Accueil
Séances
plénières
Tables
des matières
Biographies
Livres numérisés
Bibliographie
et liens
Note
d’intention
BUZEN Gérard (1784-1842)
BUZEN Gérard, Servais, né en 1784 à Schijndel (Pays-Bas), décédé en
1842 à Saint-Josse-ten-Noode.
Age en 1830 : 46 ans.
Libéral. Elu par l'arrondissement de Louvain de
1840 à 1842.
(Biographie nationale de Belgique, Bruxelles,
H. Thiry, 1872, t. III, col 223-224, par le général GUILLAUME)
Buzen (Gérard-Servais), homme de guerre, né le 22 septembre 1784, à Schyndel (Brabant septentrional), mort à Bruxelles, le 5
février 1842. Buzen entra volontairement au service da,s le treizième régiment de chasseurs à cheval, le 21
mars 1803. Blessé et fait prisonnier par les Prussiens après la bataille de
Iéna en 1806, il fut transféré en Pologne d’où il parvint à s’échapper. A
Vienne, où il se rendit, il fut, pendant près de deux ans, employé comme
secrétaire du colonel d’état-major de
(C. MULLIE C, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789
à 1850, Paris, 1851.)
BUZEN (Gérard-Servais). Fils
d'un médecin distingué, naquit à Schyndel
(Brabant-Septentrional), le 22 septembre 1784. Entré au service à l'âge de 19
ans, dans le 13e régiment de chasseurs à cheval , il fut bientôt sous-officier.
Blessé et fait prisonnier
après la bataille d'Iéna, il fut conduit en Pologne, y resta longtemps dans un
hôpital, parvint à s'évader, et rejoignit l'armée française. Le
lieutenant-colonel de
En 1811, il rentra dans sa
patrie, fut nommé lieutenant au 8° de hussards, assista à la bataille de
"Waterloo, fut promu au grade de capitaine en septembre 1815, et, deux ans
après, devint aide-de-camp du général baron Duvivier, sous les ordres duquel il
avait servi en France.
La révolution de 1830 le fit
lieutenant-colonel et commandant supérieur de Mons, puis commandant militaire
du Luxembourg. Menacé par les excursions de.la garnison de la forteresse
fédérale, il sut rendre la tranquillité à la province et reçut du gouvernement
provisoire le titre de colonel.
En 1831, lorsque
l'importante citadelle d'Anvers fut confiée au général Chassé, le colonel Buzen fut nommé commandant supérieur d'Anvers, où, malgré
les menaces du général Chassé, il organisa les armements les plus formidables
qui préservèrent la ville du bombardement, lors du siège de l'armée française.
Sa belle conduite lui valut
le grade de général de brigade.
A la suite des pillages
d'avril 1834, il fut appelé au commandement supérieur de Bruxelles.
Choisi par le roi comme
ministre de la guerre, il était déjà l'un de ses aides-de-camp. Une main
inconnue alla fouiller dans la vie passée du général Buzen,
et trouva qu'au lieu d'être inscrit comme prisonnier suc la matricule du 13'
régiment des chasseurs à cheval, il avait été porté, en 1806., comme déserteur.
On donna à ce fait, considéré sans correctifs, la plus grande publicité. L'on
ajouta qu'il portait indûment la croix de
Son ancien général, le baron
Duvivier, ayant gardé sur cette affaire un silence qui fut mal interprété, et
quelques représentants de l'opposition s'étant rendus chez lui pour l'engager à
confondre la calomnie, le général ministre, profondément affecté de cette
démarche, se tua d'un coup de pistolet, laissant à un ami les documents
nécessaires pour prouver la fausseté des accusations dont il avait été l'objet.
____________________________________
(Développements du projet de loi
accordant une pension à la veuve du général Buzen) (Séance du jeudi 10 mars 1842)
Messieurs, en présentant un
projet de loi destiné à accorder une pension à la veuve du brave général dont
nous déplorons la perte récente, nous venons remplir un pieux devoir en
l'honneur de l'un des hommes qui ont rendu les plus grands services à la
patrie.
Ces services, messieurs, vous
sont connus. Entré jeune encore dans la carrière militaire, Gérard Buzen fit successivement les campagnes d'Allemagne de 1805
à 1813, et obtint par sa bravoure le grade d'officier de cavalerie et la
décoration de
Dévoué comme il l'était à la
cause nationale, le brave Buzen n'avait pu voir de
sang-froid les douleurs de sa patrie et son asservissement au joug de
l'étranger. Dans ces jours de gloire et de triomphe, qui ont élevé
Attacher son nom à la création de
l'indépendance nationale, c'était prendre l'engagement de la servir par tous
ses moyens, sans jamais trahir cette cause sacrée, et lui dévoua tout ce qu'il
avait d'activité, d'énergie et d'intelligence. Nommé, le 29 septembre 1830, par
arrêté du gouvernement provisoire, lieutenant-colonel commandant supérieur de
Mons, il réorganisa immédiatement le troisième régiment de ligne, qui fut le
premier à se porter sur la capitale pour repousser l'agression de l'ennemi.
