme. Les catholiques reprochèrent à Dechamps d'avoir laissé passer
l'occasion de prendre le pouvoir; ils auraient préféré qu'il acceptât de
constituer une espèce de ministère d'affaires.
On ne soulignera
jamais assez l'importance politique de la prise de position de Dechamps en
1864. Au moment où, dans différents milieux politiques belges aussi bien celui
des libéraux que celui des catholiques, on songeait à se grouper en fractions
politiques organisées - qu'on se rappelle les meetinguistes
anversois -, Dechamps est désormais convaincu qu'il faut au Parlement des
partis cohérents et il entend pour cela que ceux-ci, dans la mesure où ils
veulent intervenir dans la gestion de la cité, doivent présenter un programme
non point religieux; ni politico-religieux, mais politique.
Il ne fut écouté
ni par le Roi ni par ses électeurs: il ne fut pas réélu en 1864, et, en 1866,
il refusa de se porter candidat.
Toutefois, en se
retirant de la vie parlementaire, il n'abandonnait pas la lutte pour défendre
son idéal catholique et constitutionnel: il le fit en s'attachant d'autant plus
à son activité de publiciste et également en s'occupant d'affaires
industrielles et financières.
Son activité de
publiciste ou d' « écrivain », comme il disait, fut importante. Il
voulut à certains moments s'y consacrer totalement, C'eût été le moyen de vivre
plus intimement avec les siens tout en demeurant fidèle à son idéal d'action
politique.
Il écrivait
facilement dans un style ample, nuancé et académique; il réfléchissait aux
problèmes; son ardeur au travail était grande et nombreux ses contacts avec les
personnages les plus en vue de son temps; il voyageait beaucoup et sa
connaissance des situations internationales était très avertie; une sensibilité
imprégnée de mélancolie colorait, sa pensée et ses phrases.
Il tenait de
grands travaux sur le métier: une étude des rapports entre l’Eglise et
l’Etat ; une histoire de l’enseignement en Belgique, du catholicisme en
France. Il ne put les achever.
Il a cependant
publié sur ces sujets, des synthèses partielles et les éléments s'en trouvent
dans la volumineuse correspondance qu'il échangeait avec Montalembert, Thiers,
Cochin, De Decker, Dupanloup.
Plutôt qu' «
écrivain », il était publiciste avec ce que ce mot suggère de réalisme et
d'esprit polémique. Tout au long de ses travaux et de ses lettres, se déclarent
deux passions: l'amour de l'Église, celui de la patrie: « Je suis de mon pays
avant d'être de l'opposition », écrivait-il en 1869.
Sa production
littéraire comprend des discours parlementaires, de nombreux articles de
journaux et de périodiques, des études historiques. Sa plume y est variée: à
Certains de ses
discours ont été édités: Les catholiques et
Malgré les
réticences, l'apathie et les hésitations de certains de ses coreligionnaires,
il a sans cesse milité pour développer la presse catholique. Il suivait en cela
sa lancée de 1829-1830 alors qu'il collaborait activement au Journal, des
Flandres et à L'Émancipation. Après avoir échoué dans ses tentatives pour
obtenir un quotidien qui manifestât la cohésion des catholiques, il créa et
dirigea avec son ami Pierre De Decker
Au lendemain des
premiers congrès de Malines (1863, 1864), il aida efficacement, avec Ducpétiaux, à la transformation du Journal de Bruxelles..
il contribua à en faire un organe quotidien des constitutionnels catholiques.
Puis en 1865, il collabora immédiatement à
Certains de ses
articles les plus importants furent édités en brochure: Des partis
parlementaires (1848), L'École dans ses rapports avec l'État (1868) ; il publia
également: Lettres de M. A. Dechamps à ses détracteurs (1865).
Ces publications
se rapportent toutes à la politique intérieure de
C'est dans ces
articles que se remarque surtout son évolution intellectuelle et politique. Il
y paraît plus libre qu'à la tribune parlementaire et plus dégagé de la docilité
à l'épiscopat.
Sans doute, tous
ses écrits reprennent la distinction qu'il avait jadis établie entre Les Deux
Libéralismes (Revue de Bruxelles, 1838), l'un fait de conciliation et de
tolérance, l'autre d'inspiration sécularisatrice et laïciste. Mais ce sont
précisément les progrès du second qui le font réfléchir. Avec l'âge et
l'expérience, il abandonne ce qu'il appelle ses premières « idées libérales
gallicanes» ; son argumentation ne se base plus tant sur les libertés considérées
en elles-mêmes.
Ces
considérations, qui tout en se rapportant à la vie belge concernent les
mouvements de la politique générale, se retrouvent dans ses études sur les
problèmes internationaux. Il y défend la liberté parlementaire et constitutionnelle,
mais les éclaire par les situations des pays dont il entreprend l'histoire.
Il fit paraître:
Le second Empire. Dialogues catholiques (1859), L'Empire et l'Angleterre
(1860),
Certains de ces
travaux eurent plusieurs éditions et même, comme Le Prince de Bismarck, une
traduction allemande et anglaise.
