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Beernaert et son temps
CARTON DE WIART Henri - 1945

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Henri CARTON DE WIART, Beernaert et son temps (1945)

(Paru à Bruxelles, en 1945, chez La Renaissance du Livre)

Chapitre III. Beernaert au barreau. La société bruxelloise de 1850 à 1870

(page 30) Au retour de ces deux années de voyage, Auguste Beernaert demande son inscription au Barreau de Bruxelles. Le patron sous les auspices duquel il fera son stage est un avocat très expérimenté et considéré, M. Hubert Dolez, qui a rempli et joue encore un rôle en évidence dans la vie publique. Le choix d'un mentor traduit presque toujours chez un jeune avocat la conception qu'il s'est faite de son destin professionnel en même temps qu'il révèle les tendances et les aspirations de son esprit. Puis, par un juste retour, à la faveur d'un contact quotidien, la personnalité du maître qu'il a ainsi élu ne tarde pas à exercer sur lui une influence qui n'est autre chose qu'un phénomène de mimétisme plus ou moins conscient, à tel point que le stagiaire en arrive à adopter non seulement les méthodes et les habitudes de travail, mais les allures, les gestes et jusqu'aux inflexions de voix de son patron.

Le grand bourgeois qu'est M. Hubert Dolez est un ami naturel de l'ordre, de la mesure, de la ponctualité. Tous rendent hommage à sa probité et à sa courtoisie. Homme de droit et homme d'affaires, il s'attache surtout aux controverses civiles et aux litiges d'ordre financier. Sans l'absorber, la politique et ses devoirs l'intéressent de près, car il appartient à cette classe de notables qui prennent la chose publique à cœur. (page 31) Après avoir présidé la Chambre des Représentants, il siège au Sénat sur les bancs des libéraux modérés. Moins autoritaire, et surtout moins passionné, que ses grands confrères Théodore Verhaegen et Alexandre Gendebien, qui exercent alternativement les fonctions du bâtonnat à la cour d'appel, il apparaît comme eux très féru de sa dignité et de son importance. Ses portraits le montrent la taille drapée dans une ample redingote et le visage bien nourri encadré de favoris et planté sur une haute cravate à la propriétaire.

Le Palais de Justice où Auguste Beernaert, à la remorque d'un tel guide, fait laborieusement ses débuts, est installé dans l'ancien collège des Jésuites, à front de la rue de Ruysbroeck. Déjà voué à la disparition, il tombe à peu près en ruine, tandis que, sur l'emplacement de l'ancien Galesberg où se profilaient jadis les potences, se dressent déjà les murs cyclopéens du nouveau temple de Thémis, d'où la Justice dominera la cité et symbolisera à sa façon tout un siècle de l'histoire de la nation.

Ces vétustes bâtiments, dont les murs sont tachés d'humidité et de mousse, ont des lignes de défense, des appentis disparates et des coins de cloîtres dont l'ensemble évoque une ferme fortifiée du Moyen âge. Dans les couloirs et les salles d'audience, les familiers se montrent quelques hautes figures, telles celle du vieux Mathieu Leclercq, procureur général près la Cour de Cassation, ami personnel de Dolez, et celle de son second, le savant Charles Faider qui, lui aussi, détint pendant quelque temps le portefeuille de ministre de la Justice. Le procureur général à la Cour d'Appel est M. de Bavay, autre magistrat de race, que son originalité et sa bonhomie ont rendu populaire, et que Bara ne devait pas hésiter à révoquer, en mai 1870, pour le punir de n'avoir pas requis des poursuites criminelles dans l'affaire Langrand-Dumonceau.

C’est dans cette ambiance austère qu'Auguste Beernaert se consacre à l'exercice de sa profession, ne tardant pas à y donner la mesure de ses qualités de (page 32) juriste et de plaideur. Dès 1859, il est nommé avocat à la Cour de Cassation. Le voici à ses dossiers et à ses recherches. Il publie dans le Moniteur du Notariat et dans la Revue de l'Administration et du Droit administratif des études sur diverses questions juridiques et fiscales, et notamment sur le régime hypothécaire dont il connaît d'autant mieux les arcanes que son père a exercé les fonctions de conservateur des hypothèques.

