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« Aperçus de la part que j’ai prise à la révolution de 1830 » (« Mémoires »), par A. Gendebien (1866-1867)

 

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C. LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

 

XIII. Le dépit de De Potter.

 

(page 344) La célérité que le Congrès avait mise à résoudre la question renversa les projets de De Potter et déconcerta son plan, qui consistait à prendre possession du pouvoir pendant l'interrègne entre la démission du Gouvernement provisoire et la décision du Congrès. De Potter croyait que le Congrès délibérerait et qu'il s'écoulerait au moins vingt-quatre heures avant qu'il prît une résolution, soit pour confirmer le pouvoir existant, soit pour en créer un autre, ce qui lui paraissait le parti que prendrait le Congrès et qui devait faciliter et assurer l'exécution de son plan.

De Potter fut atterré de la spontanéité de la résolution du Congrès et du maintien de ses collègues au pouvoir. Ses amis, on pourrait dire ses complices, lui remontrèrent que la célérité de la décision du Congrès ne changeait en rien sa position, et laissait intact son droit, son titre, son mandat populaire. Le cœur lui manqua ; c'est ce que dirent ses amis. Le complot s'arrêta là.

Le désappointement de De Potter fut grand ; on en trouve l'expression dans la lettre qu'il écrivit au Congrès le lendemain 13 novembre : « Je prends la liberté de vous témoigner combien m'a surpris votre prompte décision sur la démission donnée, au nom d'un corps, par quelques membres de ce corps dont tous n'avaient pas signé cette même démission, et cela sans avoir provoqué une explication sur les raisons qui avaient déterminé tant la signature des uns que le refus ou l'absence de la signature des autres. »

Nous n'insisterons pas davantage sur ces passages d'un caractère très personnel.

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