Dans ces études à
allure historique et éclairées par une riche documentation, il entreprend la
défense de l'indépendance du Saint-Siège, celle de la religion catholique
contre Bismarck, il veut ramener
Il s'est
également beaucoup occupé d'affaires industrielles et financières. Il était
président du conseil d'administration d'un charbonnage à Manage. Son passage au
ministère des Travaux publics et le développement de chemins de fer concédés à
des sociétés privées avaient permis à son beau-père, Preud'homme,
d'accroître les revenus de son entreprise de construction du matériel des
chemins de fer. Il est d'ailleurs assez caractéristique qu'Adophe
Dechamps devint administrateur de
C'est surtout
après son échec aux actions législatives de 1857 qu'il s’intéressa
particulièrement aux affaires durant les années 1857-
Il avait, à
Vienne, rencontré Langrand-Dumonceau, le grand
financier belge qui créa en Belgique et à l'étranger toute une série de
sociétés financières dont les activités et les intérêts s'enchevêtraient et
quelquefois se contrariaient. En novembre 1860, Adolphe Dechamps devint
administrateur de
On le sait, les
affaires Langrand périclitèrent; surtout à partir de
1864. La fantaisie, l'esprit de domination, la vanité, les habiletés
manœuvrières, pour ne pas dire les escroqueries, de ce « Napoléon de la
finance» aboutirent à une faillite retentissante. Adolphe Dechamps avait, dès
1865, prédit à Langrand de grosses difficultés et lui
avait reproché de graves imprudences. Il n'eut pas, à ce moment, le courage de
se retirer de ses affaires; il le fit de 1866 à 1869. Sa participation à la
gestion de ces entreprises, qui lui avait d'ailleurs valu de gros bénéfices,
l'entraîna devant les tribunaux lors des procès que les affaires Langrand provoquèrent. Il fut alors le point de mire
d'attaques quelquefois passionnées qui se développèrent dans la presse et à la
tribune de
Comment Dechamps
a-t-il pu commettre l'imprudence de s'associer à Langrand
et puis la faute de collaborer si longtemps avec lui ? Car ce fut une faute:
lui-même reconnaît qu'il « a eu tort, grand tort ». Comment lui, qui fait si
souvent appel aux devoirs que sa conscience lui impose, a-t-il pu, devenu
administrateur, ne pas accomplir les devoirs de cette charge, donner sa caution
à ces irrégularités et, néanmoins, toucher de plantureux bénéfices?
Il déclara plus
tard qu'il n'avait aucune compétence financière, que ses occupations
politiques, surtout en 1864, ne lui avaient pas permis d'assister régulièrement
aux conseils d'administration, qu'il était incapable de lire un bilan. Tout
cela est vrai. Mais comment, dès lors, a-t-il pu engager sa responsabilité dans
de pareilles affaires?
Pour répondre à
ces questions, il faut éclairer certaines circonstances; elles permettent
d'ailleurs de fixer d'autant mieux la personnalité d'Adolphe Dechamps.
Les catholiques
de son temps voulaient, comme ils 1e faisaient sur le terrain politique,
assurer une présence chrétienne dans
Avec d'autres
hommes politiques et la noblesse catholiques, il aida Langrand
de toute son influence dans les milieux ministériels, sacerdotaux et romains.
Sans l'appui de ces collaborateurs et surtout d'Adolphe Dechamps considéré
comme le leader catholique le plus talentueux, Langrand
- et il le savait bien - n'aurait pas eu la large audience dont il a pu jouir.
Ce n'est pas
seulement cet idéal conservateur et catholique qui a sollicité Dechamps : il
veillait à ses intérêts et tout particulièrement à ceux de sa famille. Il ne le
cachait d'ailleurs pas; sa correspondance le redit, ses justifications lors des
procès Langrand le rappellent. Il a voulu procurer à
ses fils Léon et Adolphe, à son beau-fils Alfred Hess une « situation honorable
qui, comme il leur écrit, vous donne assez de besogne pour occuper vos loisirs
et pas assez pour vous absorber trop»; il ajoute d'ailleurs qu'il veut « donner
à ses enfants l'aisance qui débarrasse des soucis matériels et qui permet de
faire quelque bien ». Nous nous trouvons devant la conception bourgeoise de
l'époque, imprégnée de paternalisme. Pour maintenir la respectabilité familiale
et la sienne propre, il entre dans la mentalité de son temps: à la suite de la
dépréciation des valeurs domaniales et immobilières, l'aristocratie et la haute
bourgeoisie, se refusant à remplir une profession même libérale, trouvaient,
dans les postes d'administrateur, profit et dignité sociale.
Ce souci de son
intérêt familial, cet attachement à une certaine respectabilité sociale
expliquent que, malgré son incompétence et les impératifs de la conscience
chrétienne, Adolphe Dechamps se soit engagé et surtout maintenu dans les
affaires Langrand.
