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NAGELMACKERS Gérard (1776-1859)

 

 

 

 

 

NAGELMACKERS Gérard, né en 1776 à Liège, décédé en 1859 à Liège

Age en 1830 : 54 ans

Congressiste (1830-1831, Liège)

 

 

Biographie

Interventions au cours de la session 1830-1831 (Congrès national)

 

BIOGRAPHIE

 

(Extrait de U. CAPITAINE, Nécrologe liégeois pour 1859, Liège, 1862, pp. 66-74)

Nagelmackers (Gérard), banquier, commandeur de l’ordre de Léopold, membre du conseil de Régence de Liège (1817-1836), des Etats provinciaux (1817-1830), de la seconde chambre des Etats Généraux (1817-1820), du collège électoral, des commissions administratives du mont-de-piété (1817-1827) et de l’institut royal des sourds-muets et des aveugles (1820-1828), membre de la commission de sûreté publique, du comité d’industrie (1830), du Congrès national (1830), successivement membre, vice-président et président de la chambre de commerce de Liége, président du conseil provincial (1836-1855), né à Liège en 1776 d’une famille originaire du comté de Looz, est décédé en son château d’Angleur le 25 juillet.

Nagelmackers venait de terminer ses humanités et achevait à peine sa dix-huitième année, lorsque son père l’intéressa dans les affaires de la banque qu’il dirigeait à Liége. Cette maison, qui, dans le principe, n’avait qu’une importance relative, reçut insensiblement un grand développement, et finit par prendre rang parmi les établissements financiers les plus puissants du pays.

Ce ne fut guère qu’en 1817, à l’âge de quarante-un ans, que Nagelmackers débuta dans la vie publique. A peine était-il installé de quelques mois au conseil de régence, que le collège électoral lui confia un siège aux Etats provinciaux Le 18 juillet, les membres de cette assemblée le députèrent à leur tout, avec M. d’Omalius-Thierry, pour représenter la province de Liége à la seconde chambre des Etats généraux, en remplacement de MM. de Grady de Bellaire et de Schiervel, membres sortants non réélus.

Nagelmackers, dans l’exercice de ces différentes fonctions, répondit à la confiance de ses concitoyens : il fit preuve de zèle, de dévouement, et se montra toujours soucieux des intérêts de sa ville natale. A la seconde chambre, il fut le constant défenseur des libertés commerciales. C’est en partie à se discours et à ses persévérantes motions que l’on doit la suppression du double droit qui pesait illégalement sur la Meuse et paralysait la navigation de ce fleuve. Aux Etats provinciaux, il fut l’un des premiers qui cherchèrent à s’opposer aux projets anti-constitutionnels du gouvernement. Il contribua, puissamment, en outre, à organiser le pétitionnement de 1828.

Dévoué à l’opposition libérale, Nagelmackers prit une part active à la Révolution belge.

Le 27 août 1830, M. Sandberg, gouverneur de la province de Liége, nomma, en vue des événements qui se passaient à Bruxelles, une commission de sûreté publique, chargée d’aviser, de concert avec les autorités constituées, au maintien de l’ordre public. (Note de bas de page : La commission de sûreté publique était composée de MM. le comte E. d’Oultremont, président ; E. de Sauvage, avocat, vice-président : B. Bayer, avocat, secrétaire ; de Gerlache, membre des Etats généraux ; de Behr, conseiller à la Cour, G. Nagelmackers, banquier ; Dehasse-Comblen, fabricant ; H. J. Orban, fabricant ; Burdo-Stas, fabricant ; Lebeau, avocat, Tombeur, docteur en médecine ; Kauffmann ; D. Stts, éditeur du Courrier de la Meuse, et Lombard, docteur en médecine. Les seuls membres survivants de cette commission, en 1862 son MM. de Sauvage, de Gerlache, Lebeau et Stas.) Nagelmackers fut désigné pour faire partie de ce comité, qui exerça une si grande influence sur l’esprit public. Il en suivit assidûment les travaux, accepta plusieurs missions délicates, et, dans ces circonstances difficiles, rendit des services signalés (Note de bas de page : Dans une lettre adressée à la Gazette de Liège et à la Meuse, au commencement d’août 1850, M. J. B. Kauffmann fournit des détails curieux sur cette époque de la vie de Nagelmackers. Voici comment il s’exprime : « M. Nagelmackers et moi avions été chargés, par nos collègues de la Commission de sûreté, de voir le général hollandais qui commandait la citadelle, pour lui demander de ne pas bombarder la ville, que la menace des canons de la forteresse plaçait dans une situation des plus critiques. Ce fut M. Nagelmackers qui se mit d’accord avec le général dans l’entrevue que nous eûmes sur cet objet. - La première partie de notre mission avait réussi ; mais, pour qu’elle arrivât à ses pleins effets, nous devions prévenir l’arrivé à Liége d’un bataillon qui déjà se trouvait à Tongres. Nous nous rendîmes dans cette dernière ville, où M. Nagelmackers, bien qu’il n’eût pas d’ordre écrit, obtint que le major commandant le premier bataillon ne passerait pas plus avant. Les commissaires de la sûreté publique avaient donc atteint leur but ».)