Bientôt après, le gouvernement
provisoire réclama de lui d'autres services. Le Luxembourg était sans cesse
menacé par les excursions de la garnison de la forteresse fédérale. II fallait
un homme d'énergie pour organiser les moyens de résistance : Buzen est appelé au commandement militaire de la province ;
il enrôle des volontaires, arme les gardes civiques, forme deux bataillons de
tirailleurs, et les incursions de la garnison, qui s'étendaient quelquefois
jusqu'à quatre lieues de la forteresse, durent se restreindre dans des limites
tellement étroites, que le pays n'en fut plus inquiété. Buzen
avait ainsi rendu la tranquillité au Luxembourg.En
récompense de ces services, le gouvernement provisoire lui conféra le grade de
colonel.
L'arrivée du Roi, en juillet
1831, en consolidant la nationalité belge, fut le signal de la réorganisation
de l'armée et d'un système de défense militaire qui empêche toute agression nouvelle
de
Pour remplir sa mission, le
colonel Buzen dut plus d'une fois contrarier les
habitants de la ville dont le commandement militaire lui était confié. Alors
encore on vit de nombreuses réclamations s'élever contre lui ; mais telle était
l'énergie de son caractère, qu'il méprisa de descendre jamais à sa
justification, alors qu'il avait en main la preuve du service immense qu'il
avait rendu à cette grande cité, et que cette preuve il la puisait dans les
archives mêmes de l'ennemi. Le journal du siège de la citadelle, tenu par le
colonel De Gumoenst, chef d'état-major du général Chassé,
et mort par suite de ses blessures à Anvers, démontre jusqu'à l'évidence que
les armements formidables effectués par le colonel Buzen
furent la seule cause qui préserva la ville du bombardement lors du siège de
l'armée française. Ce journal, dont je tiens en mains l'original, porte, sous
la date du 6 décembre, que « ce jour, après avoir reçu une lettre du
maréchal Gérard, le général Chassé tint un conseil de guerre sur ce qu'il
restait à faire, et il fut reconnu que les moyens de bombardement de la ville
mettraient la citadelle dans une position plus fâcheuse encore, attendu que les
moyens de bombardement seraient au moins doubles par la ville ; qu'il en
coûterait la perte de la flottille et de
Ainsi, messieurs, exemple
frappant du caractère qu'il a montré jusqu'à son dernier jour, tandis qu'il
dédaignait descendre jusqu'à sa propre justification, il avait entre ses mains
le journal du chef d'état-major hollandais, qui le proclamait le sauveur de la
ville d'Anvers.
La belle conduite du colonel Buzen lui valut le grade de général de brigade, et tandis
que d'autres cherchaient les faveurs du pouvoir, sans avoir rendu des services
à la patrie, il croyait, lui, n'avoir pas encore rendu d'assez grands services
à son pays, et voulait que l'on retardât un acte que la nation entière
regardait comme une éclatante justice. Les lettres qu'il écrivit alors au
ministre de la guerre sont là comme une preuve de désintéressement de celui qui
s'était placé si haut dans l'opinion publique.
A la suite des pillages d'avril
1834, il fut appelé au commandement supérieur de la capitale, qui, dès ce moment,
fut préservée de toute atteinte, de toute tentative de désordre. Plus tard, le
Roi réclama de nouveau son concours en lui confiant le portefeuille de la
guerre.
Vous savez, messieurs, toutes les
difficultés dont une pareille position était environnée dans les circonstances
où le brave général accepta ce portefeuille.
L’adoption du traité nécessitait
la mise de l'armée sur le pied de paix, il fallait réduire le chiffre du budget
de la guerre, afin de pouvoir payer la dette hollandaise ; bien des intérêts
devaient être froissés, et le nouveau ministre n'avait pas même la consolation
de pouvoir accorder quelques promotions, les cadres ayant été complétés par son
prédécesseur. La mission du général Buzen était donc
toute de dévouement, et c'est ce dévouement qui le soutint dans la tâche
pénible qu'il avait à remplir et dans laquelle votre loyal concours et votre
confiance ne lui manquaient jamais.
Dans la séance du 26 janvier
dernier, en prenant la défense de mon honorable ami, je vous disais que ses
services ne seraient appréciés que lorsque l'armée n'aurait plus le bonheur de
le posséder ; j'étais loin de penser que ces paroles prophétiques devaient
recevoir sitôt une funeste application, et qu'il me serait donné de venir
remplir la tâche qui m'appelle en ce moment à la tribune. Mais la vie du brave Buzen ayant été calomniée, je manquerais à mon devoir, si
je ne rappelais aujourd'hui à l'armée ce qu'il a fait pour elle.
L'armée de réserve élevait des
plaintes sur la réduction de la solde des officiers opérée en 1838 ; Buzen répara l'injustice, et rendit la solde entière aux
officiers de la réserve.
L'artillerie, ce pivot de la
guerre moderne, se plaignait d'une désorganisation presque complète ; Buzen répara le grief en réorganisant l'artillerie.