Pour éclairer sa
physionomie morale, il importe, alors qu'on rappelle sa déclaration
d'incompétence, de retenir cependant cette affirmation: « J'avais acquis des
connaissances spéciales comme ministre du Commerce et des Travaux publics ».
Les dernières
années de Dechamps « à moitié ruiné» furent assombries par les répercussions
judiciaires de l'affaire Langrand. Il fut humilié. Il
écrivait à ses enfants en 1874 : « J'entendais vanter chaque jour l'éminent
homme d'État, l'orateur illustre, l'écrivain distingué, etc... l'encens... me
montait à la tête et le moi était devenu » très sensible et très friand. Dieu
m'a envoyé Langrand et ses suites et il m'a ouvert le
chemin de l'humilité ». Il est peut-être préférable de rappeler son aveu: «
J'ai eu tort, grand tort ».
Adolphe Dechamps
fut le représentant le plus caractéristique du catholicisme libéral belge.
Toutefois, il n'en a point accepté toutes les conséquences, entre autres celle
de l'indépendance du pouvoir civil. Sa soumission à l’épiscopat l'en a empêché.
En défendant continuellement les droits de l’Église au Parlement, il a favorisé
l’existence en Belgique d'un véritable catholicisme politique. S'il s'est, de
son vivant, opposé à la constitution d'un parti catholique confessionnel, il en
a pourtant, plus que quiconque, préparé la formation. Les lignes essentielles
du programme de ce parti et tout particulièrement sa préoccupation essentielle
de défendre l'école catholique, c'est Dechamps qui les a dictées.
Ainsi, ce
talentueux leader catholique a profondément influencé la vie
politico-religieuse de
En certains
domaines, il a ouvert les voies de l'avenir; sa fameuse proposition d'une loi
de subsides en faveur de l'enseignement libre est une préfigure du pacte
scolaire de 1958; il fut un des premiers à suggérer que les universités forment
elles-mêmes leurs jurys d'examens, sauvegardant ainsi une certaine liberté
scientifique; sa volonté de réserver au Parlement le droit et le devoir de
faire respecter
Son âme était
généreuse et pénétrée d'idéal, mais, malgré ses velléités d'indépendance et son
attachement à ses « chères idées » qui lui tenaient « aux
entrailles », il n'a pu éviter des compromissions: les unes intéressées
comme celle de sa participation aux affaires Langrand
; les autres idéalisées comme celle de certaines de ses tendances cléricales,
ou du moins épiscopaliennes.
Il écrivait en
1857 à l'archevêque de Malines: « Dans l'ordre politique où nous avons une
mission à exercer et où nous obtenons, nous devons l'espérer, des grâces
d'état, je garderai mes convictions. S'il arrivait qu'elles fussent en
désaccord avec les évêques, ce qu'à Dieu ne plaise, je devrais remplir un
devoir, celui de renoncer à la carrière politique rendue impossible dans ces
conditions ».
N'était-ce pas,
pratiquement, soumettre à l'autorité épiscopale l'action politique des
catholiques? Était-ce encore du catholicisme libéral? Ne serait-ce point du
catholicisme politique?
A. Simon.
_________________
Autres
références : DE MOREAU E., Adolphe Dechamps, 1807-1875 ; DELHAYE
J.-P., La presse politique d’Ath des origines à 1914, dans Cahiers
interuniversitaire d’histoire contemporaine, t. 77, 1974, p. 8.
(00) Vérification de ses pouvoirs en tant que membre de la chambre
(élections contestées) (27/05/1834)
(01) Organisation communale. Equilibre entre autonomie communale et
besoins de la centralisation (notamment nomination du bourgmestre et des
échevins) (08/07/1834, 24/07/1834),
dispositions électorales (09/07/1834)
(01) Organisation des communes.