Peu après, il fut également nommé président de la chambre de commerce et membre du comité provincial d’agriculture, de commerce et d’industrie, chargé d’éclairer le gouvernement sur les améliorations réclamées par la province. Ce fut ce comité qui, en novembre 1830, émit le premier l’idée de joindre l’Escaut au Rhin en reliant par un chemin de fer Anvers à Cologne afin de conserver à la Belgique le commerce de transit. Quatre ans plus tard, cette idée reçut une exécution pratique et valut à notre pays l’honneur d’avoir introduit sur le continent l’établissement des voies ferrées.

Lors de la formation du Congrès national, le 4 novembre 1830, le corps électoral choisit Nagelmackers au nombre de ses représentants. Notre concitoyen conserva son mandat jusqu’au 30 décembre suivant. Le soin de ses propres affaires lui fit alors une obligation de se retirer. Il prit rarement la parole au Congrès. Les Annales parlementaires ne mentionnent guère que le discours qu’il prononça à propos de l’exclusion de la maison d’Orange de tout pouvoir en Belgique. Pari les votes importants qu’il fut appelé à émettre, nous remarquons les suivants : pour l’indépendance du peuple belge, sauf les relations du Luxembourg avec la Confédération germanique ; pour l’exclusion des Nassau, pour la question préalable, sur la disposition relative à l’indépendance du clergé ; pour la question de surveillance de l’enseignement ; pour l’institution de deux chambres ; contre la nomination du sénat par le roi ; pour la nomination du sénat par les électeurs de la chambre des représentants ; pour la dissolution du sénat.

Membre du nouveau conseil de régence, Nagelmackers y siégea jusqu’en 1836 et prit une grande part aux débats de 1833 et de 1834, qui assurèrent la prépondérance du parti libéral dans nos élections communales.

Appelé à faire partie du Conseil de la province lors de son installation en 1836, il fut nommé président de cette assemblée et eut l’honneur de voir renouveler ce mandat dix-huit fois de suite, à la presque unanimité des suffrages. Intelligence, impartialité, tact, dignité, il possédait à un degré éminent toutes les qualités requises pour diriger avec succès les travaux d’une assemblée délibérante. Aussi fut-il jusqu’à la fin entouré du respect de tous ses collègues sans distinctions d’opinions.

En 1855, notre honorable concitoyen s’aperçut que le temps était venu pour lui de se retirer de la vie publique. Il donna sa démission de conseiller provincial. Le Roi reconnu les nombreux et importants services qu’il avait rendus au pays, en l’élevant au grade de commandeur de son ordre. Ses collègues, de leur côté, voulurent lui donner un témoignage exceptionnel d’estime et de gratitude. Le 5 juillet, ils décidèrent, à l’unanimité des voix, que le portrait de leur digne président serait exécuté aux frais de la province et placé dans l’une des salles de l’hôtel provincial. (Note de bas de page : L’inauguration de ce portrait, dont l’exécution avait été confie à Gallait, a eu lieu, le 4 juillet 1856, dans une séance solennelle du conseil provincial. Les journaux de Liége ont longuement rendu compte de cette ovation. Ils ont également reproduit le discours prononcé par M. de Rossius-Orban, et la réponse touchante de celui qui était le héros de la fête. (…))

La carrière de Nagelmackers est l’une des plus honorables et des mieux remplies que l’on puisse citer chez nous. Dans les différentes fonctions qui lui furent successivement confiées, il fit preuve, ainsi que l’a dit son honorable successeur à la présidence du conseil provincial, d’un zèle qui ne se démentit jamais, d’une intelligence vaste et pénétrante, d’un jugement peu commun et d’une fermeté inébranlable, appuyée sur des convictions aussi fortes que consciencieuses. Actif, bienveillant, affable, il sur conquérir en toutes circonstances les sympathies et l’affection de ses concitoyens. (Note de bas de page : Les différentes discours prononcés sur la tombe de Nagelmackers ont été publiés en brochure sous ce titre : Nécrologie. Funérailles de M. Gérard Nagelmackers, banquier, etc., etc., Liège, de Thier et Lovinfosse, 1859, in-18 de 16 pages).

Nagelmackers couronna sa belle vie par une bonne action. Par son testament, en date du 17 novembre 1852, il légua aux hospices de Liége une somme de soixante mille francs, dans le but d’augmenter le revenu de l’institution.

L’acceptation de ce legs fut autorisée par arrêté royal du 8 novembre 1859.

 

 

INTERVENTIONS AU COURS DE LA SESSION 1830-1831 (Congrès national)

 

(00) Vérification de ses pouvoirs comme membre du Congrès  (10/11/1830) et démission (30/12/1830)

(01) Règlement d’ordre du congrès (13/11/1830)

(02) Forme du gouvernement de la Belgique (15/11/1830)

(03) Etat de l’armée (25/11/1830)

(04) Situation des volontaires. (06/12/1830)

(05) Question du sénat (16/12/1830, 17/12//1830, 18/12/1830)