La clientèle vient à lui ; elle est de choix. C'est ainsi qu'il est un des avocats-conseils de la Société Générale de Belgique et qu'il est consulté par le comte de Flandre. Son affabilité et ses mérites lui font pardonner ses succès. Après le coup d'Etat du 2 décembre, il entre dans le conseil d'administration de l'Etoile Belge, où il représente, (on le saura plus tard), les intérêts des princes de la maison d'Orléans, qui avaient jugé utile, à un moment où la censure du second Empire leur enlevait en France tout moyen d'action directe sur l'opinion, de s'assurer en Belgique le concours d'un journal discrètement dévoué à leur cause.


Si le travail de son cabinet et les luttes de la barre accaparent la majeure partie de son temps, le jeune avocat ne s'enferme cependant pas dans sa profession au point de s'exclure de la vie de société. On le voit souvent. dans les salons, où sa bonne grâce et son esprit alerte lui assurent bon accueil. A l'occasion de quelque réception mondaine, une sorte d'élection avait été imaginée afin de désigner le jeune homme et la jeune fille qui réuniraient le maximum de sympathies par leur charme naturel et leur éducation. Au dépouillement de ce scrutin secret, le nom d'Auguste Beernaert l'avait emporté à une grande majorité. La jeune fille que ce même scrutin avait élue était Mlle de L'Escaille, qui devint Mme Louis Hymans.

Nous sommes au temps où le style Louis-Philippe se pénètre de fantaisie et où triomphent les crinolines et les chapeaux à la Paméla dont les tableaux de Wintherhaler et la collection du Journal des Dames et des Demoiselles nous ont transmis le souvenir. Si la société est de moins en moins divisée en compartiments étanches, si les chances de la naissance ne confèrent plus de droits légaux, il n'en est pas moins vrai que le milieu où l'on vit, l'éducation reçue et la fortune acquise se traduisent par des privilèges de fait qui s'ajoutent à la prérogative électorale du cens pour créer à leurs bénéficiaires une somme d'action et d'influence. Etant les mieux doués et les mieux outillés, ils s'arrogent sans scrupule un rôle de supériorité, de tutelle et de gestion générale. C'est cette bourgeoisie qui dirige les banques, les charbonnages, les verreries, les forges, les carrières.

Beaucoup de ces entreprises gardent l'aspect de véritables institutions de famille, fidèles à leurs traditions patronales. En 1852, il n'y avait encore que 191 sociétés anonymes. Cependant, dès cette époque, les charbonnages exportaient annuellement pour 46.000.000 de francs. Ils occupaient, vers 1860, 80.000 ouvriers, tandis que le nombre des ouvriers métallurgiques était passé déjà à 51.000. L'extension rapide des voies ferrées, les progrès du machinisme, le développement des agglomérations urbaines, la circulation de plus en plus abondante des capitaux semblaient proclamer à l'envi le bienfait du système moderne. En 1863, grâce à la ténacité et à la diplomatie de Lambermont, la Belgique rachète à la Hollande la lourde servitude de péage qui, depuis le traité de 1839, contrariait l'essor du port d'Anvers. Dans ce libre climat naissent de nouvelles industries : construction de machines, travail du zinc, fours à puddler.

Quant à la condition des ouvriers, elle ne point à proportion de cette richesse de la production. De plus en plus, des femmes et des enfants sont sacrifiés aux exigences de la concurrence. La durée excessive du travail, la promiscuité des taudis, le manque d'hygiène, l'alcoolisme accentuent leurs ravages. Quand ils veulent secouer l'inertie égoïste à quoi conduisent le bien-être et le confort, ces bourgeois, suivant le biais de leurs tendances (page 34) religieuses ou philosophiques, appellent du nom de charité ou du nom de philanthropie les obligations que la vie impose à ceux qui ont fortune et loisirs, et auxquels les meilleurs d'entre eux ne se dérobent pas. Des œuvres et des institutions surgissent partout pour soulager la misère, telles les conférences de Saint-Vincent- de-Pau1, les patronages, les mutualités.