Constitution d’un « comité de commune » composé des contribuables les
plus imposés (20/11/1834, (05/02/1835)),
police des spectacles (29/11/1834), droit de nomination (dans ou hors du
conseil) du bourgmestre par le Roi (10/03/1835, 12/03/1835, 06/05/1835, 07/05/1835), droit de suspension et/ou de révocation
du bourgmestre et des échevins (14/03/1835)
(02) Situation diplomatique générale,
notamment possession du Luxembourg (26/12/1834)
(03) Indemnités pour dégâts causés
par les événements de la révolution (20/01/1835)
(04) Exercice de la pêche nationale
à Anvers (14/02/1835)
(05) Personnel de l’administration
centrale des finances et des postes (26/02/1835)
(06) Enseignement universitaire (27/03/1835, 01/05/1835, 13/05/1835)
(00)
Vérification de ses pouvoirs en tant que membre de la chambre (élections non
contestées) (05/08/1835)
(01)
Election contestée du général Nypels (10/08/1835)
(02)
Enseignement et jury universitaire (12/08/1835, 13/08/1835, 14/08/1835, 17/08/1835, 18/08/1835, 19/08/1835, 20/08/1835, 21/08/1835, 22/08/1835)
(03)
Soutien à l’industrie cotonnière (notamment mesures protectionnistes) (09/09/1835, 10/09/1835)
(04)
Droits d’entrée et de transit sur le bétail hollandais (26/11/1835)
(05)
Budget des voies et moyens. Répartition des impôts (contribution personnelle et
patentes) (21/12/1835 après-midi), comptabilité
militaire (22/12/1835)
(06)
Organisation des communes. Mode de nomination ou de désignation du bourgmestre
et/ou des échevins, attributions, pouvoir de tutelle, droit de révocation et de
suspension du bourgmestre et des échevins, pouvoir d’influence lors des
élections nationales (04/02/1836 après-midi, 09/02/1836, 11/02/1836, 12/02/1836, 13/02/1836),
police des spectacles (08/03/1836)
(07)
Encouragement aux écrivains (16/03/1836),
établissements culturels et scientifiques (académie et observatoire) (17/03/1836)
(08) Conseil des mines (22/04/1836, 23/04/1836, 25/04/1836,
(+incompatibilité des fonctions judiciaires) 28/04/1836,
09/05/1836)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1836-1837
(01) Incompatibilités parlementaires avec la
fonction de membre du collège échevinal (11/11/1836)
(02) Projet d’adresse en réponse au discours du trône.
Lecture du projet (11/11/1836)
(03) Situation diplomatique de
(04) Organisation communale (12/11/1836)
(05) Organisation de l’enseignement primaire et moyen
(12/11/1836)
(06) Exécution des travaux du chemin de fer (12/11/1836)
(07) Mise à charge de l’Etat du traitement des
vicaires (15/11/1836)
(08) Taxe sur les chevaux (23/12/1836, 18/01/1837, 19/01/1837)
(09) Conseil des mines et concessions de mines
(17/01/1837, 05/04/1837),
exploitation directe des concessions par l’Etat (06/04/1837,
07/04/1837)
(10) Nécessité de réformer le mode de
répartition de la contribution personnelle (17/01/1837,
18/01/1837)
(11) Service de santé de l’armée et proposition
d’enquête parlementaire (15/03/1837)
(12) Politique commerciale du gouvernement (24/04/1837, 26/04/1837)
(01)
Politique commerciale du gouvernement. Tarif des douanes, article des bas et
bonneteries (20/10/1837, 25/10/1837),
des draps de laine (26/10/1837, 30/10/1837, 31/10/837, 03/11/1837, 04/11/1837)
(02)
Ecole militaire. Caractère militaire ou mixte
(civil-militaire) de l’établissement (études polytechniques) et concurrence
avec les universités (20/11/1837, 23/11/1837, 24/11/1837, 25/11/1837)
(03)
Rapport général sur les pétitions relatives à la réforme de la législation électorale,
notamment en ce qui regarde l’uniformité du cens électoral (16/02/1838)
(04)
Jury d’assises. « Epuration des listes » (03/03/1838,
05/03/1838)
(05) Politique
commerciale du gouvernement. Droits différentiels (14/03/1838)
(01) Enseignement universitaire (18/12/1839) et enseignement moyen (19/12/1838)
(02) Culte catholique et notamment traitement de
l’archevêque de Malines (20/12/1838)
(03) Encouragement à l’agriculture (haras, ver à
soie, garance…) (21/12/1838)
(04) Communication du gouvernement relative à l’état
des négociations sur le traité des 24 articles et proposition de passer à
l’ordre du jour (01/02/1839)
(04) Traité des 24 articles. Communication des pièces
diplomatiques (13/03/1839), discours
« contre » (09/03/1839), fait personnel
relatif à un discours imprimé au Moniteur (19/03/1839)
(05) Péage sur l’Escaut et principe des droits
différentiels (13/05/1839, 14/05/1839, 18/05/1839)
(00) Vérification de ses pouvoirs
comme membre de la chambre (13/11/1839)
