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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

 

XLVIII. La volte-face de de Gerlache.

 

(page 437) Plusieurs membres renoncent à la parole à la grande satisfaction de l'assemblée qui était très fatiguée. M. de Gerlache résista vivement à la légitime impatience du Congrès, de mettre un terme à des débats désormais inutiles. Il tira de sa poche un très volumineux manuscrit qui fut le signal de la retraite de bon nombre de ses collègues.

Spontanément et sans y être sollicité, il avait, un des premiers, signé la proposition en faveur de Nemours ; il l'attaqua violemment, non au profit de Leuchtenberg, mais au profit du prince d'Orange ou plutôt du roi Guillaume ; dans cette occasion, comme lors du vote de déchéance, il se rencontra, à peu près dans les mêmes termes, avec M. Maclagan, partisan franchement déclaré du prince d'Orange.

Ce mémoire, médité longuement dans le silence du cabinet, est un chef-d'œuvre de duplicité ; ceux qui le liront avec attention seront sans doute de mon avis.

M. de Gerlache ne s'est pas borné à donner le scandale d'une palinodie illogique et très suspecte ; il a, avec une témérité peu conci­liable avec ses prétentions à la qualité d'homme d'Etat, attaqué la France et son gouvernement avec acrimonie, avec violence. Puis il affirma que l'élection de Nemours c'était la réunion à la France illibérale, voltairienne, immorale !!!!

 


(page 438) M. Forgeur, dans une chaleureuse improvisation, réfute victo­rieusement le discours de M. de Gerlache, et en fait ressortir les nombreuses et ridicules contradictions.

J'ai donné une analyse quelque peu étendue des nombreux incidents soulevés, in extremis, par les partisans de Leuchtenberg, parce qu'elle réfute les discours prononcés en sa faveur, et me dispense de les discuter.

Elle sera aussi pour les lecteurs un avertissement de se tenir en garde contre l'intempérance de leur langage.

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