Les officiers de cavalerie se
plaignaient de la privation du second cheval qui leur est indispensable ; Buzen répara le grief, et rendit le second cheval aux
officiers.
La gendarmerie se plaignait
d'être moins payée comparativement que la ligne ; Buzen
répara le grief en augmentant la solde des gendarmes.
Les capitaines d'infanterie se
plaignaient de l'exiguïté de leur solde ; Buzen
répara le grief en proposant l'augmentation de la solde des capitaines.
Les officiers de tous grades se
plaignaient des abus des nominations laissées au choix qui, bouleversant
l'ordre d'ancienneté, désorganisaient tous les corps ; Buzen
fit cesser le grief en n'accordant d'avancement qu'à l'ancienneté seule.
Et tandis qu'il rendait aux
officiers de tels services, il parvenait à réduire le budget de la guerre
d'environ quatre millions.
Je voudrais vous rappeler,
messieurs, tous les services qu'il rendit au pays, soit en améliorant le pain
du soldat, soit en simplifiant la comptabilité des corps, soit en démasquant,
une conspiration odieuse contre la sûreté de l'état, soit enfin en manifestant
la volonté ferme et énergique de faire cesser les abus. Et c'est cet homme qui
avait rendu tant de services, cet homme de cœur et d'énergie qui avait donné
tant de gages à la patrie, que la calomnie est venue assassiner.
L'homme qui n'avait pas voulu se
justifier des accusations d'Anvers ; l'homme qui avait préféré abandonner les
droits à la pension de son épouse plutôt que de se justifier, ne voulut pas
encore descendre à se justifier contre la calomnie. Déplorons, messieurs, cette
funeste susceptibilité qui a enlevé à la patrie, un de ses plus honorables
citoyens ; au Roi, un de ses plus fidèles serviteurs.
J'ai dit que la susceptibilité
outrée qui dominait le caractère du général lui avait fait abandonner les
droits à la pension de son épouse plutôt que de se justifier. En effet, à la
suite de la révolution, on exigea de lui un acte de notoriété prouvant qu'il
était le même que Gérard-Servais Buzen, époux de dame
Domitille-Thérèse Letoret. Buzen,
avec cette raideur de caractère qu'on lui connaissait, s'écria : Puisqu'ils
élèvent des doutes, je ne répondrai pas ; et il arracha les pièces en refusant
de contribuer ensuite à la caisse des veuves. C'est cette particularité qui
prive aujourd'hui sa veuve des droits à la pension. En vous présentant le
projet de loi dont je vais avoir l'honneur de vous donner lecture, mes
honorables amis et moi nous avons cru, messieurs, remplir votre pensée en
proposant à la chambre de décerner une marque de gratitude nationale à la veuve
de celui qui, pendant tout le cours de sa carrière, a rendu des services aussi
signalés à la patrie.
« Projet de résolution
« Léopold, Roi des Belges,
« A tous présents et à
venir, salut.
« Vu les services rendus à
la patrie par le général Buzen ;
« Voulant donner à sa veuve
un témoignage de reconnaissance nationale ;
« De commun accord avec les
chambres, nous avons décrété et décrétons ce qui suit :
« Art. unique. Il est
accordé à la dame Domitille-Thérèse Letoret, veuve du
général Buzen, une pension viagère de trois mille
francs (3,000 fr.) sur le trésor public.
« Fait au palais de
« B..C. DUMORTIER. MAST
DE VRIES. ELOY DE BURDINNE. TROYE. P. DEDECKER. PIRMEZ. J.
MALOU. DECHAMPS. »
(01) Crédits provisoires
pour le budget de la guerre pour 1840 (22/04/1840,
25/04/1840, 07/05/1840,
12/05/1840)
(02) Licenciement du
personnel militaire excédentaire (12/05/1840)
(03) Créances arrières du
matériel du génie (18/05/1840)
(00) Commission de vérification des pouvoirs (11/11/1840)
(01) Projet de loi portant le budget de la guerre
pour l’exercice 1841. Discussion générale relatives aux mesures d’économie à
faire par suite du traité du 19 avril 1839 (11/02/1841)
(02) Loi sur la
milice (27/03/1841)
(03) Projet de
loi tendant à interpréter la loi du 24 mai 1838 relative aux pensions
militaires (30/03/1841)
(00) Vérification de ses pouvoirs comme
membre de la chambre (10/11/1841)
(01) Budget de la guerre. Réponses aux diverses interpellations, notamment
loi sur la milice, organisation de l’état-major, frais de route des officiers,
code de discipline militaire, officiers étrangers, hôpitaux militaires, mise en
non-activité d’officiers pour cause de santé (26/01/1842,
27/01/1842)
(02) Raison du maintien au gouvernement Nothomb (26/01/1842)
(00) Communication du gouvernement relative à la nomination d’un nouveau
ministre de la guerre (14/02/1842)
(00) Pension accordée à la veuve du général Buzen
(10/03/1842, 14/03/1842,
16/03/1842, 16/04/1842)