(01) Elections contestées de
l’arrondissement de Termonde (15/11/1839, 20/11/1839)
(02) Traité des 24 articles (05/12/1839)
(03) Homogénéité du gouvernement (05/12/1839)
(04) Droits différentiels et système commercial
du transit (05/12/1839)
(05) Attributions du nouveau ministère des affaires étrangères (05/12/1839,
20/12/1839)
(06) Commission d’enquête
parlementaire sur la situation économique générale (28/04/1840,
01/05/1840,
05/05/1840, 13/05/1840, 14/05/1840)
(07) Service de bateaux à vapeur
transatlantique. Politique économique du gouvernement (11/06/1840 après-midi)
(01) Adresse en réponse au
discours du trône. Projet d’adresse (Rapporteur) (16/11/1840), exécution du
traité du 19 avril 1839, utilité commerciale des chemins de fer et transit,
amélioration des voies navigables, instruction publique (17/11/1840)
(02) Mode de nomination des
membres des chambres de commerce (19/11/1840)
(03) Question
politique générale. Formation du gouvernement, congrès national (17/12/1840), question
des partis et confiance à accorder au gouvernement) (26/02/1841, 27/02/1841, 01/03/1841)
(04) Motion
d’ordre relative à la composition des sections (22/01/1841)
(05) Avoirs de la société générale (22/01/1841)
(06) Impôt sur les distilleries (23/01/1841)
(07) Loi sur les pensions. Pensions des ministres du culte catholique,
pensions des ministres des cultes et des fonctionnaires ayant cessé leurs fonctions
avant la promulgation de la constitution (06/02/1841),
pension des professeurs d’université (08/02/1841)
(08) Budget de la guerre pour l’exercice 1841 (08/02/1841)
(09) Tarifs ferroviaires (notamment réduction pour le transport de la
houille) (24/02/1841, 25/02/1841),
travaux sur la ligne de l’Est (24/02/1841)
(10) Rôle de l’enseignement organisé par l’Etat, place de
l’éducation (morale et religieuse) dans l’enseignement, concours scolaires (26/02/1841, 27/02/1841)
(11) Réforme électorale (27/02/1841)
(00)
Vérification de ses pouvoirs comme membre de la chambre (26/07/1842, 27/07/1842)
(01)
Débat politique : question des partis et/ ou chute du cabinet Lebeau (18/12/1841)
(02)
Intervention relative à l’ambition personnelle d’Adolphe Dechamps (18/12/1841)
(03)
Académies des beaux-arts (23/12/1841)
(04)
Chemin de fer de l’Entre Sambre et Meuse et/ou garantie d’un minimum d’intérêt
en cas de recours à l’initiative privée (25/02/1842,
03/08/1842, 09/09/1842)
(05)
Chemin de fer de Jurbise à Tournay (25/02/1842, 09/09/1842)
(06)
Péages sur les canaux et rivières (18/03/1842)
(07)
Loi électorale (26/04/1842)
(08)
Modifications à la loi communale. Possibilité de nommer le bourgmestre en
dehors du conseil communal (11/05/1842, 13/05/1842, 30/05/1842, 01/06/1842)
(09)
Instruction primaire. Fixation de l’ordre du jour (26/04/1842,
02/08/1842). enseignement organisé par les
communes et tutelle (de la province et/ou de l’Etat) (08/08/1842, 09/08/1842),
participation du clergé dans l’enseignement religieux et moral (08/08/1842, 09/08/1842, 16/08/1842, 20/08/1842, 24/08/1842), gratuité de l’enseignement donné aux
enfants pauvres (11/08/1842, 12/08/1842), possibilité pour les parents de
dispenser leurs enfants de l’enseignement religieux et participation du
clergé à l’enseignement moral (13/08/1842),
surveillance des écoles et notamment des livres utilisés, tant par l’inspection
civile que par l’inspection ecclésiastique (16/08/1842,
17/08/1842, 18/08/1842),
inspection cantonale et inspection provinciale (18/08/1842,
30/08/1842), interdiction du cumul de fonctions (18/08/1842), institution de bourses d’études pour les
élèves des écoles normales (20/08/1842),
organisation des écoles primaires supérieures, enseignement normal,
enseignement moyen (23/08/1842, 24/08/1842), enseignement de la morale et de la
religion par le clergé dans les écoles normales (24/08/1842,
30/08/1842), nomination des instituteurs par les
communes et agréation par le gouvernement des écoles normales (25/08/1842), participation du clergé à l’enseignement
moral, droit de suspension et de révocation des instituteurs par le
gouvernement (26/08/1842), nomination et
révocation des instituteurs, agréation des écoles normales (+portée générale de
la loi et des amendements introduits) (30/08/1842),
serment imposé aux instituteurs (30/08/1842)
(10)
Convention commerciale avec
(01) Indemnités pour
les inspecteurs ecclésiastiques de l’instruction primaire (21/12/1842)
(02) Chemin de fer de
Jurbise à Tournai (19/01/1843)
(03) Question