Qu'en est-il de la vie intellectuelle et artistique ? On a signalé souvent, et exagéré parfois, l'influence qu'a exercée sur ses progrès la présence en Belgique de nombreux réfugiés et proscrits étrangers que le contre-coup des révolutions y a fait affluer par vagues successives. Et certes, ce n'est pas impunément que de redoutables prophètes, tels que Proudhon et Karl Marx, ont pu infiltrer dans un pays accueillant le virus corrosif de leurs doctrines. Ce n'est pas impunément qu'après la suppression manu militari de l'Assemblée nationale par Louis-Napoléon, plus de 7.000 proscrits ont franchi la frontière belge, et parmi eux, à côté de généraux comme Changarnier, Bedeau, Lamoricière et Charras, des professeurs, des publicistes, des écrivains comme Louis Blanc et Félix Pyat, comme Victor Hugo, Edgard Quinet, Arago, Madier de Montjau, Bancel, Deschanel, Blanqui, Raspail et Challemel-Lacour.

Toutefois d'autres facteurs ont agi sur cette transformation de la mentalité belge. En amassant des biens, la Belgique bourgeoise s’intéresse de plus près aux arts et aux lettres. Les peintres deviennent plus individualistes. Le succès des grandes compositions d'histoire à la Wappers et à la De Keyser est déjà périmé, tandis que celui de Madou annonce l'avènement des petits maîtres et des toiles de chevalet. La sérénité de Navez, le romantisme de Leys et de Wiertz font place à l'élégance nerveuse d'Alfred Stevens. Notre belle école de paysagistes s'annonce avec Hippolyte Boulenger et Verwée. Dans les lettres, un Octave Pirmez accuse une noblesse et des subtilités de pensée et de style qui promettent un renouveau.

Sur cette évolution de la vie belge, il existe de (page 35) curieux témoignages étrangers. En voici deux, choisis parmi bien d'autres : Le premier est extrait d'une lettre que l'archiduc Maximilien d'Autriche, alors âgé de vingt-quatre ans, écrit à son frère, au printemps de 1856 : « Bruxelles m'a donné la sensation d'une vie distinguée et du chez soi, sensation dont j'avais été privé en France... C'est bien le pays le plus gracieux et le plus florissant que j'aie vu jusqu'ici. Une terre qui possède tous les éléments du bien-être et de la richesse, un sol fertile, des villes riches et très rapprochées les unes des autres, des ports, la mer, un réseau de chemins de fer savamment xonstruit, du commerce, des fabriques. On aperçoit partout des visages contents et aimables ; toutes les terres sont bien cultivées, des forêts de cheminées, le territoire couvert d'établissements industriels d'une grandeur qui m'était jusque-là inconnue. »

Si cet enchantement laisse deviner la séduction qu'a pu exercer sur un jeune prince brillant et expansif la grâce de sa future fiancée, aucun parti pris n'entame l'opinion qu'exprime Hippolyte Taine dans sa Philosophie de l’Art aux Pays-Bas, publiée en 1868, et qui met encore l'accent sur notre défiance de l'originalité et sur notre défaut d'envolée. « Les Belges, écrit-il, sont gourmets autant que gourmands en fait de bien-être, et régulièrement, sans enthousiasme ni fièvre, ils recueillent toutes les harmonies agréables de saveurs, de sons, de couleurs et de formes qui naissent au milieu de leur prospérité comme des tulipes dans un terreau. Tout cela fait un bon sens un peu court et un bonheur un peu gros ; un Français y bâillerait bien vite ; il aurait tort ; cette civilisation, qui lui semble empâtée et vulgaire, a un mérite unique : elle est saine ; les hommes qui vivent ici ont le don qui nous manque le plus : la sagesse, et une récompense que nous ne méritons plus : le contentement. »