politique générale et influence du clergé (17/03/1843)
(00) Vérification de ses pouvoirs
en tant que membre de la chambre (15/11/1843)
(01) Renvoi de pétitions
relatives à des mesures protectionnistes en faveur de l’industrie cotonnière (9/02/1844), aux inondations de
(02) Réorganisation de la poste
aux chevaux (24/11/1843, 30/01/1844, 1/02/1844,
11/06/1844)
(03) Conclusions de la commission
d’enquête parlementaire (commission « de Foere ») et système des
droits différentiels. Politique commerciale du gouvernement (11/12/1843, 4/05/1844, 10/05/1844,
8/06/1844)
(04) Reprise par l’Etat de l’administration du canal de Mons à Condé (12/12/1843)
(05) Convention postale avec l’Angleterre et tarifs des postes (13/12/1843)
(06) Coût, tarifs et/ou rentabilité du chemin de fer et/ou contrôle par
la cour des comptes (13/12/1843)
(07) Réduction des péages sur les canaux et rivières de l’Etat
(notamment tarif de la houille) (21/12/1843)
(08) Polder de Lillo (16/01/1844, 8/02/1844,
(+canal de Zelzaete à la mer du Nord) 9/02/1844)
(09)
Question politique générale (programme unioniste) (20/01/1844),
démission en tant que membre du gouvernement et jury universitaire (25/03/1844,
29/03/1844, 30/03/1844)
(10)
Traitements des membres de l’ordre judiciaire (1/02/1844)
(11) Etat
de l’arriéré des projets de loi en mesure d’être discutés (13/02/1844)
(12)
Budget des travaux publics. Coût d’exploitation et rentabilité du chemin de
fer, voies navigable, aliénation des forêts domaniales (réplique générale) (16/02/1844),
canalisation de
(13)
Chemin de fer (coût, tarif, rentabilité, recours au privé…) (17/02/1844, 26/02/1844, 27/02/1844,
28/02/1844, 29/02/1844, 8/03/1844, 11/06/1844,
20/06/1844, 24/02/1844)
(14)
Suppression des suppléments de traitement du personnel de l’Etat (1/03/1844)
(15)
Polder de Lillo (23/03/1844, 25/03/1844)
(16)
Mode définitif de nomination du jury universitaire (25/03/1844,
29/03/1844, 30/03/1844)
(17)
Dérivation de
(18)
Inondations dans la vallée de l’Escaut (1/05/1844)
(19) Canal de
(20) Route dans la province de Liége, forêt
domaniale d’Hertogenwald (21/06/1844)
(A) Interventions relatives aux chemins de fer
(01) Chemin de
fer du Limbourg et chemin de fer de
Tournay à Jurbise (16/01/1845, 20/01/1845, 27/01/1845, 14/04/1845, 23/04/1845, 24/04/1845, 25/04/1845, 26/04/1845, 28/04/1845, 29/04/1845)
(02) Eboulement du
tunnel de Cumptich (23/01/1845, 25/01/1845, 8/02/1845, 14/02/1845, 22/02/1845, 24/02/1845, 25/02/1845, 26/02/1845)
(03) Chemin de
fer d’Entre-Sambre-et-Meuse (22/02/1845, 25/02/1845, 26/02/1845, 27/02/1845,)
(04) Chemin de
fer de l’Etat (4/03/1845, 5/03/1845,
7/03/1845, 10/03/1845,
11/03/1845, 12/03/1845,
14/03/1845)
(05) Chemin de
fer de Liège à Namur (7/03/1845)
(06) Présentation
des projets de loi portant concession à les sociétés privées de lignes du
chemin de fer (14/04/1845)
(07) Chemin de
fer de Liège à Maastricht (19/04/1845, 28/04/1845, 30/04/1845, 1/05/1845)
(08) Droit pour
le gouvernement d’accorder des concessions (19/04/1845)
(09) Principe de
l’intervention de l’Etat dans le transport terrestre (ou maritime) (22/04/1845, 26/04/1845, 9/05/1845 après-midi)
(10) Chemin de
fer de Louvain à
(11) Chemin de
fer dans la vallée de
(12) Chemins de
fer de Liége à Namur et de Manage à Mons (9/05/1845
après-midi)
(13) Chemins de
fer dans
(B) Interventions relatives aux routes et aux
voies navigables
(01) Pétition
portant sur le canal de Diest à Vilvorde (7/11/ 1844)
(02) Discussion
du budget des travaux publics (6/03/1845, 7/03/1845, 8/03/1845, 13/03/1845
(03) Projet de
canal entre Liège et Maestricht et canal latéral à
(04) Droit pour
le gouvernement d’accorder des concessions (19/04/1845,
21/04/1845)
(C) Autres interventions
(01) Adresse en
réponse au discours du trône (26/10/
1844)
(02) Traité
conclu le 1er septembre 1844 avec le Zollverein (13/12/
1844, 20/12/ 1844, 19/12/
1844, 20/12/ 1844, 21/12/
1844, 24/01/1845, 27/01/1845,
28/01/1845, 30/01/1845,
31/01/1845)
(03) Postes et,
notamment poste aux chevaux (30/11/ 1844, 15/01/1845, 4/04/1845, 22/04/1845, 23/04/1845)
(04) Droit pour
l’administration de transiger (30/11/ 1844)
(05) Débat
politique général (25/01/1845, 27/01/1845, 28/01/1845, 13/03/1845)
(06) Routes et
chaussées (6/03/1845)
(07) Utilisation
du fer dans les bâtiments civils, entrepôt d’Anvers (10/03/1845,
13/03/1845)
(08) Service des
mines (13/03/1845)
(09) Défrichement
des bruyères et wateringues (14/03/1845)
(10) Prise en
charge par l’Etat du transport trans-Manche
(4/04/1845, 22/04/1845,
23/04/1845)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1845-1846 (en tant que ministre des affaires étrangères)
(01)
Renvoi d’une pétition relative aux ventes à l’encan (21/01/1846),
au projet d’union douanière et au traité de commerce conclu avec la France (12/06/1846)
(02)
Rapports sur des pétitions relatives au prix de la viande, au droit sur le
bétail (02/06/1846)
(03)
Libre entrée et à la prohibition de certaines céréales, par suite de la maladie
de la pomme de terre (20/09/1845)
(04)
Projet d’adresse en réponse au discours du trône. Discussion politique
générale, question de confiance gouvernement et appel à l’unionisme (+
formation du nouveau gouvernement, notamment condition posée par Rogier de
pouvoir dissoudre à volonté la chambre) (17/11/1845,
18/11/1845, 21/11/1845),
instruction moyenne, organisation communale, jury universitaire (19/11/1845, 22/11/1845)
(05)
Traité commercial conclu avec les Etats-Unis (22/11/1845,
25/11/1845, 16/12/1845,
17/12/1845)
(06)
Traité commercial conclu avec le Zollverein (08/12/1845)
(07)
Politique commerciale du gouvernement et entrepôts francs (10/12/1845, 11/12/1845),
tarif des douanes (20/01/1846, 02/03/1846, 09/03/1846),
intérêt pour la Belgique de posséder une colonie (21/01/1846),
mise en œuvre de la loi sur
les droits différentiels (11/08/1846)
(08)
Budget du département des affaires étrangères pour l’exercice 1846 (22/12/1845), direction des affaires commerciales (17/01/1846), nécessité de régler la position des
employés par des règlements généraux (17/01/1846),
agents diplomatiques (notamment position personnel de Van de Weyer) (17/01/1846, 19/01/1846, 20/01/1846, 07/07/1846),
négociations commerciales avec la France et l’Espagne, industrie linière (20/01/1846)
(09)
Chemin de fer de l’Etat. Péages (22/12/1845),
tunnel de Braine-le-Comte et chemin de fer du Hainaut (29/01/1846),
comptabilité des administrations du chemin de fer et de la poste (05/03/1846), exploitation et construction (18/03/1846), concession du chemin de fer de Manage à
Wavre et accusation de marchandages électoralistes (07/07/1846)
(10)
Convention commerciale conclue avec la Hollande (12/05/1846,
07/07/1846, 06/08/1846, 11/08/1846, 12/08/1846). Historique des négociations commerciales avec les Pays-Bas depuis
1839 et politique de représailles (13/01/1846)
(11)
Livrets ouvriers, conseils de prud’hommes, inégalité maîtres-ouvriers devant la
loi (article 1781 du code civil), travail des enfants (20/01/1846)
(12)
Convention commerciale conclue avec la France (02/02/1846,
10/06/1846, 24/06/1846,
30/06/1846, 01/07/1846, 03/07/1846, 04/07/1846,
06/07/1846, 06/08/1846), la mise en œuvre, par la
douane française, du contrôle des toiles de lin exportées en France (18/05/1846), explications du gouvernement sur les
pétitions demandant une union douanière avec la France et traité commercial
conclu avec la France (26/06/1846, 02/07/1846)
(13)
Primes pour construction de navires de mer (03/02/1846)
(14)
Motion d’ordre portant sur la cohésion du gouvernement et sur les rumeurs de
démission (04/03/1846, 09/03/1846)
(15)
Concession du chemin de fer de Louvain à la Sambre (06/03/1846),
de Landen à Manage et Braine-le-Comte (02/05/1846,
04/05/1846), critique du système de concessions (21/04/1846), concession du Luxembourg et chemin de
fer (05/06/1846, 08/06/1846,
09/06/1846)
(16)
Voies navigables. Non-exécution du canal et du chemin de fer de Mons à la
Sambre (Erquelinnes) (18/03/1846)
(17)
Pratiques de vente à l’encan (18/03/1846)
(18)
Débat relatif à la formation du nouveau cabinet ministériel. Rejet par le roi
du programme libéral en raison essentiellement de l’atteinte à la prérogative
royale de dissoudre les chambres, abandon de la politique unioniste, formation
d’un gouvernement homogène catholique et antagonisme politique
libéraux-catholiques (21/04/1846)
(19)
Etablissement de Santo-Tomas au Guatemala (14/05/1846,
04/06/1846, 10/06/1846)
(20)
Arrestation, par les autorités prussiennes, d’un officier polonais au service
de la Belgique (15/05/1846, 18/05/1846)
(21)
Droits sur les sucres (13/06/1846, 18/06/1846, 20/06/1846)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1846-1847 (en tant que ministre des affaires étrangères)
(01)
Renvoi d’une pétition relative au projet de société d’exportation linière (09/02/1847)
(02)
Adresse en réponse au discours du trône. Discussion politique générale.