Dans cette nationalité en évolution, Bruxelles se transfigure et s'adapte à son rôle de capitale. Après (page 36) les inondations de 1850 et les épidémies de choléra, le gouvernement et la ville ont entrepris d'assainir les quartiers du bas de la ville. Par le voûtement de la Senne, Anspach sacrifie, pour l'haussmannisation à la mode, le précieux élément de beauté et d'urbanisme que constituaient, au cœur de la vieille cité, la rivière et l'archipel pittoresque qu'elle y dessinait.

Vers le même temps, dans la ville haute, de nouvelles artères ont été créées : le quartier Léopold achève d'aligner, en quadrilatères réguliers, ses blocs d'hôtels et de maisons pour rentiers. La rue de la Loi est prolongée jusqu'à la Plaine des Manœuvres et l’avenue Louise, qui mène au bois de la Cambre, détrône, dans la faveur des promeneurs et des équipages, la vogue de l'Allée Verte. Entre le haut et le bas de l'agglomération, la Montagne de la Cour et la rue de la Madeleine s'animent, jusque dans les illuminations de la soirée, du va-et-vient des élégants et des élégantes.

Cependant, les chères habitudes locales n'ont point disparu. Les soirées du Waux-hall et les après-midi musicales du Jardin Zoologique et du Parc attirent les oisifs. Le café des Mille Colonnes conserve ses fervents, et le Petit Paris de la rue Ducale rallie les préférences des familles.

Les vieux quartiers n'ont pas cessé d'être un labyrinthe de ruelles et d'impasses misérables. Quant à la banlieue, Camille Lemonnier en fait ce croquis : « Généralement, en se déportant vers la campagne, Bruxelles ne dépassait pas la région des grosses auberges et des plaisantes guinguettes où la fricadelle aux échalotes, le beafteck sur le gril et le goujon à la poêle baignaient en des beurres dorés, où la senteur des feux de bois se mêlait au fumet vanillé de pâtes coulées aux gaufriers. Comme les grands seigneurs seuls villégiaturaient dans leurs terres, il y avait, les dimanches, un peu plus de monde du côté des champs. C'était à cela qu'on comprenait que l'été était venu. »

La Garde civique joue un grand rôle dans cette jeune société. Elle a le pas sur l'armée, au vif dépit des sémillants officiers des Guides et des Lanciers. (page 37) Avec ceux-ci, les officiers des « corps spéciaux » essaient de rivaliser d'élégance dans leurs tenues des grands jours. Les bals de cour sont parmi les plus beaux de l'Europe. Les orchestres et les chorales se multiplient, depuis la musique des pompiers jusqu'aux sociétés populaires et carnavalesques qui pullulent.

Qu'en est-il de la vie politique ?... Les événements extérieurs n'ont pas laissé d'agir aussi sur elle. Entouré d'une auréole de gratitude et de respect, Léopold Ier s'est éteint en 1865, après un règne qui fut une admirable réussite. Au cours de ses dernières années, le voisinage du second Empire lui avait inspiré de constantes alarmes. Il écrivait, le 12 mars 1852, à la reine Victoria : « Nous sommes dans la fâcheuse position d'habitants des pays chauds qui se trouveraient dans leur nid en compagnie d'un serpent ; ils n'osent faire aucun mouvement dans la crainte d'exciter l'animal et cependant ils ne peuvent guère rester immobiles, car ils ont bien des chances d'être mordus. »

Il a cherché une assurance contre cette menace en mariant son fils aîné à une archiduchesse austro-hongroise et son fils puîné à une princesse allemande. C’est assurément ce même sentiment d'inquiétude qui rend encore Léopold II si prudent lorsque, en 1867, résistant à la tentation qu'éprouvait à ce moment Charles Rogier, il n'a point cherché à revendiquer le Grand-Duché de Luxembourg, qu'il aurait eu quelque chance de se voir attribuer à ce moment par la Conférence réunie à Londres. C'est aussi le même souci qui se traduira par le persévérant effort royal en vue de renforcer notre établissement militaire et notamment de fortifier Anvers.

Au Parlement, le pouvoir obéit à une alternance des partis, suivant la majorité que les élections assurent à chacun d'eux. La lutte est devenue de plus en plus âpre au fur et à mesure que la politique libérale se pénètre davantage d'anticléricalisme. Succédant à celles de Grégoire XVI, les encycliques de Pie IX n'ont pas aidé à combler le fossé. Libéral en 1847 avec Rogier, en 1852 avec Henri de Brouckere, le (page 38) gouvernement est redevenu catholique en 1855 avec de Decker et Vilain XIIII. Mais, dès 1857, la gauche l'emporte à nouveau à la suite de l'effervescence provoquée par la loi des couvents. Elle reconnaît pour chef Frère-Orban qui s'est fait le champion de l'Etat laïque ; jusqu'aux élections législatives de 1870, il dirigera le gouvernement avec une réelle maîtrise.

Le vent de l’opinion tourne, et Léopold II, qui lui obéit, fait appel à un cabinet de droite. Mais, une fois de plus, l'agitation populaire, que les libéraux savent utiliser et au besoin provoquer, les ramène au pouvoir à la suite des troubles qu'entraîne la nomination, en qualité de gouverneur du Limbourg, de Pierre de Decker, dont le nom a été mêlé aux entreprises de Langrand-Dumonceau. Prenant argument des manifestations de la rue, où la Couronne elle-même a été prise à partie, le roi réclame au baron d'Anethan et à ses collègues leurs portefeuilles ministériels. Le Cabinet exige une lettre de révocation. Cette lettre lui parvient dès le 1er novembre, invoquant l'impuissance du gouvernement à maintenir l'ordre dans la capitale.

Qui le remplacera ? Le Roi, qui souhaite malgré tout un ministère de droite, s'adresse d'abord à Thonissen. Celui-ci échoue dans la formation d'un nouveau cabinet, peut-être parce que ses amis politiques redoutent in petto les tendances militaristes qu'ils attribuent à ce docte juriste. Ainsi déçu, le roi fait appel au vieux Barthélemy Dumortier, dont l'âge a quelque peu amorti l'impétuosité naturelle. Maie celui-ci, à son tour, rencontre auprès de la droite une fraîcheur d'accueil qui le détermine à renoncer. C'est alors que le roi insiste auprès de Jules Malou qui, s'étant à peu près détaché déjà de l'activité politique, se consacrait de plus en plus aux affaires. Malou consent à quitter la Société Générale de Belgique, dont il est un des directeurs, - mais non pas, dit-on, sans quelque espoir d'y rentrer. Il réclame toutefois la collaboration d'un autre parlementaire de grande expérience et de grande autorité, le comte de Theux. Ensemble, ils constituent un nouveau cabinet qui (page 39) ramène le calme et gagne, sans nouvelles aventures, les élections de 1872. A cette échéance, le parti catholique consolide quelque peu sa position.

Puis, tout au long de la session de 1872-1873, il se trouve aux prises avec la question militaire et ses remous. Pour esquiver le service personnel, dont la plupart des catholiques et des libéraux restent les adversaires déterminés, ne pourra-t-on rendre le remplacement accessible à un plus grand nombre de conscrits ? Comment faire pour multiplier les engagements volontaires ? Faut-il ou non décompter ces engagements du contingent annuel ? Devra-t-on se résigner à augmenter la durée du service dans l'infanterie de ligne ?

A peine cette session fut-elle close que l'on apprit la démission, pour des raisons de convenance personnelle, de M. Moncheur, ministre des Travaux publics. La surprise fut grande lorsque l'on connut le nom de son remplaçant : Auguste Beernaert.

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