Formation et programme du ministère homogène catholique, organisation de
l’enseignement moyen, réforme électorale,
atteinte à la personne royale et liberté de publication, divisions et
vivacité de l’opinion libérale, mesures pour alléger les souffrances de la
population ouvrière (notamment de
l’industrie linière) (17/11/1846)
(03) Intervention de la Belgique dans les
affaires du Portugal, reconnaissance du gouvernement espagnol (20/11/1846),
(04)
Relations commerciales avec le Zollverein (industrie linière et cotonnière) et
avec la France (houille), situation sociale dans les Flandres (20/11/1846, 21/11/1846),
entraves apportées par le gouvernement français aux exportations de toiles en
lin (01/05/1847)
(05)
Situation sanitaire de l’établissement de Santo-Thomas (24/11/1846,
03/12/1846, 23/02/1847)
(06)
Budget du département des affaires étrangères pour 1847. Règlement organique du
personnel de l’administration centrale, représentation diplomatique à Rome
(prince de Chimay) et indépendance des députés-fonctionnaires (notamment
réélection en cas de nomination salariée), convention commerciale avec la
France et droits d’octroi, traitements du personnel administratif et du
personnel diplomatique (26/11/1846), ordre de
Léopold (26/11/1846, 05/05/1847),
traitements des agents diplomatiques, négociations commerciales avec le Brésil
et avec l’Espagne, opportunité de nommer ou de maintenir certains consuls
(Suisse, Mexique, Guatemala et Santo-Thomas, Valparaiso, Alexandrie, Allemagne,
etc.), établissement d’une ligne maritime avec les Etats-Unis
et suppression du subside de l’Etat (27/11/1846), mise en œuvre de la loi sur les droits
différentiels, encouragement pour la navigation de long cours (et notamment vers
les Etats-Unis) (28/11/1846),
pêche nationale et convention commerciale avec les Pays-Bas, octrois communaux
(30/11/1846), recours abusif aux dépenses
imprévues (30/11/1846), relations commerciales
avec l’Espagne et industrie linière, caractère temporaire ou définitif de la
mission du prince de Chimay auprès du saint-siège,
traitements diplomatiques et frais de voyages (23/02/1847),
droit d’enregistrement pour l’octroi des titres de noblesse (05/05/1847), agents diplomatiques en Espagne (05/05/1847)
(07)
Budget du département de la marine pour 1847. Opportunité de maintenir un
budget spécifique pour ce département, prise en charge par l’Etat de la navigation sur l’Escaut (Tête de Flandre), police maritime du port de Bruxelles,
pensions et droit de pilotage à Anvers (03/12/1846),
opportunité de maintenir un budget spécifique pour ce département, personnel (02/12/1846), prise en charge par l’Etat de la navigation sur l’Escaut (Tête de Flandre) (04/03/1847)
(08)
Droits sur le lin (24/12/1846, 04/02/1847)
(09)
Budget du département de la justice pour 1847. Nomination à une justice de paix
d’un condamné judiciaire (14/01/1847)
(10)
Modifications au tarif des douanes (05/03/1847)
(11)
Législation électorale. Augmentation du nombre de députés et de sénateurs et
réforme électorale (proposition Castiau) (12/03/1847)
(12)
Révision des lois sur la milice (17/03/1847)
(13)
Fait personnel (candidature de Charleroy) (24/03/1847)
(14)
Projet de société d’exportation linière (14/04/1847,
01/05/1847)
(15)
Organisation postale (28/04/1847)
(16)
Droits sur les céréales (30/04/1847)
(17)
Fixation de l’ordre des travaux de la chambre (04/05/1847)
INTERVENTIONS
AU COURS DE LA SESSION 1847-1848
(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre
nouvellement élu (élection non contestée) (10/11/1847)
(01)
Adresse en réponse au discours du trône. Incident diplomatique auprès du
Saint-Siège, confiance
à accorder au nouveau gouvernement libéral homogène, indépendance réciproque de
l’Eglise et de l’Etat, (élections, enseignement primaire et enseignement
normal) (12/11/1847, 17/11/1847, 20/11/1847)
(02)
Budget des voies et moyens pour 1848. Redevances sur les mines (22/12/1847), canal de
Charleroy et/ou droits sur la Sambre canalisée (23/12/1847, 27/04/1848, 20/05/1848 (après-midi)
(03) Budget du département des
affaires étrangères pour 1848. Ordre de Léopold (24/01/1848), traitement des agents
consulaires, établissement de Santo-Thomas (25/01/1848, 27/01/1848)
(04)
Organisation de la poste internationale (01/02/1848)
(05)
Droits sur les sucres (02/02/1848,
03/02/1848)
(06)
Budget du département des travaux publics pour 1848. Construction de routes
d’intérêt national (04/02/1848),
canal latéral à la Meuse (18/03/1848)
(07)
Politique commerciale du gouvernement. Droits sur les fils (04/02/1848), soutien du
gouvernement à l’industrie linière (03/04/1848, 12/04/1848)
(08)
Fixation du cens électoral au minimum constitutionnel (04/03/1848)
(09)
Droits de timbre (19/05/1848
(soir))